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piété de ceux qui travaillent au salut des ames. On y fréquemment des exemples d'édification. Le 29 novembre dernier, une dame protestante a fait abjuration, elle avoit été instruite de la religion catholique par les soins de M. l'abbé Musard, supérieur du petit séminaire; elle a reçu le même jour la communion des mains du vertueux évêque de Châlons.

Pendant que des hommes apostoliques font retentir les églises du Mans de la parole sainte et ébranlent les cœurs dans la ville épiscopale, les ecclésiastiques du diocèse, animés du même zèle, se réunissent sur plusieurs points dans les campagnes pour procurer aux peuples des secours extraordinaires pendant le jubilé. La paroisse de Courcemont, près Bonnétable, vient de jouir de cet avantage. Quelques ecclésiastiques du voisinage, répondant au zèle du. pasteur, se sont concertés avec lui pour donner à ses paroissiens une espèce de mission. Les exercices ont commencé le 12 novembre, et consistoient en deux instructions, matin et soir; ils se sont terminés le 4 décembre par la plantation de la croix. M. le supérieur du grand séminaire du Mans avoit bien voulu s'arracher à ses fonctions pour présider à la cérémonie. Le concours des fidèles étoit très-considérable, malgré le mauvais temps, et la procession, composée de tous ceux qui avoient suivi la mission, présentoit une multitude d'hommes et de femmes, tous parés du signe de notre rédemption. La croix de mission, dont Mmo la marquise. Levayer avoit voulu faire présent, a été portée en triomphe tout le long du bourg. La communion générale avoit eu lieu la veille; mille personnes à peu près y avoient pris part, sans parler de ceux qui ont approché plus tard de la table sainte. Les confesseurs ont été accablés les huit derniers jours, et passoient dans le tribunal une partie des jours et des nuits. On voyoit se presser à l'entour des hommes long-temps éloignés de la religion. Les plus opiniâtres n'ont pu résister à la force de l'exemple et de la vérité, et ceux dont on espéroit le moins ont donné plus de consola

tions.

Tous les journaux ont retenti des détails de l'affaire Keller, et on sait que, dans le prétendu assassinat, la calomnie avoit mêlé les personnages les plus estimables, et que la

nonciature de Lucerne fut même accusée d'y avoir eu part. La notoriété des actes judiciaires qui ont eu lieu à Lucerne ne laisse plus de prétexte à des bruits qui n'avoient pu être provoqués que par un déplorable esprit de parti. Toutefois,, le saint Siège étoit en droit de demander une réparation convenable pour des imputatious qui avoient retenti au loin, et ç'a été l'objet de la note rapportée dans notre numéro 1282, et adressée par M. Gizzi, auditeur de la nonciature, en l'absence du nonce. Nous donnerons aujourd'hui les réponses faites à cette note. Dès le lendemain, le directoire fédéral répondit en ces termes :

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«Le conseil d'Etat de la ville et république de Lucerne, directoire actuel de la confédération suisse, a l'honneur d'accuser la réception de la note officielle de M. Gizzi, en date du 18 octobre.

» Certainement le directoire fédéral n'auroit besoin pour lui-même, ni d'examen ultérieur, ni d'autre information pour déclarer son intime conviction touchant la fausseté absolue et l'absurdité manifeste d'imputations semblables à celles dont fait mention la note de M. l'auditeur; mais comme la malheureuse affaire à laquelle il paroît que ces calomnies se rapportent est demeurée entièrement étrangère à l'autorité fédérale, et que le directoire n'en a aucune connoissance officielle, le conseil d'Etat soussigné s'est empressé, selon l'obliga☺ tion de sa charge, de communiquer les réclamations de M. l'auditeur au gouvernement du canton de Lucerne, en l'invitant à donner à cette importante communication l'attention sérieuse qu'elle mérite, et à mettre le directoire fédéral en état d'y faire une réponse ultérieure.

» Dans l'attente du moment où il pourra remplir ce devoir, le conseil d'Etat fédéral a l'honneur de réitérer à M. l'auditeur l'assurance de sa considération très-distinguée.

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» Les avoyers et le conseil d'Etat de la ville et république de Lucerne, directoire fédéral, et en leur nom, l'avoyer en charge, » Lucerne, 19 octobre 1826. Vincent RUTTIMAN.

» Le chancelier de la confédération', MOUSSON. »

Le gouvernement de Lucerne ne tarda pas à répondre au directoire fédéral, et le 3 novembre, il adressa la note suivante, qui fut aussitôt communiquée officiellement par le directoire à l'auditeur de la nonciature :

« L'avoyer et le petit conseil de la ville et république de Lucerne, au conseil d'Etat comme autorité fédérale.

