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de justice que de galanterie dans les applaudissemens unanimes que reçoit actuellement cet opéra comique, qui est comique, chose assez rare pour qu'on en fasse la remarque.

Le malin Vaudeville n'a pas craint de prendre pour sujet un pamphlet oublié; mais les auteurs de ce théâtre ont épuré la source où ils ont puisé l'idée et le titre du Rideau levé. Jupiter déguisé en Anglais, lui qui n'avait de moyen de plaire aux belles qu'en se changeant

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pluie d'or, est une idée fort heureuse. Le marchand d'encre, que l'on rencontre dans les rues de Paris, y est peint avec la plus noire vérité; les journaux y sont personnifiés, et les théâtres se contentent d'envoyer des députations; tous demandent qu'on leur livre M. Duscandale, l'auteur du pamphlet; bravement retranché sous le voile de l'anonyme, cet auteur, clandestin emprunte les habits d'Apollon et fait une capitulation digne de lui; mais Jupiter en fait justice, quoique la colère d'un dieu soit ici un peu prostituée.

Je ne puis vous parler du Vaudeville sans, vous dire un mot de la noire ingratitude de l'administration de ce théâtre; pour remercier l'une des meilleures actrices qu'il y ait, de tout l'argent qu'elle a fait gagner au Vaudeville, on la contraint à quitter une scène dont elle était

(

plus que jamais l'ornement. Aucune des ac-
trices qui lui succèdent ne pourront remplacer
madame Hervey. Vous apprendrez sans doute
avec plaisir que l'on ne doit pas
s'en prendre
au directeur d'une injustice aussi criante.
Le répertoire des Variétés s'est, sinon en-
richi, au moins augmenté d'une pièce sans fonds
et sans intrigue, intitulée : Boissy, ou les De-
hors trompeurs. Ce serait un joli proverbe;
des complets agréables et quelques traits heu-
reux lui ont valu un succès que le vaudeville
final a tout-à-fait décidé.

Comme il n'est pas possible de faire la route d'Albi, MM. Boirie et Melesville ont fait un fort bon calcul, en offrant au public des boulevards l'intérieur du Château de Paluzzi; c'est la maison Bancal transportée dans les environs de Florence, et ramenée, à l'aide de décorations, à l'Ambigu-Comique.

Cette pièce offre un véritable intérêt, les situations en sont déchirantes, et la ressemblance des principaux événemens avec ceux du drame de l'Aveyron, assurent à cet ouvrage un succès de vogue, puisqu'il est fondé sur la curiosité.

On recherche beaucoup en ce moment un chant vraiment national, intitulé les Vétérans.

Ce chant a été inspiré à un de nos braves offisuivant du discours de

ciers

le

par passage

S. Exc. le ministre de la guerre, dans la Chambre des députés, à l'occasion de la loi sur le recrutement. « Ces soldats étaient infatigables aux << jours de combat ; une ardeur toujours nou«'velle les animait; une patience héroïque les << soutenait; jamais ils n'ont cessé de croire

qu'ils sacrifiaient leur vie à la France. - Nos << soldats ont beaucoup expié, car ils ont beau« coup souffert. >>

Voici le premier et le dernier couplet.
Naguère, en des tems de douleur,

On méconnut nos vieux services,
Et nous cachions ces cicatrices, shes
Fiers témoins de notre valeur.
On poursuivait par des injures
Les vainqueurs d'Ulm et d'Iena;
On disait, comme à des parjures,
Ils étaient là....

Cependant au soc nourricier
Suspendons nos glaives terribles;
De l'Etat, citoyens paisibles,
Cédons le poste du guerrier.
Mais si la France, si la gloire
Disaient: Enfans, êtes-vous là?
Répondons par une victoire :
Oai, nous voilà.

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JARDINS PUBLICS.

Le printemps revient et ramène avec lui le cortége de ses plaisirs; déjà les promenades sont fréquentées, déjà la verdure des Tuileries donne de l'ombre, et les directeurs d'amusemens se mettent en frais; bientôt le travail des ouvriers nous aura préparé des divertissemens de toute espèce. Les administrateurs de Tivoli voulant rendre à cet établissement son ancien éclat, et satisfaire cet inconstant public que la nouveauté seule attire, se distinguent par un zèle auquel on ne saurait trop donner d'éloges. Les embellissemens qu'on médite et l'étendue des travaux ne permettront pas l'ouverture de ce magnifique jardin avant la fin d'avril, mais ils ne peuvent manquer d'obtenir tous les suffrages.

La Folie-Beaujon voit ses montagnes trèsfréquentées, et le goût des chutes s'est tellement multiplié, que les amateurs suffisent pour alimenter toutes les montagnes, particulièrement celles de Belleville, et les Montagnes russes, qui s'énorgueillissent d'avoir enfanté toutes les autres. Comme tout le monde ne peut rouler à la fois, des danses et d'autres récréations varient les plaisirs des promeneurs, et, ce qui n'est pas d'un médiocre intérêt dans ce siècle gastronome, d'excellens restaurateurs sont attachés à tous ces établissemens, et joignent, suivant le précepte d'Horace, l'utile à l'agréable.

LA REVUE.

DE LA NÉCESSITÉ D'INSTRUIRE

LE PEUPLE.

MADAME,

Je vous ai entretenu dans mon avant-dernière lettre, du zèle et de l'activité qu'on emploie en France pour répandre l'instruction élémentaire dans les classes subalternes de la société, et des efforts, tentés avec succès, pour faire participer les populations intéressantes de nos campagnes aux bienfaits de la civilisation générale. L'intérêt de la question, et surtout les attaques réitérées des partisans de l'ignorance et des préjugés, me forcent à rentrer dans la lice et à essayer de combattre de nouveau les argumens sur lesquels repose leur spécieuse doctrine. Je ne rechercherai pas si la méthode lancastrienne est préférable aux méthodes ancienne

Tome II. N°. 16.

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