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M. le Dauphin vient d'accorder une somme de 500 fr. pour aider à réparer l'église de la commune d'Esténos, dont l'état de vétusté lui avoit été exposé par M. le préfet de la Haute-Garonne.

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-S. A. R. MADEMOISELLE, accompagnée de Mme la duchesse de Gontaut, a honoré de sa visite, mardi de ce mois, le couvent des Dames anglaises. S. A. R. a été reçue par la supérieure de cette maison, à la tête des religieuses et de toutes les pensionnaires; et, après avoir parcouru le jardin et les classes de cet établissement, connu depuis long-temps par la bonne éducation que l'on y reçoit, a été reconduite à sa voiture aux cris de vive le Roi! vive Mademoiselle! Une ordonnance royale du 12 de ce mois supprimant la place d'administrateur qu'occupoit M. le comte de Sussy, une ordonnance du même jour l'a nommé président de l'administration des monnaies, en remplacement du sieur Sivard, décédé.

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L'éditeur responsable du Journal du commerce, les éditeurs de la Gazette des tribunaux et de l'Echo du soir, ont été cités à comparoître le 22 de ce mois devant le tribunal de police correctionnelle, prévenus d'avoir, dans un article sur les arrestations arbitraires publié le 16 septembre dernier, provoqué directement à la résistance, à l'aide de violences et de voies de fait, envers la force publique et les officiers ou agens de la police administrative ou judiciaire, agissant pour l'exécution des lois ou ordonnances de l'autorité publique. La cour royale, sur l'appel de M. le procureur du Roi, a infirmé, mercredi dernier, le jugement qui avoit renvoyé de la plainte le sieur Terry, libraire, cité pour contravention au réglement de la librairic, et l'a condamné à 500 fr. d'amende, par le motif qu'il est constant que Terry exerce la profession de libraire sous le nom et avec le brevet de Pesche, qui n'est évidemment qu'un prête-nom. - La même cour a eu à statuer sur une accusation semblable contre le sieur Gérard-Duclos, tenant un cabinet de lecture à Versailles, avenue de Saint-Cloud, par application du réglement de 1723. Il résulte des faits que le sieur Duclos, ayant prêté un mauvais roman de Pigault-Lebrun à un élève du collège de Versailles, cet ouvrage fut saisi. Le tribunal de Versailles décida que le réglement de 1723, applicable au commerce de la librairie, ne l'étoit pas aux salons de lecture. Sur l'appel du procureur du Roi, la cause est venue en cour royale; et, malgré les efforts de Me Mauguin pour sauver le sieur Duclos, son client, celui-ci a été condamné à 300 fr. d'amende.

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Mardi prochain, 21 novembre, commenceront à être appclées devant la cour royale, première chambre, et la chambre correctionnelle réunies, les affaires relatives aux biographies et autres opuscules in-32, dont le ministère public a appelé. M. de Broë portera la parole, dans ces différentes causes.

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Depuis quelque temps, plusieurs journaux sont en guerre ouverte avec la police; c'est elle qui est cause de tous les délits et de tous les désordres qui arrivent dans Paris; ses agens ne font point leur devoir. On sait assez cependant que la police ne sauroit être responsable de tous les délits; elle ne peut être partout ni prévenir tous les crimes. Que peuvent faire ses agens? On se plaint d'eux

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quand ils se montrent, et on se plaint d'eux quand ils se cachent. Il ya dans ces clameurs un peu de cet esprit d'opposition qui aujourd'hui se mêle à tout.

A la rentrée de la cour royale de Rouen, le procureur-général, M. de Vandœuvre, a prononcé un discours sur ce sujet, de la force dans le magistrat. Ce discours a été terminé par une éloquente péroraison où le magistrat a payé un tribut d'éloges à la mémoire de M. Bellart, dont il a peint heureusement les talens, le dévoûment, le caractère aimable et généreux, l'intégrité d'ame et les vertus publiques et privées.

