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voulu s'entourer des lumières des catholiques sur les moyens les plus propres à assurer l'état de leur église. Les congrégations, dispersées et en petit nombre, étoient sans lien entre elles; il falloit trouver un moyen de les fortifier et de les étendre; il falloit chercher à soutenir la mission, en aidant la formation d'un séminaire diocésain. Après le discours, les députés se retirèrent pour délibérer, les ecclésiastiques d'un côté et les laïcs de l'autre ; ils revinrent le soir dans l'église, et annoncèrent à l'évêque qu'ils avoient rempli leur objet. La chambre des laïcs choisit l'apôtre saint Pierre comme patron de l'église de Géorgie. Elle arrêta le nombre des députés pour les réunions ou conventions suivantes. Chaque chambre devoit élire des trustees pour gérer les affaires dans l'intervalle d'une convention à l'autre. Les trustees choisis par le clergé furent MM. Boland, O'Sullivan et Sheehan ; ceux choisis par les laïcs étoient au nombre de six. La chambrè du clergé arrêta une résolution portant que la convention recommandoit aux catholiques de Géorgie de contribuer généreusement au fonds genéral pour la mission, et de recueillir les sommes dans les divers districts pour les adresser au trésorier-général. La chambre des laïcs vota de même. On nomma un trésorier-général, et on arrêta qu'on feroit imprimer le discours de l'évêque et le procès-verbal de la séance. M. l'évêque approuva et confirma tout ce qui avoit été fait. Il déclara la convention dissoute, et engagea les ecclésiastiques à retourner à leurs églises respectives. Le prélat et son grand-vicaire feront d'office partie des trustees. Il paroît que le docteur England espère beaucoup de cette réunion et du concours des laïcs pour les mesures qui peuvent intéresser la religion. L'église de Géorgie étoit encore dans une situation peu brillante; les catholiques, qui étoient dispersés dans l'Etat, avoient besoin de se concerter pour leurs intérêts mutuels. Savannah et Augusta avoient des églises, mais ne possédoient un prêtre que depuis l'épiscopat du docteur England. On espéroit pouvoir organiser des congrégations sur divers points et exciter le zèle des catholiques pour travailler à favoriser l'accroissement du nombre des missionnaires. Le zèle, le talent et l'activité de l'évêque ne peuvent que produire une heureuse impulsion parmi cette portion de son troupeau; son diocèse embrasse les deux Carolines et la Géorgie.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le Roi a daigné accorder aux incendiés de la ville d'Auch (Gers), un secours de 800 fr. sur sa cassette particulière.

Le Roi vient d'accorder une somme annuelle de 3000 fr. à la Société d'encouragement pour l'industrie nationale.

S. A. R. M. le Dauphin ayant appris les pertes que l'hôpital de Riom a particulièrement éprouvées par l'effet de l'inondation qui a ravagé cet arrondissement, a fait remettre à M. le préfet une somme de 500 fr. S. A. R. avoit déjà disposé d'une somme de 2000 fr. pour le soulagement des malheureux habitans des diverses communes de l'arrondissement de Riom, qui avoient le plus souffert de ce désastre. Mercredi 22, à onze heures, LL. AA. RR. Mme la Dauphine et MADAME, duchesse de Berri, ont été visiter le monument de la Bourse. LL. AA. RR. furent reçues par M. le préfet de la Seine, et témoignèrent en se retirant, à ce sage administrateur du département, combien clles étoient satisfaites de leur visite.

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Par une ordonnance du Roi, les frais de mutations cadastrales, qui étoient à la charge des propriétaires, ont été mis à la charge de l'Etat.

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Vendredi dernier, dix affaires concernant la presse furent appelées au tribunal de police correctionnelle. Les préventions consistoient en publications d'ouvrages réimprimés à l'étranger, et vendus sans estampille, ou en vente de livres sans brevet de libraire. Tous les prévenus furent acquittés.

On assure que la Gazette des tribunaux et le Courrier français vont avoir à soutenir un singulier procès, l'un pour avoir dit, l'autre pour avoir répété, que des malfaiteurs s'étoient entendus avec des cochers de fiacres pour leurs expéditions nocturnes. Les cochers de ces voitures publiques demandent, dit-on, que l'on applique à ces journaux les dispositions de la loi relative aux diffamations contre une classe de personnes. Ce bruit a un peu l'air d'une plaisanterie.

L'exemple qu'a donné Talma ne sera pas perdu pour ses confrères. Antoine Michot, ancien acteur du Théâtre-Français, qui vient de mourir, a demandé aussi à n'être pas porté à l'église, et a refusé les secours de la religion. Michot ne s'étoit pas toujours borné à jouer la comédie, il parut sur la scène révolutionnaire. Nommé après le 10 août, commissaire du conseil exécutif, il fut envoyé en Savoie, y établit un club, et mérita la confiance du comité de salut public qui lui donna plusieurs autres missions. L'éloignement qu'un tel homme avoit pour la religion et pour ses ministres se conçoit aisément.

