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OU

CHRONIQUE PARISIENNE,

POLITIQUE, MORALE, LITTÉRAIRE
ET THÉATRALE.

PAR UNE SOCIÉTÉ DE LITTÉrateurs.

TOME SECOND.

PARIS,

AU BUREAU, QUAI DE GÊVRES, No
ET AU BUREAU DE RÉDACTION, RUE MAUCONSEIL

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1817.

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OBSERVATIONS DE L'ÉDITEUR.

L'ESPRIT de la rédaction de cet Ouvrage dépend beaucoup de l'ordre de choses dans lequel nous nous trouverons, lorsque les législateurs auront porté leurs décisions dans les questions importantes qui vont leur être soumises. Il est utile, il est nécessaire que les écrivains se tiènent près de la loi qui doit nous régir tous, et du gouvernement qu'on n'entrave jamais sans que des maux n'en résultent.

:

Déjà nous jouissons à-peu-près de la dose de liberté que nous pouvons avoir. Les nuances des partis semblent se fondre de vaines théories, des vues exaltées, des prétentions exagérécs troubleraient encore l'État, et nous feraient perdre une partie des bienfaits de la Charte. Nous avons joué à tous les jeux ; aujourd'hui le sort nous favorise ; tenons nousen là; mais que l'opinion, par ses organes, se prononce fortement contre des abus qui rendraient infructueuse la meilleure législation. Invoquons des garanties contre toute autorité arbitraire! que les saints droits de l'humanité, qui réclament de nouvelles institutions, ne soient pas sacrifiés à l'intérêt d'une petite portion d'individus! Puissions-nous trouver dans nos lois et dans leur application, ce caractère de douceur qui nous fait aimer nos Princes! Craignons surtout la séduction du talent. Assez de charlatans adroits nous ont abusés par de beaux discours : quel en a été l'effet? une partie de la fortune publique a passé dans leurs mains.

On parle de liberté de la presse, d'équité dans la distribution des faveurs et des emplois, d'une juste application des économies; sait-on seulement jusqu'où va la puissance d'un chef de bureau ?

Qu'autant qu'il est possible les hommes soient mis à leur place! On n'imagine. guère l'influence qu'auraient sur la tranquillité et les mœurs quelques régles d'ordre et de justice distributive.

Que l'oubli du passé soit aussi réel qu'il est nécessaire! Confions-nous aux vertus de nos chefs! Aucune tyrannie ne peut plus peser sur les Français ; ils sont éclairés par l'expérience et ont recouvré toute leur énergie."

Un beau soleil luira sur nos malheureuses contrées, si la franchise, le désintéressement et l'union règnent dans les Chambres; mais si à presque toutes les propositions un côté entier se lève quand l'autre restera assis, le nuage sera formé; nous aurons à craindre de nouveaux orages. Les hommes aigris ou qui ne sont pas disposés à se ranger du côté de la vérité et de la raison, s'accommodent fort bien d'un parti d'opposition: une juste opposition ne doit naître que

de la conscience.

Je me livre à ces réflexions dans la vue de faire préjuger les sentiments et les principes qui dicteront la partie politique intérieure de la suite de cet ouvrage. Quant à la littérature, on sait comme elle gémit sous l'empire des coteries. Sans doute une bonne administration ne perdra pas de vue influence sur l'esprit public et les mœurs. Que la méchanceté et le scandale conviènent à d'autres ! Il est des succès dont nous ne sommes point jaloux.

LA ***

son

LA REVUE.

Novembre, 1817.

LE Roi et la nation se sont entendus, Madame, malgré le petit nombre de voix qui s'élevaient encore pour s'y opposer. Nous avons assisté à la mémorable séance qui a eu lieu le 5 novembre pour l'ouverture des Chambres; nous ne vous rapporterons pas le discours du Monarque, il est gravé dans tous les coeurs ; nous n'essayerons pas non plus de vous retracer l'effet qu'il a produit sur l'assemblée et sur tous ceux qui l'ont lu depuis; nous sentons que cette entreprise serait au-dessus de nos forces.

Le Roi proposera la suppression des cours prévotales, et cependant la création momentanée de tribunaux extraordinaires est autorisée par la Charte: quel espoir cette assurance ne doit-elle pas donner pour les autres libertés qui y sont garanties, et pour lesquelles ne sont stipulées aucunes chances

N° 9.

I

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