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de l'église et du service divin; aussi il arrive plusieurs fois que la recette est au-dessous de la dépense. Dans cet état de choses, on pourroit être étonné que ce soit cette année la première fois que le diocèse de Baltimore ait été compris dans les distributions de fonds faites par l'association de la Propagation de la foi; mais l'omission qui a eu lieu à cet égard, les années précédentes, tient sans doute à ce que M. l'archevêque de Baltimore n'avoit fait aucune démarche pour exciter l'intérêt des fidèles envers son église. Dans le voyage qu'il fit en Europe, il y a quelques années, il ne voulut recourir à aucune quête publique, et il se refusa à toutes propositions de ceux qui s'intéressoient à son église. Cette retenue lui parut commandée par diverses circonstances affligeantes pour la religion; mais les besoins de son église ne lui en donnoient que plus de droits d'être compris dans les distributions de fonds de l'association dont nous avons parlé. On pourroit même trouver que la part assignée à cette mission n'est pas en proportion avec son importance, et il y a lieu d'espérer que, dans les distributions subséquentes, on aura égard aux considérations que nous venons d'exposer, et qui nous paroissent dignes de toute l'attention des ames pieuses et charitables.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le Roi est arrivé samedi à Paris. Avant de partir de Fontainebleau, S. M. a remis à M. l'évêque de Meaux, à M. le préfet, et aux fonctionnaires de la ville et de l'arrondissement, plusieurs sommes pour servir soit au soulagement des pauvres, soit pour les différens établissemens qui se trouvent sous la surveillance de ces fonctionnaires, soit enfin pour les employés du château. Ces diverses sommes s'élevoient à 20,000 fr.

Sur la demande de M. le sous-préfet de Trévoux, le Roi vient d'accorder un secours de 120 fr. à un ancien garde de Louis XVI, et 200 fr. à un vieillard auquel les royalistes curent de grandes obligations en 93, et qui étoit, à cette époque, concierge des prisons.

Le Roi a accordé un secours de 300 fr. aux victimes d'un incendie qui a éclaté dans l'arrondissement de Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or).

S. A. R. M. le Dauphin a daigné mettre à la disposition de M. le préfet du Nord une somme de 1000 fr. pour être distribuée entre les habitans des arrondissemens d'Avesnes et de Cambrai, qui ont le plus souffert des suites de l'orage du 5 août dernier.

S. A R. Mme la Dauphine vient d'accorder un secours de 300 fr. à un colonel, père de famille, qui se trouve dans le besoin.

Le Roi, pendant son séjour à Fontainebleau, accompagné de Mgr le Dauphin et de Mme la Dauphine, est allé visiter l'hospice de Montpierreux, asile de l'enfance et de la vieillesse. S. M. y a donné des encouragemens et des consolations; puis elle est allée à l'hospice de la Charité, et passant devant chaque lit, a donné à chaque malade les témoignages de la plus touchante sollicitude. Partout S. M. a laissé des gages de sa munificence.

On assure que S. A. R. Mgr le duc de Bourbon vient de faire des dispositions d'après lesquelles Mgr le duc de Nemours, second fils de Mgr le duc d'Orléans, est institué son héritier, à condition de prendre le titre de prince de Condé.

On a appelé jeudi, au tribunal de police correctionnelle, l'affaire de la Biographie des préfets, dont M. Lamotte-Langon s'est reconnu l'auteur. M. l'avocat du Roi, tout en soutenant la prévention contre l'auteur, a reconnu que cet ouvrage étoit loin de présenter les caractères odieux de la diffamation que la justice eut à réprimer dans d'autres biographies. Le tribunal a remis la cause à huitaine. Dans sa séance de samedi, le tribunal de police correctionnelle a entendu les plaidoiries des avocats dans l'affaire des marchés d'Espagne. Me Berryer a porté la parole dans l'intérêt des sieurs Mauléon et Ouvrard; Me Barthe dans l'intérêt du sieur Baugé. Le tribunal a continué la cause à huitaine pour prononcer le jugement.

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Après la cause du sieur Ouvrard, on a appelé celle du sieur Dentu père, de ses deux fils qui sont en même temps ses associés, et des sieurs Massey de Tyrone, Maurice, Cyprien-Desmarais et Vigye, prévenus d'outrages envers les membres de la chambre des députés des départemens, à raison de la composition, de l'impression et de la distribution d'une Biographie in-8o des députés. Les rédacteurs de cet ouvrage se renvoient la balle. M. Massey convient d'en avoir composé la plus grande partie; mais il ajoute que M. Gabriel Dentu lui a corrigé différens articles qu'il a entièrement défigurés. M. Tarbé, avocat du Roi, a soutenu la prévention, et a conclu contre les prévenus à l'application des peines portées par la loi. La cause est continuée à huitaine pour prononcer le jugement.

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On assure qu'un projet de loi en treize articles, sur le jury, a été présenté, par Mer le garde-des-sccaux, à l'examen du conseil d'Etat, et a été accueilli d'un accord unanime.

- S. Exc. M. le duc de Blacas, ambassadeur du Roi auprès de la cour de Naples, est arrivé à Paris, venant d'Italie.

