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pour traîner la voiture. Le curé harangua le Roi, qui lui dit : Oui, M. le curé, c'est un grand bienfait du ciel, allons-en remercier Dieu. Le cortège s'avança, en effet, vers l'église, au milieu des fanfares, des cris de joie, et de toutes les démonstrations d'un enthousiasme vrai.. S. M. arriva à l'église, et fut reçue sous le dais. La saintelé du lieu put à peine contenir les transports. Le recueillement du monarque' et de Mme. la duchesse d'Angoulême imposa bientôt un silence religieux. Peu de Te Deum ont été chantés avec autant d'attendrissement et de joie. Rentré chez lui, le Roi reçut les autorités de la ville. Il parla à chacun avec bonté. Nous sommes fâchés de ne pouvoir citer ses réponses. Elles annonçoient la jois de son ame. Il dit aux frères de la Doctrine Chrétienne qui lui furent présentés : Faites de vos enfans de bona chrétiens, vous en aurez fait de bons François. Mot plein de sens, de justesse et de vérité, et qui marque assez la sage politique du prince, qui sent que tous nos malheurs viennent d'avoir méconnu la religion.

La route de S. M. depuis Calais a été marquée par le même enthousiasme. Ce prince arriva à Bologne, le 26, avec M. la duchesse d'Angoulême et les deux princes. Il se rendit à la cathédrale, où l'on chanta le Te Deum. Ce furent les habitans qui traînèrent aussi sa voiture. Le soir toute la ville fut illuminée.

A Abbeville, même allégresse et mêmes acclamations. On y a aussi chanté le Te Deum.

L'entrée du Roi à Amiens, le 28 avril, a été plus bril lante encore. Le cortège étoit nombreux. S. M. a été reçue à la cathédrale par M. l'évêque. Toutes les rues étoient tendues d'étoffes blanches, et des drapeaux blancs flottoient à toutes les croisées.

C'est ainsi que l'allégresse publique se signale de tous côté. Ce moment de bonheur efface le souvenir des maux passés. C'est un père qui revient dans sa famille après une fongue absence. Son retour est le signal de la concorde et de la paix.

-Le 18 du courant, M. le maréchal duc de Dalmatie a conclu, avec le feld-maréchal lord Wellington, une convention portant suspension d'armes entre les armées françoises des Pyrénées et l'armée anglo-espagnole. Quelques jours auparavant, M. le général comte Decaen, commandant le corps d'armée de la Garonne, après avoir envoyé son adhésion aux actes du gouvernement provisoire, avoit traité particulièrement avec M. le lieutenant-général lord Dalhousie, muni des pleins-pouvoirs de lord Wellington pour la cessation des hostilités entre leurs troupes respectives.

Le 20 du courant, le général Marulaz, commandant supérieur à Besançon, a conclu également un armistice avec S. A. le prince de Lichtenstein, commandant les troupes de S. M. l'empereur d'Autriche.

C'est le 24 avril que le Roi est arrivé à Calais. Tous les habitans l'attendoient avec impatience. Ils étoient réunis sur le port. Ils s'y étoient rendus dès qu'on eût connoissance du départ de S. M. de Douvres. Après quel ques heures d'attente, on aperçut les vaisseaux, puis yacht qui portoit le Roi. Ce bâtiment, décoré, avec magnificence, approcha. Le Roi se fit reconnoître au milieu de ceux qui l'entouroient. Seul il ôta son chapeau, et levant les yeux au ciel, tandis qu'il portoit lą main sur son cœur, il indiquoit assez par ce double moutement à qui il se reconnoissoit redevable de la cessation de nos maux, et combien il étoit touché de ce bienfait, Il tendoit ses bras vers le peuple, qui répondit à ce monvement par des acclamations prolongées. Beaucoup de personnes ne pouvoient retenir leurs larmes. C'étoit, en effet, un moment bien doux pour les ames sensibles de voir ce retour inéspéré après un si long exil.

S. M. mit pied à terre au milieu des cris de joie. Elle monia dans une calèche découverte, avec Mme. la duchesse, d'Angoulême, M. le prince de Condé et M. le duc de Bourbon. Seize habitans de Calais se présentèrent

pour traîner la voiture. Le curé harangua le Roi, qui lui dit : Oui, M. le curé, c'est un grand bienfait du ciel; allons-en remercier Dieu. Le cortége s'avança, en effet vers l'église, au milieu des fanfares, des cris de joie, et de toutes les démonstrations d'un enthousiasme vrai.. S. M. arriva à l'église, et fut reçue sous le dais. La sainteté du lieu put à peine contenir les transports. Le recueillement du monarque' et de Mme. la duchesse d'Angoulême imposa bientôt un silence religieux. Peu de Te Deum ont été chantés avec autant d'attendrissement et de joie. Rentré chez lui, le Roi reçut les autorités de la ville. Il parla à chacun avec bonté. Nous sommes fâchés de ne pouvoir citer ses réponses. Elles annonçoient la joie de son ame. Il dit aux frères de la Doctrine Chrétienne qui lui furent présentés : Faites de vos enfans de bona chrétiens, vous en aurez fait de bons François. Mot plein de sens, de justesse et de vérité, et qui marque assez la sage politique du prince, qui sent que tous nos malheurs viennent d'avoir méconnu la religion.