Le 10 novembre, la cour de cassation a jugé l'affaire du sieur Gigun, desservant de Fargues, diocèse d'Aire. Cette affaire, déjà plaidée Saint-Sever et à Mont-de-Marsan, contient beaucoup de détails fâcheux. M. Gigun étoit accusé de diffamations envers la dame Lucman; on prétend même qu'il fit en chaire des allusions injurieuses envers elle. Le sieur Lucman se laissa à son tour aller à des menaces et des invectives contre le curé. Sur les plaintes de celui-ci, il y eut un premier jugement qui renvoyoit les parties hors de cause, attendu leurs torts respectifs. L'évêque du diocèse engagea, dit-on, vainement le curé à cesser les poursuites; il lui en donna même l'ordre, et ses injonctions étant méprisées, il interdit M. Gigun. C'est dans cet état que l'affaire a été portée par le curé devant la cour de cassation. M. Portalis, président, a engagé les avocats à se renfermer dans leur cause et à éviter de rapporter des faits affligeans et qui ne se lient point au fond. Le pourvoi a été rejeté, et le demandeur, ́ M. Gigun, condamné à 150 fr. d'amende.

Une requête avoit été adressée au tribunal de Brest par les détenus arrêtés dans les derniers troubles : le tribunal, après en avoir délibéré, a déclaré qu'en ce qui regarde la demande de liberté provisoire sur caution, elle ne peut être accordée aux prévenus d'après les lois, parce que le titre de l'accusation emporte une peine afflic tive ou infamante. Attendu, 20 en ce qui regarde la plainte portée contre M. le maire de Brest et le commissaire de police Parison, que c'est au ministère public qu'il appartient d'apprécier cette plainte, de voir s'il doit ou non donner suite; 3o en ce qui regarde la demande de communication des procès-verbaux, que, tout en rendant hommage au principe incontestable que les pièces de la procédure doivent rester secrètes entre les mains du juge chargé de l'instruction, c'est spécialement à la garde de ce dernier qu'elles ont été confiées, le tribunal déclare n'avoir à statuer sur ce point. 4o En ce qui concerne les autres écrits ou déclarations adressés par les prévenus, ces pièces étant de tout point irrégulières, déclare qu'il n'y a pas lieu de s'en occuper.

-La Gazette de Lyon annonce que le gouvernement a rejeté la demande qui lui avoit été faite par la chambre de commerce de cette ville, à l'effet d'obtenir qu'une prime de 5 pour 100 fût accordée à l'exportation des étoffes unies provenant de sa fabrique. Le rejet seroit fondé sur ce que l'état de souffrance où se trouve momentanément la fabrique de Lyon affecte également toutes les autres villes manufacturières de France, et que ces villes ayant des droits égaux

à la sollicitude du gouvernement, pourroient solliciter la méme faveur.

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Plusieurs exemples ont déjà prouvé la sagesse de l'article 77 du Code civil, qui prescrit de n'ensevelir les morts que vingt-quatre heures après leur décès. Un évènement récemment arrivé dans une commune du département du Var, démontre combien il seroit utile de dépasser même çe délai. Un habitant de T., que l'on conduisoit an cimetière, se mit sur son séant, et soit par suite de maladie, soit que le spectacle dont il fut témoin eût fait sur lui une forte impression, il vomit du sang en abondance. Il mourut réellement quelques instans après.

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- On mande de Naples que le savant prélat et antiquaire M. Mai a retrouvé une œuvre précieuse de classiques latins dans un manuscrit de la bibliothèque royale qui a appartenu autrefois à l'abbaye de Saint-Colomban de Bobbio. Les amis des lettres attendent le retour du prélat pour constater une si importante découverte, sur laquelle de semblables annonces, qui ont été bientôt démenties, laissent encore quelques nuages. Nous avons annoncé, d'après plusieurs journaux, qu'on avoit découvert, dans un monastère du mont Liban, un manuscrit entier de l'Histoire d'Orose, avec des notes de la main de saint Augustin, et on ajoutoit que ce précieux manuscrit avoit été sur-le-champ expédié pour Rome. Les mêmes feuilles, dit le Diario di Roma, annonçoient dernièrement la découverte faite à Pise des quinze livres perdus de l'Histoire de Tite-Live; mais il est permis de douter de cette nouvelle, dont les journaux de Toscane ne font pas la moindre mention.

M. l'abbé La Chèvre, inventeur de la Chronographie, vient d'obtenir, pour la quatrième fois, l'honneur de la souscription de la couronne, pour un quatrième Tableau chronographique.

Ce Tableau montre l'ère identique, style grégorien, c'est-à-dire, l'ère commune aux deux styles, commençant par jeudi, avec l'année julienne 201.

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De sorte que la date commune, 1er (13) janvier 1826, est fausse selon ce Tableau, où elle est 1er (13) janvier 1626, et vendredi comme sur l'almanach.