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La bibliothèque de la chambre des députés, par les soins de MM. Dufougerais et Dubruel, questeurs, et de M. Druon, bibliothécaire, a été enrichie d'un manuscrit hiéroglyphique des peuples indigènes du Mexique. Ces manuscrits sont extrêmement rares en Europe; selon M. de Humbold, il n'en existe de collection qu'à Vienne, Berlin, l'Escurial, Bologne, Volletri et Rome.

Une nouvelle galerie qui s'achève sur l'emplacement des bureaux du grand- livre de la dette publique, portera le nom de gale

rie Colbert. On croit qu'elle sera livrée au public à l'époque du pre→ mier janvier.

M. le comte de Saint-Cricq, ministre d'Etat, membre de la chambre des députés, président du bureau de commerce et des colonies, est appelé au conseil d'Etat.

M. Berit, avocat, et Mme Debonnaire, dont nous avons parlé dans notre dernier numéro, répondent à leur tour dans le Constitu tionnel à la lettre qu'y avoit fait insérer l'administration des hospices. Ils déclarent l'un et l'autre que les faits avancés par l'administration ne sont pas avérés, et qu'en conséquence ils ne cesseront pas de demander justice aux tribunaux pour que la fille Debonnaire soit enfin rendue à sa mère.

Le nouveau pont construit sur l'Orne, à l'entrée de la ville de Caen, pour la route de Paris à Cherbourg, a été livré au public le jour de la Saint-Charles. Il a été nommé Pont-Royal. On parle de la création d'un vaste bassin au-dessous de ce pont pour les navires.

En dépit des déclamations de quelques journalistes, l'établissement qui vient de se former à Billom commence de la manière la plus brillante. Telle est l'horreur générale pour les Jésuites, que c'est à qui mettra ses enfans chez eux. De l'Auvergne et des pays voisins on accourt à Billom; mais ce qui est piquant, c'est que les plus grands ennemis de la société voient dans leur propre famille les exemples de l'estime et de la confiance qu'on accorde aux nouveaux maitres. Un neveu de M. de Pradt, un neveu de M. de Montlosier, deux neveux de M. Moulin qui a prononcé dans le conseil- général ce beau discours que le Constitutionnel a recueilli, ont été placés à Billom. On diroit que cela a été fait exprès pour narguer les illustres écri vains et pour justifier le proverbe que nul n'est prophète en son pays. Il paroit qu'en Auvergne on estime les déclamations pour ce qu'elles

sont.

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- Les jeunes gens qui ont été arrêtés dans les derniers troubles de Brest ont adressé une requête au tribunal de cette ville, dans laquelle ils réclament qu'on les mette en liberté sous caution. En même temps ils demandent acte de la plainte collective qu'ils font contre M. le maire de Brest et le commissaire de police, et contre tous autres fauteurs et adhérens ; c'est l'expression de ces messieurs.

Un violent incendie a éclaté le 7 de ce mois, à neuf heures et demie du soir, à Lyon. Un espace de plus de douze cents pieds carrés a été entièrement dévoré, et n'offre plus qu'un monceau de ruines fumantes. Tout ce terrain est la propriété des hospices; mais les hangards et les constructions qu'il contenoit appartenoient aux locataires du terrain. Une trentaine de familles pauvres sont réduites à la plus affreuse détresse. On accorde beaucoup d'éloges à un grand nombre d'ecclésiastiques ainsi qu'à plusieurs missionnaires, aux Frères des hospices, aux Sœurs de la charité, qui ont rivalisé de zèle pour éteindre l'incendie. Le soir même de ce désastre, les missionnaires out recommandé à la charité des fidèles les malheureuses victimes, et l'on assure que les offrandes ont été abondantes.

M. le maire de la ville de Bourges avoit sollicité de la munificence royale le portrait de S. M. Charles X. Ce pieux désir a été

rempli, et c'est le jour même de la fête du Roi qu'a été faite l'inauguration de ce don émané d'une main auguste. Toutes les autorités religieuses, civiles et militaires de la ville avoient été invitées à cette cérémonie à la fois grave et touchante. M. le maire, dans un discours rempli de nobles sentimens, a exprimé un hommage de reconnoissance et d'amour auquel s'associoit de cœur le nombreux auditoire qui l'avoit choisi pour son interprète.

La ville d'Avignon a reçu aussi, de la munificence royale, un buste représentant S. M. Charles X. L'inauguration a eu lieu dans une des salles de l'Hôtel-de-Ville, en présence du préfet, de Mgr l'archevêque, du conseil municipal, de tous les fonctionnaires publics, et d'un grand nombre de personnes que cette intéressante cérémonie avoit attirées. M. le préfet a ensuite prononcé un discours plein de généreux sentimens, et qui a été accueilli par les cris réitérés de vive le Roi!

Dans la nuit du 28 au 29 octobre, la rivière du Salat, qui baigne les murs de SaintGirons (Haute-Garonne ), s'est débordée dans cette ville avec une telle fureur qu'elle a causé une infinité de désastres. Une foule de particuliers, et surtout les fabricans de papiers et les meuniers ont fait de grandes pertes.

