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opposition à la tyrannie, et par son attachement au sang de nos rois.

MARSEILLE, près Beauvais. M. Vuilhorgne, neveu du célèbre M. Binet, recteur de l'Université, curé de ce hourg, a réuni ses confrères, le 23 mai, pour la célébration des saintes huiles. Après la messe, M. son frère, (proscrit sous le règne de la terreur, et présentement vicaire de Saint-Etienne, à Beauvais), prononça un discours sur le retour du Roi et la délivrance du souverain Pontife. Le psaume Exaudiat fut ensuite chanté, et le Domine, Salvum fac Regem, et l'officiant récita les oraisons propres.

ZURICH. Dans la diète qui se tient pour la rédaction du pacte fédéral, il a été présenté une note de Mgr. le nonce du Saint-Siége près le corps helvétique. Ce prélat demande que l'assemblée s'occupe de la religion catholique, et lui garantisse les biens nécessaires à l'exercice du culte, et notamment ceux des couvens et des chapitres.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. A. R. MONSIEUR, est malade depuis quelques jours. La maladie avoit d'abord été assez vive; mais elle paroît n'offrir aujourd'hui rien d'inquiétant, et les bulletins annoncent une amélioration sensible, qui donne l'espoir d'une prompte convalescence.

27,

Mgr. le duc d'Angoulême est arrivé, le dans cette ville. On sait que S. A. R. résidoit, depuis plusieurs mois, dans le Midi, où elle avoit été envoyée par le Roi. Elle y a ramené le calme et l'ordre, et a recueilli les témoignages de l'attachement des habitans de ces provinces à la cause royale. Partout, sur sa route, elle a trouvé les esprits réunis et les cœurs satisfaits. Elle arriva, le 26 au soir, à Orléans, où on lui avoit préparé une réception brillante. Il semble que cette ville, si long-temps comprimée dans ses affections les plus chères, ait voulu s'en dédommager dans cette circonstance. Elle a fait éclater l'enthousiasme le

plus vif, auquel le Prince s'est montré très-sensible. Il logeoit à la préfecture, où il y avoit une réunion nombreuse. Il a eu la bonté d'adresser la parole à plusieurs personnes. A dix heures, il est sorti en calèche, et a parcouru, à la lueur des illuminations, les principales rues de la ville. Cette faveur inattendue a transporté tous les habitans. La foule se pressoit sur le passage du Prince, qui a été plus d'une fois obligé de s'arrêter, et qui a témoigné au préfet sa satisfaction et sa sensibilité. Le 27, à cinq heures du matin, S. A. R. alla, à pied, à la cathédrale, où elle entendit la messe, suivant la pieuse coutume de ses pères. Ensuite elle se mit en route pour Paris, où elle arriva sur les six heures. Madame étoit allée jusqu'au Bourg-la-Reine, à la rencontre de son auguste époux, qui a fait son entrée à cheval, ayant à sa droite M. le duc de Berry, et à sa gauche M. le duc d'Orléans. Un nombreux état-major entouroit les Princes, et la garde nationale leur formoit un cortége brillant. Le chemin, qu'ils ont suivi, étoit couvert d'une foule empressée de voir S. A. R., et qui a reconnu avec joie dans ses traits l'air de bonté naturel à sa famille. Le Prince est arrivé aux Tuileries à travers les acclamations du peuple. A la fin du jour, le Roi s'est montré à une des fenêtres de son appartement, ayant à ses côtés M. le duc d'Angoulême et Madame. Il a recueilli de nouveaux applaudissemens, signes et garans de l'allégresse générale. On sembloit lire sur le visage de S. M. sa satisfaction de voir réunis auprès d'elle tous les Princes de sa maison, et nous avons à nous féliciter aussi de voir rassemblés dans nos murs tous les membres de cette famille auguste, qui ont échappé à nos désastres.

Le Moniteur cite un grand nombre de députations qui viennent journellement apporter au pied du trône l'expression des sentimens des provinces. Ces adresses multipliées portent un caractère de joie, de franchise et de dévouement qui atteste assez combien on se trouve heureux par toute la France d'avoir retrouvé un gouvernement paternel, si long-temps souhaité.

-La mère de l'ancien vice-roi d'Italie vient de mourir dans son château de la Malmaison. Sa maladie a été aussi vive que courte. Avertie du danger où elle étoit, elle a eu recours aux secours de la religion, et s'est résignée avec courage aux décrets du ciel. Elle a reçu les sacremens d'une manière édifiante. Elle emporte les regrets de beaucoup de familles auxquelles elle faisoit du bien. Elle étoit bonne et obligeante, et peut-être lui doit-on plus qu'on ne pense. Elle ne s'est jamais servie de son crédit pour faire le mal, et elle a réussi plus d'une fois à l'empêcher.

