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Je demande lorsque la Trêve aura lieu, que vous garantissiez devant, tout le tems, la levée du blocus de la part des Forces Maritimes de l'Angleterre et de la Russie, ainsi que le commerce et la navigation libre, tant pour l'importation que l'exportation, dans les Ports de la Norvège, et de même que la permission d'exporter des grains et d'autres approvisionnements pour la Norvège soit donnée sans délai en Dannemarc, et dans les Ports de la Baltique, tant comme en Angleterre, et en Hollande, et de la Mer Blanche. S'il faudrait fixer l'exportation des grains permise d'Archangel pour la Province de Drontheim, de Nordland et Finmarken, à un certain nombre de zetveert, je demanderai 25,000.

Je voudrai encore fixer votre attention sur la position du Roi de Dannemarc vis-à-vis de la Norvège. Vous avouerez que ce Monarque a fait tout son possible pour effectuer le Traité de Kiel. Le traitement qu'il contribue à faire endurer à ses anciens Sujets, qui lui ont donné des preuves sans exemple de fidélité, excède les bornes que l'humanité devrait prescrire à tout Souverain. Il faudrait qu'il révoque ces mesures rigoureuses. La position dans laquelle je me trouve règle ma conduite. Le Roi de Dannemarc n'a aucune influence sur le sort de la Norvège. Il est par conséquent cruel de lui en rendre responsable; et je vous invite à vous employer auprès de vos Souverains pour qu'il en soit délivré, et pour que ses Sujets après tant de souffrances n'aient plus des Armées Etrangères et nombreuses à nourir.

Je vous demande, Messieurs, votre réponse à cette Note avant que vous quittez la Norvège, accompagnés soyez en sûr des bons vœux de tous ceux qui ont appris à vous connaître, et qui ont sujet de vous estimer autant que votre

Bien affectionné,

CHRISTIAN FREDERIC.
HOLTIN.

MM. les Envoyés des Puissances Alliées.

(4.)-Les Plénipotentiaires des 4 Cours Alliées au Prince Chrétien, Christiania, le 15 Juillet, 1814. LES Soussignés ont reçu les communications que Son Altesse le Prince Chrétien Frédéric de Dannemarc a bien voulu leur faire.

En présentant leur Note du 7 du courant ils se sont flattés qu'en entrant dans les vûes de Son Altesse pour la Convocation de la Diète et la Négociation de la Trêve, ils pourroient réussir à applanir les grandes difficultés et à mériter assez de confiance pour que leurs propositions soient admises sans restriction aucune. Cependant aucun des 3 points proposés par les Soussignés n'a été pleinement accepté comme Base d'Armistice. Chacun a souffert des modifications qui, si [1812-14.]

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elles n'en annullent pas l'effet, du moins rendent douteuse l'acceptation de Sa Majesté Suédoise.

Sans entrer dans aucuns détails qui puissent donner lieu à de nouvelles discussions, ils se croient obligés de déclarer formellement que les prérogatives demandées pour les Bases d'union ne sont aucunement balancées par les avantages accordés par l'Armistice. