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V. En attendant le sort définitif des Pays dont l'Armée Autrichienne prend possession, les traitemens, pensions, et soldes des Troupes Italiennes, des Autorités, et Employés, tant civiles que militaires, continueront à être payés sur le pied et par les mêmes caisses, comme il s'est effectué jusqu'au jour de la présente Con

vention.

VI. Tout Officier qui voudra quitter le service, sera libre de le faire, en s'adressant cependant aux Autorités compétentes pour en obtenir son Congé définitif.

VII. Un Officier Général de Troupes Italiennes, sera envoyé au Quartier Général de Son Excellence M. le Maréchal Comte de Bellegarde, pour se concerter sur tout ce qui a rapport aux détails du service des dites Troupes.

VIII. La présente Convention sera, dans le cas où elle recevrait sa Ratification, échangée dans le plus court délai possible; en foi de quoi, les Soussignés y ont apposé leur signature.

(L.S.) Le Général de Division, BARON ZUCCHI, Officier de la Légion d'Honneur, Chevalier de la Couronne de Fer.

Fait à Mantoue, le 23 Avril, 1814. (L.S.) LE COMTE DE FIC. QUELMONT, Chambellan Actuel de Sa Majesté l'Empereur d'Autriche, Général-Major de l'Armée Autrichienne d'Italie. Approuvé et ratifié par nous Soussigné,

(L.S.) LE COMTE DE BELLEGARDE.

Verone, 23 Avril, 1814.

Approuvé et ratifié par nous Soussigné,

(L.S.) LE PRINCE EUGENE.

Mantoue, le 23 Avril, 1814.

CORRESPONDANCE entre les Plénipotentiaires d'Autriche, de la Grande Bretagne, de Prusse, et de Russie, et le Prince Chrétien de Dannemarc; au sujet du Gouvernement de la Norvège.–Christiania, July, 1814. (1.)-Les Plénipotentiaires des 4 Cours Alliées au Prince Chrétien. Christiania, le 7 Juillet, 1814.

LES Soussignés, chargés de la part de leurs Cours respectives d'une mission spéciale près de Son Altesse Monseigneur le Prince Chrétien de Dannemarc, ont l'honneur de lui adresser le présent Office. La cession de la Norvège opérée par le Traité de Kiel a été garantie par les 4 Puissances Alliées de la Suède. Ce décret de la politique a été irrévocablement porté. Les Souverains Alliés regardent la réunion de la Norvège à la Suède comme une des bases du nouveau système d'équilibre, comme une branche d'indemnités, qu'il est impossible de remplacer par aucune autre.

Les événemens qui se sont passés en Norvège dans les derniers tems, l'opposition que la décision de l'Europe y a trouvée, et la résolution que Son Altesse a prise de se mettre à la tête de cette opposition, ont déterminé les Puissances Alliées de la Suède à prendre des mesures nécessaires pour opérer la réunion de la Norvège. C'est dans ce but que les Soussignés se sont rendus près de Son Altesse. Ils sont chargés de lui exprimer l'impression douloureuse que ses démarches ont produit sur leurs Souverains, de le sommer formellement de rentrer dans la ligne de ses devoirs le plus sacrés, et de lui déclarer que s'il refuse de céder au vœu général de l'Europe qui le rappelle en Dannemarc, une Guerre inégale s'élevera dans le Nord, et les armes opéreront infalliblement ce que la persuasion aura vainement tenté. A cet effet l'Armée du Général Comte de Beningsen, ainsi qu'un corps de Troupes Prussiennes, ont été mises à la disposi tion de la Suède, et le blocus général de la Norvège résolu d'un commun accord avec la Grande Bretagne.

Dans le même tems le Roi de Dannemarc, compromi aux yeux des Monarques garantis de sa parole et du Traité de Kiel, fut justement irrité contre ses anciens Sujets de l'inexécution de ses volontés. Sa Majesté résolut en conséquence par l'entremise des Soussignés, à faire passer ses derniers ordres au Prince Héritier de sa Couronne, qui par sa qualité de premier Sujet est tenu de donner l'exemple de l'obéissance à ses Sujets en Norvège, nés Danois, qui en refusant de rentrer seront coupables de rébellion; et enfin aux Norvégiens à qui par les derniers effets de son amour elle voudrait épargner les désastres d'une Guerre destructive. Cette résolution prise par Sa Majesté Danoise, et les ordres que les Soussignés ont reçus de leurs Cours respectives, caracterisent la nature de la mission spéciale. Les Soussignés se croyent obligés de déclarer qu'ils ne sont point des Médiateurs entre la Norvège et la Suède, mais plutôt des Commissaires, et pour ainsi dire, des Hérauts d'armes, chargés de faire exécuter, dans toute l'étendue de sa teneur, le Traité de Kiel, et les Stipulations garanties par leurs Souverains.