- La chambre des mises en accusation vient de renvoyer devant la cour d'assises du Nord, pour le trimestre de 1827, le sieur Fabvier, ancien maire d'Attiches (Nord), et ses deux frères, comme prévenus de sommation sous menace d'incendie.

- M. le comte de La Ferronnays, ambassadeur de France à SaintPétersbourg, est arrivé à Paris.

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Cette pauvre France chrétienne, à qui on reprochoit de ne point avoir de couleur, a trouvé le moyen d'en avoir enfin une ; elle s'est mise entre les mains, des libéraux, et elle est tradinite en justice comme prévenue d'outrages envers la religion de l'Etat. A l'ouverture de l'audience de samedi, M. Berville, avocat de l'éditeur, a demandé et obtenu que le procès fût remis à quinzaine.

- M. le contre-amiral' baron Lemarrant va se rendre à Rio-Janeiro, pour y prendre le commandement d'une division navale.

Une expédition maritime considérable se prépare dans le port de Brest; on évalue à vingt-sept le nombre des bâtimens de toute grandeur qui sont mis en armement. On dit vaguement que le but de ces préparatifs est de faire respecter notre pavillon sur toutes les mers. Un ancien conventionnel, Jean-Baptiste Leclerc, vient de mourir à Chalonne (Maine-et-Loire), à l'âge de 71 ans. Député de Maine-et-Loire à la convention nationale, il y vota la mort du roi sans appel et sans sursis. Lié avec Réveillère-Lépaux, il fut aussi un des propagateurs de la théophilantropie, et proposa au conseil des cinq-cents, le 26 août 1797, d'établir une religion civile, qui auroit pour dogme l'existence de Dieu, dont les prêtres seroient les magistrats, et dont la morale s'appliqueroit à toutes les croyances. Le conseil rejeta la motion. Leclerc, élu président en 1799, prononça un discours pour la commémoration du 21 janvier. Nous ne doutons pas que quelques journaux ne s'étendent en éloges sur ce vertueux citoyen.

M. le docteur Bailly, qui partagea avec MM. Pariset, François et Audouard, la glorieuse mission d'aller combattre la fièvre jaune, à Barcelonne, vient d'arriver à Bruxelles. On croit qu'il est chargé par le gouvernement français de se rendre à Groningue, pour observer la maladie qui y règne.

Les dernières nouvelles venues de Groningue ne sont pas encore satisfaisantes. L'épidémie fait toujours les mêmes ravages, excepté dans les compagnes où elle semble se ralentir depuis quelque temps.

- Un journal de Bruxelles dit que le nombre des citoyens des PaysBas que le projet de loi sur les gardes communales, que l'on discute dans les chambres de ce royaume, doit mettre à la disposition du gouvernement, s'élèvera à plus de cent seize mille. La seule ville de Bruxelles devra fournir, pour le service actif, mil six cent quatrevingts hommes.

On annonce que MM. l'abbé Smet, ancien professeur de rhétorique, Eugène Smet, juge-de-paix, et Joseph Poelman, éditeurs du Courrier de la Flandre, ont comparu devant M. le juge d'instruction, à Gand, à cause d'articles concernant l'ex-conventionnel Méaulle. Est-ce que dans les Pays-Bas l'autorité croit devoir protéger la mémoire des régicides?

- Le chargé d'affaires du saint Siège, M. Gizzi, a remis une nouvelle note au président du directoire fédéral suisse. On assure que la réponse du gouvernement de Lucerne ne l'a pas satisfait.

Le pont de Trillo, sur le Tage, vient d'être reconstruit par les soins de M. l'évêque de Siguenza. On a soumis à l'approbation du roi une inscription qui doit être placée sur ce pont. Elle rappelle que

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les troupes de l'usurpateur Joseph Napoléon firent sauter ce monument le 23 octobre 1810, et qu'il a été réédifié sous le règne de Ferdinand VII, le 18 juin 1826.

Il résulte des différens bruits qui circulent depuis quelques jours que, sur la frontière d'Espagne, il y a eu des mouvemeus parmi les réfugiés portugais, et que le gouvernement espagnol a fait tout ce qu'il a pu pour s'opposer à de nouveaux actes d'hostilite.

Les premières séances des députés de Lisbonne sont peu importantes. On a discuté quelques questions de finances, la vérification des pouvoirs de deux députés, et principalement de Manuel Mascarenhas, élu dans les Algarves, et qu'on accuse d'avoir pris parti parmi les insurgés. Le ministre de la guerre a présenté un projet qui déroge au décret royal de 1763, dont les dispositions introduiroient au conseil de guerre les connoissances du crime de haute-trahison.

Le gouvernement de Prusse a donné de nouveau les ordres pour que l'on arrêtât les nommés Hoffmann et Rühl,'de Darmstadt, prévenus d'avoir tenté un soulèvement dans une forteresse prussienne, pour opérer de là une révolution en Allemagne.