» Excellences, le conseil a apporté toute son attention et une mûre délibération à la note de M. Gizzi, en date du 18 octobre, que

vos Excellences nous ont communiquée le 19. L'importance de son contenu, les égards que l'Etat de Lucerne aime toujours à observer envers le gouvernement d'une puissance amie, et particulièrement son respect profond et sincère pour le saint Siège, au nom duquel on réclame aujourd'hui; tous ces motifs ont fait naître dans le sein du conseil le vif désir et la résolution tout aussi prononcée de satisfaire pleinement à cette réclamation, comme le demandent la vérité et la justice, et dans la mesure prescrite par la nature des choses et par la position du gouvernement.

» Si la procédure relative à un prétendu assassinat commis en la personne de feu M. l'avoyer Keller a donné lieu à des impulations calomnieuses contre la nonciature apostolique, l'Etat de Lucerne témoigne franchement le profond regret qu'il en éprouve.

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>> Toutefois aucune responsabilité ne pèse sur le gouvernement à raison de ces imputations; il n'y a jamais prêté l'oreille, et ses sentimens de haute considération et de confiance pour l'envoyé du saint Siège sont restés inébranlables.

>> Ce qu'une femme criminelle avoit avancé à cet égard, cette allégation unique, se trouve entièrement anéanti par le résultat de l'enquête officielle et par la sentence même du tribunal. Le conseil estime que la satisfaction la plus complète pour la nonciature se trouve dans ces circonstances.

>> Pour répondre entièrement à la note du 18 octobre, il suffit d'ail. leurs au conseil de se déclarer pleinement convaincu que toutes les imputations qui, soit antérieurement sur des bruits destitués de fondement, soit depuis sur les témoignages portés par des vagabonds, et reconnus faux et indignes de croyance, auroient été répandues contre la nonciature en raison du prétendu assassinat de l'avoyer ou pour d'autres crimes imaginaires, du même genre, sont considérées par le gouvernement de l'Etat de Lucerne comme absolument mensongères et calomnieuses, et telles que le gouvernement ne sauroit concevoir qu'il restât désormais au saint Siège aucun motif d'attacher la plus légère importance à de tels bruits, tombés maintenant, et sans doute pour toujours, dans l'oubli qu'ils méritent.

» L'autorité fédérale est priée de vouloir bien porter la présente déclaration à la connoissance de M. le chargé d'affaires du saint Siège.

» Lucerne, le 3 novembre 1826.

» L'avoyer en charge, Vincent RUTTIMAN

>> Au nom du petit conseil, le secrétaire d'Etat, C. M. Kopp. »

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le Roi ayant été informé de la maladie épidémique qui a désolé la commune de Carry (Bouches-du-Rhône), vient d'accorder 2000 fr. pour être distribués aux familles qui ont le plus souffert de ce fléau. M. le Dauphin a aussi accordé 500 fr. pour le même objet.

Mme la Dauphine et MADAME, duchesse de Berri, ont ajouté de nouveaux secours à ceux que le Roi avoit déjà accordés aux veuves et aux orphelins des vingt-sept hommes qui périrent lors du naufrage du bâteau pêcheur le Saint-Jean. Chacune des princesses a fait remettre 500 fr., Mer le duc d'Orléans, 400 fr., et Mme la duchesse et Mlle d'Orléans chacune 150 fr.

S. Exc. le ministre de l'intérieur vient d'accorder, sur les fonds de son département, une somme de 6000 fr. pour les incendiés de la rue Sala, à Lyon. Ce secours est indépendant de celui de pareille somme envoyé par le Roi aussitôt que S. M. a cu connoissance de l'évènement.

-S. Exc. le ministre de la guerre a autorisé les lieutenans-généraux commandant les divisions militaires à faire diriger librement, sur les corps auxquels ils étoient destinés, ou sur un des corps de l'intérieur, les jeunes soldats insoumis qui se présenteroient d'euxmêmes, et contre lesquels il n'y auroit pas lieu à poursuites judiciaires. Ainsi, ces soldats ne craindront plus d'être conduits par la gendarmerie, et se rendront peut-être avec plus de soumission. La cour de cassation (chambres réunies), sous la présidence de Mer le garde des sceaux, a statué samedi dernier, en réformant deux arrêts des cours royales de Nimes et de Grenoble, « que la loi du 28 avril 1816 attache à l'exercice des professions qu'il rappelle, la présomption légale du débit des boissons, et leur impose les obligations qu'il détermine, indépendamment du débit. »

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Les sieurs Barthélemy, imprimeur, et les sieurs Poulton et Samson, libraires, s'étoient pourvus contre un jugement de première instance qui les condamnoit à un mois de prison et 100 fr. d'amende, pour la publication de la Biographie de la chambre des députés. Le sieur Raban, auteur de cet ouvrage, n'a point appelé de ce jugement. La cour a seulement réduit l'emprisonnement, à l'égard des deux libraires, à quinze jours. ́ ́

Une autre affaire, relative à la Biographie des commissaires de police, a été jugée. L'auteur, le sieur Guillon, avoit été condamné à neuf mois de prison et 300 fr. d'amende la cour, après avoir entendu Me Moret pour l'auteur, a confirmé le jugement, et condamné le sieur Guillon aux frais.