Des lettres venues de la côte de Grenade (Espagne) assurent que les Algériens ont débarqué dans les environs de Motril, et y ont enlevé 200 personnes des deux sexes.

Le Trapiste qui, pendant la campagne de 1823, commanda un corps de quinze cents hommes en Catalogne et en Castille, est mort, le g de ce mois, dans son couvent, où il étoit rentré en 1824. Frère Antoine, c'est le nom du Trapiste, est mort de la manière la plus édifiante. Quoiqu'il eût perdu l'usage de la parole et presque toute connoissance, il fit un dernier effort pour se jeter lui même sur la croix de cendre qui lui étoit préparée. Il y fut environ une heure et demie, après laquelle il expira.

Une messe du Saint Esprit a été célébrée avec une grande pompe à la cathédrale de Lisbonne le 27 du mois d'octobre, et le 30 du même mois la session des cortès a été ouverte au palais d'Ajuda. La régente a prononcé un long discours, qu'elle a adressé aux dignes pairs du royaume et à MM. les députés de la nation portugaise. Dans ce discours, l'infante a annoncé que son frère l'infant don Miguel avoit prêté son serment pur et simple à la charte constitutionnelle le 4 du mois d'octobre, et qu'aussilót après cet acte il s'étoit adressé à S. S. pour en obtenir les dispenses nécessaires, à T'effet d'accomplir son mariage avec la jeune reine dona Maria II. L'infante a voulu persuader que le Portugal jonit de la plus grande tranquillité, malgré l'irritation de quelques esprits qui ne veulent pas de la constitution; elle a dit que le gouvernement représentatif n'étoit pas une innovation dans ce royaume; que le Portugal a fleuri long-temps avec cette forme de gouvernement; mais que les cortès oubliées de la nation par suite de défaut de convocation, il "étoit réservé à nos jours de les relever. La régente a passé ensuite à ee qui doit être l'objet des travaux des représentans; elle les a surtout engagés à porter leur attention sur l'éducation et l'instruction

publiques, qui contribuent si efficacement, a-t-elle dit, «à épurer la morale des peuples, et dont le rétablissement, fondé sur les principes de la sainte religion que nous professons, et que nous défendrons constamment, raffermira la stabilité de la monarchie, et produira l'harmonie parfaite dans laquelle doivent vivre les membres de la grande famille portugaise. »

La princesse régente de Portugal a nommé les conseillers d'Etat à vie dans l'ordre suivant: le cardinal patriarche de Lisbonne, viceprésident de la chambre des pairs; le duc de Cadaval, président de ladite chambre; Pedro de Mello Breyner, ministre de la justice; Ignace da Costa-Quintella, ministre de la marine, et le maréchalde-camp Frédéric de Caula. Les membres de l'ancien conseil d'Etat en conserveront le titre honorifique.

- En vertu d'un article de la charte qui l'autorise, la régente de Portugal vient de déterminer, par un décret, l'indemnité que recevront les députés pendant la session actuelle. Elle est de 23 fr. 50 c. par jour, et payée à la fin de chaque mois. L'infante a également fixé l'indemnité que la charte accorde aux députés pour frais de voyage; elle est d'autant de fois 23 fr. 50 cent. qu'il y a de fois six lieues de distance de la capitale à la résidence de chaque député des royaumes de Portugal et des Algarves.

-Le comte d'Alva vient d'adresser, aux habitans des Algarves, une proclamation qui rappelle celles que Mina publioit dans la Catalogne en 1823. Un châtiment exemplaire, dit le gouverneur, va montrer quel avenir est réservé à ces pervers et à ceux qui, les aidant dans leurs tentatives, leur donneront des secours ou un refuge. Le 9 de ce mois a eu lieu, à Londres, l'installation du lordmaire de cette capitale, et le soir le diner d'usage a été donné à l'Hôtel-de-Ville.

La température a éprouvé, à Londres, une singulière révolution en peu d'heures. Dans la journée du 6, la pluie étoit tombée en abondance, et, dans la nuit du 6 au 7, la gelée prit avec une telle force, que les glaciers ont pu faire dans la journée la provision de leurs glacières.

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On a éprouvé, dans la nuit du 16 octobre, à Catanzara, dans la Calabre, et dans quelques villes de la Sicile, une forte secousse de tremblement de terre, qui n'a occasionné aucun dommage.

Le roi de Bavière a fait, le 22 septembre dernier, une dotation de 50,000 florins à l'institut des aveugles du royaume, pour y fonder des places gratuites.

On doit célébrer, le 30 mai de l'année prochaine, le jubilé de trois cents ans de l'Université de Marbourg; et cette époque a été choisie pour la translation de cette Université à la résidence de Cassel.

M. Pilat, rédacteur de l'Observateur autrichien, secrétaire de cour, a reçu de l'empereur d'Autriche l'autorisation de porter l'ordre du Christ qui lui a été conféré par le Pape.

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Un vol des plus hardis a été commis dernièrement à Berlin. Un voleur a pris le propre manteau du rei de Prusse, dans la voiture qui attendoit S. M. à la porte d'un théâtre.

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