Une ordonnance du prince de Schwartzbourg Sondershausen, en date du 20 octobre, abolit dans cette principauté la tutelle légale des hommes sur les femmes.

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Les provinces du Haut - Pérou se sont réunies sous le titre de république bolivienne, et le congrès du Pérou a reconnu cette répu blique comme Etat souverain et indépendant.

Nous avions signalé, dans notre dernier numéro, la conduite du nommé Ménage, celle du docteur Molle et du jeune Lapotère, qui prétendoient tous trois avoir été volés ou attaqués par des assassins, et qui avoient ensuite rétracté leur déposition. Ces trois indivi dus ayant été cités à comparoître devant le tribunal de police correctionnelle pour avoir fait des déclarations mensongères, les nommés Ménage et Lapotère ont déclaré d'abord avoir inventé ces fables pour se rendre plus intéressans; mais Lapotère n'a point persisté dans sa déposition, il a soutenu que sa rétractation lui avoit été arrachée par le sieur Vidoc, chef de la bande de sûreté. Quant au docteur Molle, il prétend que c'est par un effet d'aliénation mentale qu'il a disposé lui-même des cordes à sa fenêtre en forme d'échelle, et simulé des effractions dans son domicile.

M. Delapalme, avocat du Roi, s'est élevé avec force contre ces manoeuvres qui tendent à jeter l'alarme parmi les citoyens, et à les faire douter de la protection de l'autorité. Ce réquisitoire nous a paru fort remarquable, et nous regrettons de ne pouvoir le faire connoitre en entier. Après avoir démontré que la plupart des faits que les journaux avoient rapportés étoient faux ou exagérés, te magistrat s'est écrié : « Il a bien fallu, pour s'éclairer sur ces prétendus crimes, interpeller ceux-là mêmes qui en répandoient la nouvelle dans la France et dans l'Europe entière. Et ici, nous devrions, sans doute, prendre un langage plus sévère.

>>Qu'ont répondu, à la voix du magistrat, ces distributeurs de nouvelles inquiétantes?.... C'est dans une lettre anonyme, dans un écrit

jeté à la boite du journal, c'est dans une lettre qui se recomman doit par cette signature, un de vos abonnés, que ces détails ont été puisés. Souvent ils ont été extraits d'une autre feuille journalière. Et c'est sur de telles garanties qu'on s'est fait un prétendu devoir d'effrayer la nation et d'accuser les magistrats!.... Que Paris, que le commerce tournent donc leurs accusations contre ceux qui leur apportoient le trouble, ou affectoient de se constituer leurs gardiens. Un autre mal, a dit ensuite M. Delapalme, a été enfanté par cette malveillance qui menace la société : en annonçant des forfaits restés impunis, en répétant que des magistrats inattentifs laissoient le crime tranquille, on a soufflé dans des cours coupables l'espérance d'une égale impunité; on leur a enseigné qu'ils pouvoient se jeter sans crainte dans une carrière devenue facile.... Et qui peut douter que plus d'un attentat n'ait été projeté au récit de ces attentats sans châtimens ? »

M. l'avocat du Roi a signalé ensuite la conduite de ces personnes qui vont assiéger les plaignans pour en arracher les détails les plus minutieux pour les livrer à la curiosité publique, tandis que l'on devoit laisser ce soin aux magistrats, afin de ne pas fournir aux coupables les moyens de se soustraire à la vindicte des lois. Il a terminé en disant qu'il espéroit que l'on verroit enfin un terme à ce fléau redoutable, qu'il avoit dû en proclamer les dangers, et la mauvaise foi seule pourroit chercher à s'en dissimuler l'évidence. Malgré l'énergie de ce discours, le tribunal, considérant que, dans le fait reproché aux prévenus, il n'y a point outrage envers les dépositaires de la force publique, les a renvoyés de la plainte; mais en reconnoissant néanmoins comme mensongères les dernières déclarations de Lapotère.

Choix des Lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Deuxième édition, tomes VI, VII et VIII (1).

Ces trois volumes terminent l'entreprise déjà annoncée dans ce journal, nos 1052 et 1192. Nous avons alors rendu compte des cinq premiers volumes qui traitoient des missions de la Chine et pays adjacens, et des missions du Le vant. Les derniers volumes, roulent sur les missions de l'Amérique et sur celles de l'Inde. Le nouvel éditeur a un peu changé la distribution de M. l'abbé Montmignon, et il a mis les missions de l'Inde après celles de l'Amérique..

Le tome VI commence, comme dans l'édition de 1808, par un tableau historique de la découverte de l'Amérique,

(1) L'ouvrage forme 8 gros vol. in-8°, prix 48 fr. A Paris, chez Grimbert, rue de Savoie; et à la librairie ecclésiastique d'Ad. Le Clere et compagnie, au bureau de ce journal.

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