Cependant le caractère connu de Son Altesse, la droiture de ses intentions, l'estime générale de l'Europe pour la Nation Norvégienne, et le désir d'opérer sans effusion de sang la réunion des 2 Royaumes, ont porté les Soussignés à entrer dans des modifications qu'ils reconnaissent être hors du sens litéral de leurs instructions; ils ont cédé au désir de fournir à Son Altesse les moyens les plus honorables de quitter la place éminente où les circonstances l'ont malheureusement élevé, et ils se sont prêté avec plaisir à tous les arrangemens qui pourraient concourir à ne pas compromettre le caractère de Son Altesse, et à stipuler les immunités du Peuple Norvégien. Ils ont cru qu'en le faisant ils ne s'écartaient nullement des intentions libérales de Sa Majesté Suédoise; et daus les arrangemens suivans auxquels ils ont

accédé ils ne sauraient les regarder comme Articles stipulés et arrêtés qu'autant qu'ils seront revêtus du consentement de ce Monarque.

Son Altesse le Prince Chrétien Frédéric a déclaré positivement qu'il ne pourrait remettre qu'entre les mains de la Diète les droits qu'il avait reçus de la Nation. La Convocation de la Diète fut jugée nécessaire, et le tems pour opérer cette Convocation, et assurer ses délibérations, devint l'objet de la Négociation, une trêve fut proposée par Son Altesse, les Soussignés s'empressent de seconder ses vœux; mais les diverses conditions qu'ils énoncèrent furent toutes successivement rejetées. Enfin, resumant les opinions, ils ont l'honneur de porter à la connoissance de Son Altesse l'expression de leurs intentions invariables.

Les Bases de l'Armistice sont :

1. Un Engagement solemnel pris par Son Altesse, envers le Roi de Suède et ses augustes Alliés, de se démettre entre les mains de la Nation rassemblée par ses Représentans, de tous les droits qu'il avait reçu d'elle, et d'employer tout son crédit sur le Peuple pour le faire consentir à la réunion.

2. Le Pays entre le Glommen et la Frontière Suédoise sera évacuée par les Troupes Norvégiennes, ainsi que les Isles de Walchoren, et les Forteresses de Frédérickstadt avec sa Citadelle, Frédérickshald ou Frédérickstein, et Konigswinger. Le Pays sera déclaré neutre, et les Forteresses seront occupées par les Troupes Suédoises.

3. Après l'occupation des Forteresses, le blocus de la Norvège sera levé, pour les Ports de Christiania, Christiansand, et Bergen, avec les modifications nécessaires, et pendant tout le tems de la Trêve.

A la suite de cet Ultimatum sur lequel les Soussignés demandent une réponse cathégorique, ils s'adressent à Son Altesse pour savoir quel est sa résolution par rapport à la Lettre de Sa Majesté Danoise.

Ils ont l'honneur en même tems de déclarer à Son Altesse, que quelque soit sa réponse à cet Office ils regarderont leurs Négociations comme terminées, et demanderont leurs Passeports, soit pour continuer à opérer la réunion pacifique des 2 Royaumes, soit pour faire succéder à une Négociation inutile des mesures plus efficaces.

Ils saisissent avec empressement cette occasion de présenter à Son Altesse les expressions de leurs profonds respects.

LE BARON DE STEIGENTESCH, Général Major

au Service d'Autriche.

Le Général Major ORLOFF.

AUG. J. FOSTER.

LE BARON DE MARTENS.

(2.)-Le Prince Chrétien aux Plénipotentiaires des 4 Cours Alliées.

Christiania, le 13 Juillet, 1814.

A LA Note reçue de MM. les Envoyés des Cours Alliées de la

Suède, chargés d'une mission spéciale en Norvège, je m'empresse d'y répondre conformément à mes devoirs envers le Peuple de la Norvège, et avec l'égard dû aux ouvertures que vous venez de me faire.

Le bonheur de la Norvège est le seul but de mes actions. La Nation Norvégienne délivrée du serment de fidélité envers le Roi de Dannemarc, ne reconnoissent pas son pouvoir de la céder avec toute souveraineté et propriété au Roi de Suède, ainsi que justement irritée de savoir pour première condition que les Troupes Suédoises devoient prendre possession des Forteresses jamais occupées par des Troupes Danoises durant l'union des 2 Royaumes, elle vouloit faire valoir les droits que dans des cas pareilles appartiennent, selon l'opinion publique à toute Nation.