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La route de S. M. depuis Calais a été marquée par le même enthousiasme. Ce prince arriva à Bologne le 26, avec M. la duchesse d'Angoulême et les deux princes. Il se rendit à la cathédrale, où l'on chanta le Te Deum. Ce furent les habitans qui traînèrent aussi sa voiture. Le soir toute la ville fut illuminée.

A Abbeville, même allégresse et mêmes acclamations. On y a aussi chanté le Te Deum.

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L'entrée du Roi à Amiens, le 28 avril, a été plus brillante encore. Le cortége étoit nombreux. S. M. a été reçue à la cathédrale par M. l'évêque. Toutes les rues étoient tendues d'étoffes blanches, et des drapeaux blancs Aottoient à toutes les croisées.

C'est ainsi que l'allégresse publique se signale de tous côté. Ce moment de bonheur efface le souvenir des maux passés. C'est un père qui revient dans sa famille après une longue absence. Son retour est le signal de la concorde et de la paix.

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Le Roi est arrivé à Compiègne, le 29 au soir : il en est parti hier, 2 mai, et a couché à Saint-Ouen, d'où il fait aujourd'hui son entrée dans la capitale. Nous en donnerons les détails samedi prochain.

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TURIN, 19 avril. - Un armistice a été conclu, le 16, par le maréchal de Bellegarde et le prince Eugène, dans lequel toutes les troupes alliées se trouvent comprises. Les dernières nouvelles de Paris sont arrivées à l'armée napolitaine, le même jour, 16 avril, sous les murs de Plaisance, pendant qu'on se battoit. Le roi de Naples a fait suspendre les hostilités, a accédé à l'armistice du maréchal Bellegarde, et a expédié immédiatement le sieur Pignatelli, son aide-de-camp, à Mantoue, avec des pleins-pouvoirs pour conclure un armistice particulier à son armée.

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Le prince Rospigliosi a pris possession de la Toscane au nom du grand-duc Ferdinand, archiduc d'Autriche et frère de S. M. I.

On vient de réimprimer et de mettre en vente un ouvrage ayant pour titre : Eloge historique et funèbre de Louis XVI, par M. Montjoie : 1 vol. in-8°.; prix, 5 fr. et 6 fr. franc de port. A Paris, chèz Plancher, rue de la Harpe, no. 26, et chez Adrien Le Clere, quai des Augustins, no. 35.

Nous rendrons compte de cet ouvrage incessamment.

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Entrée du Roi à Paris.

Comment rendre ce que nous avons vu? comment peindre ces transports, cette allégresse, ce spectacle vrai, ment touchant? quelle idée donner d'une si belle fête ? Quel jour heureux pour nous, pour les princes augustes qui viennent de nous être rendus, pour la France, pour l'Europe entière! Enfin après vingt-cinq ans d'orages et de calamités, nous avons retrouvé ce que nous n'eussions jamais dû perdre; et ce que nous avions perdu par notre faute. Enfans égarés, nous avons revu notre père, et au lieu que nous avions mérité un accueil froid, il ne nous a montré qu'indulgence et bonté. Il a été touché de nos larmes, il a entendu nos cris. Sa joie s'est mêlée à la nôtre. Il a paru oublier notre ingratitude et nos excès. Ses bras se sont ouverts pour nous recevoir, et ses yeux se sont remplis de larmes d'attendrissement. C'est Henri IV qui revient dans sa famille après des jours de dissentions. Sa seule présence réconcilie les partis. Son affabilité conquiert les coeurs. Ses bienfaits nous consoleront de nos maux, comme son exemple et ses vertus uous ramèneront aux principes salutaires que nous avons méconnus.

Nous allons essayer de raconter ce que nous avons vu, et de faire connoître les détails de cette mémorable jour¬ née, qui sera sans doute une des grandes époques de notre histoire.

Le Roi étoit arrivé à Compiègne, comme nous l'avons dit dans notre dernière feuille; et il y avoit reçu plusieurs corps et particuliers, qui s'étoient empressés d'aller lui rendre leurs hommages. Les maréchaux de France entr'autres se présentèrent. S. M. les reçut avec l'air de la joie et de la cordialité. Elle se fit nommer chacun d'eux, et leur exprima la part qu'il avoit prise à la gloire des armées françoises. Elle dit à chacun d'eux des choses. agréables, et les laissa étonnés et charmés d'un accueil

Tome Ier. L'Ami de la Relig. et du Roi. No. V.

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