Le 1er janvier est effectivement jeudi en l'année julienne 201, puisqu'on lui trouve la lettre D pour dominicale dans l'Art de vérifier les dates, et que cette lettre est au 4 janvier dans le calendrier du Bréviaire; ce qui, donnant dimanche 4, on a samedi 3, vendredi 2 et jeudi 1er.

M. l'abbé La Chèvre ne prétend point abolir l'ère chrétienne; mais celle des Russes et des Grecs fiixant l'équinoxe au 23 mars dans le style grégorien; il a remonté, à partir de l'année actuelle, de 1826 années dans le passé, et a découvert l'ère chrétienne du style grégorien commençant le lundi 3 janvier de la première année de l'ère russe et grecque. Le Tableau n'en est pas encore lithographic.

MERCREDI 22 NOVEMBRE 1826.

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Histoire critique de l'assemblée générale du clergé de France en 1682, et de la déclaration des quatre ar ticles qui y furent adoptés, suivie du discours de Fleury sur les libertés gallicanes, avec des notes, par M. Tabaraud, 1826, in-8°.

(Suite du no 1278.)

Je sais bien, dit M. Tabaraud, qu'on n'a pas à redouter aujourd'hui de la puissance du Pape sur le temporel; mais le sage et judicieux critique n'en travaille pas moins à alarmer les esprits à cet égard, et il met ses conjectures à la place des faits, et ses soupçons à la place de l'évidence. Pie VII déclara dans les conférences de Savone qu'il n'auroit pas de répugnance à admettre le premier article de la déclaration, mais, ajoute M. Tabaraud, cette concession n'excluoit pas le regret que son siège en fit privé. Quelle remarque pleine de bonté! Combien cette défiance est digne d'un enfant respectueux et soumis! De plus, les nouvelles de Rome nous apprennent tout le chagrin qu'on y a ressenti des poursuites dirigées contre M. de La Mennais; que répondre à un homme qui donne de telles preuves? Nous aussi, nous avons déploré ces poursuites dans notre journal, donc nous avons par là même attaqué le premier article de la déclaration. En vérité, la mauvaise humeur fait dire d'étranges choses, et il faut plaindre M. Tabaraud de céder à un si mauvais conseiller.

La discussion qu'il établit sur les trois derniers articles sont de la même force. Il combat une interprétation modérée et judicieuse qu'avoit donnée M. Emery

Tome L. L'Ami de la Religion et du Roi.

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dans ses Nouveaux Opuscules de Fleury. Peu s'en faut même qu'il ne blâme le quatrième article où il voit une concession, une complaisance, un ménagement de circonstance. C'est un peu de foiblesse dont il veut bien ne pas faire un nouveau crime à Bossuet.

Comment les papes ont-ils répondu à cette complaisance? Par des fautes, des aberrations, des excès et des scandales. C'est ce que M. Tabaraud expose, tout en protestant de son profond respect pour les papes; et là commence une nouvelle discussion où, comme dans tout ce qui précède, l'auteur ne raconte que très-peu de faits, ne montre les objets que sous une seule face, et trouve toujours les papes dans leur tort. Ainsi, il accuse Alexandre VIII d'obstination, et il refuse d'admettre les explications données par Bossuet relativement à la dernière bulle de ce pontife. Innocent XII, qui termina le différend, n'échappe pas non plus au reproche d'obstination, et M. Tabaraud ne fui sait aucun gré des sacrifices qu'il fit pour le bien de la paix. Il lui reproche son allocution du 9 janvier 1692, que nous avons donnée n° 746, et que M. Tabaraud paroît avoir connue par nous (1). Il lui reproche d'avoir accepté l'hommage du livre de Roccabarti, et voit là une injure dont le roi eût pu témoigner son ressentiment. Les successeurs d'Innocent XII sont plus répréhensibles encore. Clément XI agit avec autant d'imprudence que de hauteur; c'est un pape que M. Tabaraud et ses amis ne sont pas accoutumés à ménager, et l'on sait pourquoi. Innocent XIII exigea que M. de Rastignac, nommé à l'évêché de Tulles, qui avoit présidé à une thèse où se trouvoient les quatre articles, écrivit une lettre de satisfaction. Nous ne nous arrêtons pas ici sur Be

(1) Il ne cite nulle part les articles de notre tome XXIX sur les différends avec Rome, nous supposons cependant qu'ils ne lui ont pas été inutiles.

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