Une ordonnance vient d'être rendue concernant le corps royal d'état-major. Elle supprime les lieutenans-généraux, les maréchauxde-camp et les lieutenans; elle réduit le nombre des colonels à trente, celui des lieutenans-colonels à trente, et celui des chefs de bataillon à cent; elle augmente le nombre des capitaines. La solde des différens grades est un peu plus élevée. Cependant les officiers supprimés seront conservés en disponibilité; les lieutenans passeront dans des régimens, et seront ensuite admis à concourir pour les places de capitaines qui viendroient à vaquer dans le corps royal.

Le Roi, par une ordonnance du 3 de ce mois, a nommé chevaliers de l'ordre royal de la Légion-d'Honneur, deux capitaines de navire qui, lors du naufrage de la belle Julie et de la Nathalie, arrachèrent un grand nombre de marins à une mort inévitable.

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On annonce que les projets de loi concernant le code militaire

et le jury seront soumis d'abord, et dès l'ouverture de la session, la chambre des pairs; le projet de code forestier et le projet sur la presse le seront en même temps à la chambre des députés. Il paroit que le budget ne sera pas présenté avant la fin de janvier.

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— L'Académie française a nommé, jeudi dernier, aux deux places restées vacantes dans son sein, par la mort de MM. Lemontey et Villar. Au premier tour de scrutin, M. Fourrier, de l'académie des sciences, a d'abord été nommé. M. de Feletz ayant eu ensuite 19 voix pour lui, a été proclamé académicien. Les concurrens étoient M. Lebrun, qui a eu 13 voix; M. l'abbé Guillon, 4 voix; et M. Say, 2 voix.

Une discussion s'est élevée entre M. Lafitte et M. Ternaux, pour le paiement du capital et des intérêts de l'emprunt d'Haïti. M. Brouard, se disant agent commercial de cette république, a terminé la difficulté, en déclarant que c'est chez M. Lafitte et compagnie que doivent se présenter, le 1er janvier, les porteurs des obligations d'Haiti pour le remboursement des intérêts et du vingt-cinquième échu du capital.

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Le 6 de ce mois, un incendie a éclaté à Lay-Saint-Christophe (Meurthe), dans une distillerie d'eau-de-vie. Trois cuves ont été la proie des flammes. Le curé de la commune, vieillard septuagénaire, s'est rendu un des premiers sur le théâtre de l'incendie, que, malgré la pluie, il n'a quitté qu'après l'entière extinction du feu.

Des nouvelles de Brest assurent que M. le procureur du Roi a donné ses conclusions dans l'affaire des troubles du spectacle, et qu'elles ont été pour que les prévenus soient traduits en police correctionnelle. Ces conclusions auroient été, dit-on, adoptées par le tribunal, et la procédure devroit commencer le 15 de ce mois.

Le collège électoral de l'arrondissement de Saint-Lô, département de la Manche, vient de procéder au remplacement de M. Yver, décédé. M. de Lorimier, président du collège, ayant réuni la majorité des voix, a été proclamé député.

M. le marquis de Moustier, notre ambassadenr à Madrid, est parti pour Paris le 5 novembre.

On assure que la régente de Portugal a fait connoître à l'ambassadeur d'Espagne près de sa cour, que ses fonctions avoient cessé, et qu'il étoit libre dès ce moment de demander ses passeports. De son côté, l'ambassadeur portugais près la cour du roi Ferdinand a demandé également ses passeports.

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- On assure que l'insurrection est générale dans plusieurs villes de Portugal; les troupes constitutionnelles fuient devant les royalistes, et ne peuvent se défendre avec avantage. La chambre des pairs, pour prouver son dévoûment à la charte de don Pedro, a offert de mareher aux frontières. Les comtes de Sicalho, Taipa, Silveira et autres sont déjà partis comme volontaires.

- Le roi d'Angleterre a adressé, aux deux chambres de son royaume, un message par lequel il les informe que la princesse régente de Portugal réclame, au nom des anciennes obligations d'alliance et d'amitié qui subsistent entre l'Angleterre et le Portugal, l'assistance du roi contre une agression hostile de la part de l'Espagne. Le roi d'Angleterre fait cette communication aux chambres, dit-il, dans la

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