Sidebilder
PDF
ePub

les troupes de l'usurpateur Joseph Napoléon firent sauter ce monument le 23 octobre 1810, et qu'il a été réédifié sous le règne de Ferdinand VII, le 18 juin 1826.

Il résulte des différens bruits qui circulent depuis quelques jours que, sur la frontière d'Espagne, il y a eu des mouvemens parmi les réfugiés portugais, et que le gouvernement espagnol a fait tout ce qu'il a pu pour s'opposer à de nouveaux actes d'hostilité.

-

"

Les premières séances des députés de Lisbonne sont peu importantes. On a discuté quelques questions de finances, la vérification des pouvoirs de deux députés, et principalement de Manuel Mascarenhas, élu dans les Algarves, et qu'on accuse d'avoir pris parti parmi les insurgés. Le ministre de la guerre a présenté un projet qui déroge au décret royal de 1763, dont les dispositions introduiroient au conseil de guerre les connoissances du crime de haute-trahison.

- Le gouvernement de Prusse a donné de nouveau les ordres pour que l'on arrêtât les nommés Hoffmann et Rühl, de Darmstadt, prévenus d'avoir tenté un soulèvement dans une forteresse prussienne, pour opérer de là une révolution en Allemagne.

Une ordonnance du prince de Schwartzbourg Sondershausen, en date du 20 octobre, abolit dans cette principauté la tutelle légale des hommes sur les femmes.

[ocr errors]

Les provinces du Haut - Pérou se sont réunies sous le titre de république bolivienne, et le congrès du Pérou a reconnu cette répu blique comme Etat souverain et indépendant.

Nous avions signalé, dans notre dernier numéro, la conduite du nommé Ménage, celle du docteur Molle et du jeune Lapotère', qui prétendoient tous trois avoir été volés ou attaqués par des assassins, et qui avoient ensuite rétracté leur déposition. Ces trois indivi. dus ayant été cités à comparoître devant le tribunal de police correctionnelle pour avoir fait des déclarations mensongères, les nommés Ménage et Lapotère ont déclaré d'abord avoir inventé ces fables pour se rendre plus intéressans; mais Lapotère n'a point persisté dans sa déposition, il a soutenu que sa rétractation lui avoit été arrachée par le sieur Vidoc, chef de la bande de sûreté. Quant au docteur Molle, il prétend que c'est par un effet d'aliénation mentale qu'il a disposé lui-même des cordes à sa fenêtre en forme d'échelle, et simulé des effractions dans son domicile.

M. Delapalme, avocat du Roi, s'est élevé avec force contre ces manoeuvres qui tendent à jeter l'alarme parmi les citoyens, et à les faire douter de la protection de l'autorité. Ce réquisitoire nous a paru fort remarquable, et nous regrettons de ne pouvoir le faire connoître en entier. Après avoir démontré que la plupart des faits que les journaux avoient rapportés étoient faux ou exagérés, le magistrat s'est écrié : « Il a bien fallu, pour s'éclairer sur ces prétendus crimes, interpeller ceux-là mêmes qui en répandoient la nouvelle dans la France et dans l'Europe entière. Et ici, nous devrions, sans doute, prendre un langage plus sévère.

» Qu'ont répondu, à la voix du magistrat, ces distributeurs de nouvelles inquiétantes?.... C'est dans une lettre anonyme, dans un écrit

jeté à la boite du journal, c'est dans une lettre qui se recomman doit par cette signature, un de vos abonnés, que ces détails ont été puisés. Souvent ils ont été extraits d'une autre feuille journalière. Et c'est sur de telles garanties qu'on s'est fait un prétendu devoir d'effrayer la nation et d'accuser les magistrats!.... Que Paris, que le commerce tournent donc leurs accusations contre ceux qui leur apportoient le trouble ou affectoient de se constituer leurs gardiens. Un autre mal, a dit ensuite M. Delapalme, a été enfanté par cette malveillance qui menace la société en annonçant des forfaits restés impunis, en répétant que des magistrats inattentifs laissoient le crime tranquille, on a souffle dans des cœurs coupables l'espérance d'une égale impunité; on leur a enseigné qu'ils pouvoient se jeter sans crainte dans une carrière devenue facile.... Et qui peut douter que plus d'un attentat n'ait été projeté au récit de ces attentats sans châtimens ? »

M. l'avocat du Roi a signalé ensuite la conduite de ces personnes qui vont assiéger les plaignans pour en arracher les détails les plus minutieux pour les livrer à la curiosité publique, tandis que l'on devoit laisser ce soin aux magistrats, afin de ne pas fournir aux coupables les moyens de se soustraire à la vindicte des lois. Il a terminé en disant qu'il espéroit que l'on verroit enfin un terme à ce fléau redoutable, qu'il avoit dû en proclamer les dangers, et la mauvaise foi seule pourroit chercher à s'en dissimuler l'évidence. Malgré l'énergie de ce discours, le tribunal, considérant que, dans le fait reproché aux prévenus, il n'y a point outrage envers les dépositaires de la force publique, les a renvoyés de la plainte; mais en reconnoissant. néanmoins comme mensongères les dernières déclarations de Lapotère.

Choix des Lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Deuxième édition, tomes VI, VII et VIII (1).

Ces trois volumes terminent l'entreprise déjà annoncée dans ce journal, nos 1052 et 1192. Nous avons alors rendu compte des cinq premiers volumes qui traitoient des missions de la Chine et pays adjacens, et des missions du Levant. Les derniers volumes, roulent sur les missions de l'Amérique et sur celles de l'Inde. Le nouvel éditeur a un peu changé la distribution de M. l'abbé Montmignon, et il a mis les missions de l'Inde après celles de l'Amérique.

Le tome VI commence, comme dans l'édition de 1808, par un tableau historique de la découverte de l'Amérique.

(1) L'ouvrage forme 8 gros vcl. in-8°, prix 48 fr. A Paris, chez Grimbert, rue de Savoie; et à la librairie ecclésiastique d'Ad. Le Clere et compagnie, au bureau de ce journal.

Ce tableau, rédigé par M. de Montmignon, est assez intéressant; seulement l'auteur a commis quelques erreurs relativement au Canada. Il fait honneur au cardinal de Richelieu du mouvement de zèle et de piété qui favorisa les progrès de cette colonie, et y forma des établissemens utiles à la religion. Nous ne voyons pas néanmoins que le cardinal ait pris beaucoup de part à cet élan de quelques ames généreuses. Il mourut au milieu de leurs premiers efforts. Ce ne fut pas lui certainement qui fit ériger l'évêché de Quebec, comme l'abbé Montmignon le prétend; cette érection n'eut lieu qu'en 1670, vingt-huit ans après la mort de Richelieu.

Le nouvel éditeur a suivi, pour les missions d'Amérique, le même plan que pour les volumes précédens. Il change la distribution des matières, il ajoute quelques nouvelles pièces, il en retranche d'autres; il tâche de mettre plus d'ordre, de suite et de liaison. Sa table surtout est rédigée avec soin, au lieu que celle de l'abbé Montmignon offroit assez de désordre. Les différentes pièces sont classées suivant les pays, et il y a des articles séparés pour les missions du Canada, pour celles de la Louisiane, pour celles de SaintDomingue, pour celles de la Guiane, du Pérou, du Paraguay, etc.

Le tome VIII et dernier est consacré aux missions de l'Inde, qui, dans la première édition, occupoient le tom. IV. L'éditeur annonce qu'il n'a pu suivre pour ce volume le même ordre que dans les précédens; les lettres des missionnaires ne sont plus classées suivant les pays, elles sont simplement dans l'ordre chronologique. Le nouvel éditeur a retranché plusieurs morceaux admis par l'abbé Montmignon, il en a ajouté quelques autres, et particulièrement un Mémoire sur la guerre qui eut lieu dans les Indes de 1736 à 1751. Ce Mémoire, qui est un peu long, a de plus l'inconvénient de n'avoir pas un rapport bien direct avec l'histoire des missions.

Cet ouvrage, commencé en 1824, devoit être terminé dans l'espace de quelques mois; la maladie de l'éditeur a retardé la publication des livraisons. Il avoue, d'ailleurs, qu'il n'avoit pas mesuré d'abord toute l'étendue du travail dont il s'étoit chargé, et il espère qu'on lui saura gré de ses efforts pour améliorer la collection....