Connaissant ce sentiment général qu'une haine invétérée entre les Peuples limitrophes rendrait plus prononcée que jamais, je reconnus que des troubles intérieurs et l'anarchie résulterait d'une union forcée, et je mne mis à la tête de la Nation pour prévenir les malheurs. L'égard dû à la Souveraineté qui réside dans la Nation même me fit assembler une Diète, et elle forma la Constitution qui pouvait consolider le bonheur du Peuple; son amour et sa confiance m'offrit la Couronne, et je crus alors devoir l'accepter, désirant faire le bonheur du Peuple. J'étais persuadé que l'indépendance de la Norvège sous un Gouvernement que la Nation avait formé elle-même, et une Alliance avec la Suède garantie par les grandes Puissances, qui assurerait le repos du Nord, avec celui du Peuple Norvégien, qui ne désire que de vivre libre entre ses rochers, serait l'état des choses le plus désirable pour la Norvège. Je fondais mon espoir sur l'application en notre faveur des mêmes principes pour lesquels ont été prodigués tant d'efforts généreux en Allemagne et en Espagne.

Les Grandes Puissances de l'Europe en ont décidé autrement; les déclarations que vous m'avez faites me persuadent, que le salut de la Norvège exige qu'on cède au droit du plus fort, et je reconnois que les mêmes Puissances, ne désirant pas porter les malheurs de la Guerre sur le Nord, veulent avoir égard à tout ce qui peut assurer, autant que possible, le bonheur de la Norvège unie à la Suède. Je me vois à même de pouvoir stipuler pour le bonheur du Peuple Norvégien, en portant le sacrifice d'une situation personnellement heureuse. Je ne balance point à le faire d'une manière digne d'un Homme d'honneur, digne de la Couronne que je porte, et du People qui me la conférée.

Vous avez reconnu que ce n'est qu'entre les mains de la Diète que je puis remettre mes droits, et ce n'est de même que cette Assemblée des Représentans de la Nation qui puisse juger si la Nation voudrait préférer une lutte inégale pour son indépendance aux conditions honorables qui seront offertes à la Norvège comme Royaume uui à la Suède. C'est mon devoir, je le reconnais, de faire connoître à la Nation les dangers qu'elle courre, et de lui représenter les

avantages qui doivent lui être assurés, lorsqu'elle concédera d'une union constitutionnelle avec la Suède; mais vous me connoissez assez pour savoir, que fidèle à mes engagemens, je ne séparerais point mon sort du sien, dans le cas qu'une résistance valeureuse, quoique inutile contre les Forces réunies de l'Europe, soit préférée à une réconciliation honorable; pour laquelle j'employerai tout mon crédit. C'est dans ce sens que j'ai adressé ma Lettre au Roi de Suède, dont je joins une Copie, et par laquelle j'accède à votre lère Base pour la Trêve que vous avez également jugé nécessaire, et que je demande au Roi de Suède à des conditions honorables et admissibles.

A la 2de Base de la Trêve je vous réponds, que s'il s'agit de la rupture des Négociations qui seules peuvent amener une union à l'amiable, j'accéderais à l'évacuation du Pays entre le Glommen et la Frontière Suédoise, ainsi que des Isles de Hvalverne, et des Forteresses de Frédérickstein et Frédérickstadt, par les Troupes Norvégiennes, à condition que le Terrain ainsi que les Forteresses soient neutres durant l'Armistice. Konigsvinger étant sur la rive boréale du Glommen, et à une lieue en deçà du Terrain neutralisé, je trouve qu'il serait convenable de ne point insister sur son évacuation.

A l'égard de l'occupation des Forteresses par les Troupes Suédoises, je le crois de mon devoir de vous faire sentir, que les conditions qui une fois ont animé tout le Peuple à la défense de la Patrie, ne devrait point être répétées si on veut croire de pouvoir appaiser les esprits; qu'une suite immanquable de l'entrée des Troupes Suédoises seroit le soulèvement général du Peuple, et que dans ce cas, je devrais préférer la Guerre contre l'Ennemie à la Guerre civile, que j'aurais occasionné en outrageant la Constitution par une faiblesse criminelle aux yeux de toute la Nation.

Si le Roi de Suède veut l'union à l'amiable, et non pas la Guerre, il n'y insistera pas, et il accédera aux propositions que je lui ai faites de laisser les 2 Forteresses de Frédérickstein et Frédérickstad à la garde des Bourgeois de ces Villes. L'évacuation de ces 2 Forteresses par les Troupes Norvégiennes, ce qui les laisse sans défense nécessaire, donnera tous les avantages militaires aux Suédois, et c'est en envisageant les sentimens généreux qui doivent guider Sa Majesté Suédoise, que j'ai cru que ce Monarque serait en même tems satisfait de fixer le Terrain neutre sur la rive orientale du Glommen, à 3 lieues à l'entour de ces Forteresses.

Pour ce qui s'agit de la 3me Base, je dois également vous observer que la levée proposée du blocus de la Norvège, que je considère comme une condition inséparable de la Trêve, et comme une marque non équivoque de l'humanité, et de la bienveillance des Puissances Alliées envers le Peuple de la Norvège, devait être étendue sur tous les points de la Côte si l'on veut qu'elle soit reconnue comme un véritable bienfait; d'ailleurs elle donnerait lieu à des entraves et à

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