MADRID. On vient de publier ici une proclamation du roi, datée du 4 mai, où S. M. rend compte de sa conduite, et fait aux cortès de justes reproches. Cette pièce, écrite avec sagesse, et en même temps avec fermeté, achevera de rallier tous les esprits à l'autorité royale, plus nécessaire que jamais après des années de troubles et d'anarchie. On dit que le roi a dû faire son entrée dans sa capitale, le 14, et qu'il y a été reçu avec les plus grandes démonstrations de joie.

TURIN. Notre roi, Victor-Emmanuel (c'étoit l'ancien duc d'Aoste), est arrivé ici le 20 mai. Son entrée a été brillante et marquée par l'allégresse publique. Il a publié une proclamation pour exhorter à la concorde et à l'oubli des injures. Il abolit la conscription, l'impôt sur les successions et le droit de patente, et annonce qu'il statuera dans peu sur les autres objets. Les Piémontois se félicitent du retour d'une maison qui les gouvernoit depuis si long-temps, et qui avoit été dépouillée de ses droits par suite du même systême qui tendoit à l'envahissement de toute l'Europe, à la proscription de toutes les familles régnantes et à l'oppression de tous les peuples.

Bref du Diocèse de Paris, pour l'année 1814. SUPPLÉMENT Commen. cant au dimanche de la Trinité; prix, 50 cent. chez Adrien Le Clere, imprimeur de N. S. P. le Pape et de l'Archevêché de Paris.

Nota. L'Ordonnance publiée par $. E. M. le cardinal Maury, a ce sujet, est supprimée.

SUR la conduite de Bonaparte envers l'Espagne.

Dans le second numéro de ce Journal, où nous avons consacré quelques réflexions à l'examen de l'administration intérieure de l'étranger qui s'étoit assis sur le trône de nos rois, nous avions annoncé que nous parlerions aussi de sa conduite au dehors envers des puissances étrangères, et notamment envers deux souverains avec lesquels il étoit lié par des traités. Nous avons rempli notre promesse par rapport au souverain Pontife, en donnant deux articles sur la Correspondance, et en entrant, à cette occasion, dans des détails circonstanciés sur les injustices et les violences dont on avoit usé envers le Pape, les cardinaux, les prélats, et les personnes attachées à l'Eglise romaine. Il ne nous reste plus, pour tenir notre parole qu'à retracer les mesures prises par l'ennemi des rois pour asservir l'Espagne. Presque tout ce que nous allons dire est extrait d'une brochure fort intéressante, publiée par un seigneur espagnol (M. de Cevallos) fidèle à son prince. Nous en eûmes connoissance, il y a quelques années, malgré toutes les précautions d'une police ombrageuse, qui ne se doutoit pas qu'il en existoit de larges extraits à Paris même, dans un dépôt public, où chacun pouvoit les voir et les consulter, et où en effet, nous les lûmes avec intérêt. Nous ne présenterons que la substance de cette brochure, qui fait éclater d'un côté la loyauté, la bonne foi et le courage, et de l'autre côté l'artifice, la fourberie, le mensonge et la perfidie la plus

atroce.

Tome Ter. L'Ami de la R. et du R. No. XIII.

L'Espagne, depuis le traité de Bâle, avoit adopté un systême de politique qui tenoit moins, sans doute, au sentiment général de la nation, qu'à l'ascendant qu'avoit pris dans les conseils un homme jugé depuis long-temps. D. Manuel Godoy, de simple garde du corps, s'étoit élevé aux premières dignités de l'Etat. Devenu duc d'Alcudia, puis prince de la Paix, jouissant de toute la confiance de Charles IV, premier ministre, généralissime des armées, décoré du titre d'altesse, il étoit maître en Espagne. Mais cette haute fortune ne lui avoit pas concilié tous les esprits. Il étoit aussi peu aimé qu'il étoit puissant. Une élévation si subite, l'orgueil qui en est la suite, l'abus du pouvoir, l'excès de l'ambition, tout avoit contribué à rendre le nouveau prince odieux, et le roi seul ignoroit les sentimens de toute la nation sur son favori.

D. Manuel, qui les connoissoit, chercha un appui extérieur, et ce fut apparemment par calcul qu'il s'attacha à la France, et qu'il conseilla au roi d'Espagne. de se lier par des traités avec ce gouvernement voisin. Dès-lors, Charles suivit le systême politique de la France, et dans les différens changemens de gouvernement que nous éprouvâmes par suite des orages de la révolution, l'Espagne se ploya aux circonstances, et fit successivement tout ce qu'on exigea d'elle. Elle fut fidèle à ce systême quand Bonaparte eut pris les rênes de l'Etat, et elle se résigna aux plus grands sacrifices, plutôt que de rompre une paix que le favori regardoit comme avantageuse pour ses intérêts. Flottes, armées, trésors, tout fut mis à la disposition d'un voisin ambitieux. On se soumit aveuglément à ses volontés, on endura toutes les humiliations qu'il lui plut de faire subir. On ne parut pas se douter qu'en

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