[graphic]

SAMEDI 2 DÉCEMBRE 1826.

Heptaméron, ou les sept premiers jours de la création du monde et les sept áges de l'Eglise chrétienne; nouveau commentaire littéral et historique des deux premiers chapitres de la Genèse, de l'Apocalypse et d'autres prophéties (1).

Si nous n'entendons pas bien l'Apocalypse, ce ne sera pas faute d'interprètes et de commentateurs; voilà, depuis la restauration, six ou huit ouvrages sur ce sujet, le Traité de l'époque de la fin du monde, les Précurseurs de l'antechrist, l'Explication de l'Apocalypse, par M. Bridou, le Triomphe de Jésus-Christ et de son Eglise, la Consommation des siècles prouvée, les Temps prophétisés, etc. Nous avons rendu compte de la plupart de ces ouvrages, et nous avons hasardé quelques objections contre le système des auteurs, ou plutôt contre leurs systèmes, car chacun a le sien; ce que l'un admet, l'autre le rejette; ce que l'un trouve évident, l'autre le juge bizarre ou même ridicule, et ces explications contradictoires sont peut-être la meilleure réfutation qu'on puisse faire des unes et des autres. Le nouvel auteur sera-t-il plus heureux? il le croit sans doute. Il a beaucoup étudié l'Ecriture sainte, il a comparé les diverses prophéties, il est plein de zèle et de piété; il a médité depuis des années sur ce sujet; ce sont là autant de préjugés favorables, cependant j'avoue qu'il me reste encore quelques doutes, et je prends la liberté de les exposer à M. Lefebvre, qui les accueillera, j'espère, avec bienveillance. J'ai vu avec peine, par une lettre récente de

(1) Un gros vol. in-8°, prix, 10 fr. et 12 fr. franc de port. A Paris, chez Roret, rue Hautefeuille; et à la librairie ecclésiastique d'Ad. Le Clere et compagnie, au bureau de ce journal.

Tome L. L'Ami de la Religion et du Roi.

F

[ocr errors]

lui, qu'il étoit un peu piqué de ce que son livre n'avoit pas été annoncé plus tôt. Il est vrai que l'ouvrage est publié depuis l'année dernière, et nous avoit été s'il n'a envoyé il y a déjà assez long-temps; pas été encore annoncé, ce n'est, de la part du rédacteur, ni malveillance, ni même, je crois, une négligence coupable; c'est tout simplement qu'il n'avoit pas encore eu le temps d'examiner le livre avec soin. Dans un moment où les publications se succèdent avec rapidité, on ne peut, avec la meilleure volonté du monde, répondre exactement au désir des auteurs, chacun croit que son ouvrage est le plus important et le plus utile, et doit être annoncé le premier. Il faut donc suivre un ordre, appeler chacun à son tour, et il vaut mieux au fond retarder les annonces que de les faire à la légère, et sans l'attention et les soins convenables. Après cette explication, qui, j'espère, apaisera un peu M. Lefebvre, je viens à l'Heptaméron.

L'auteur déclare dans sa préface qu'il a consulté un grand nombre de commentaires, et qu'il y a pris tout dans son ce qui lui a convenu, On ne trouvera pas livre, dit-il, ces divagations et ces mysticités si fréquentes et si inutiles dans la plupart des commentaires; l'interprétation est rapide, autant que possible, je ne m'attache qu'à ce qui est historique. Il est trèsvrai que l'auteur de l'Heptaméron cite et rappelle grand nombre de faits, mais l'application qu'il fait des prophéties aux évènemens est le plus souvent assez arbitraire; elle ne repose que sur des allusions et des analogies, qui n'existent que dans l'imagination. La comparaison des sept premiers jours de la création et des sept âges de l'Eglise chrétienne n'offre rapports fugitifs qu'il est aussi aisé de nier que d'avancer. J'y vois même avec étonnement un rapport que je ne m'explique pas bien. Lors de la création, dit M. Lefebvre, l'homme est formé, et au temps du concile de Trente le catholique romain fut formé.

que

des

« ForrigeFortsett »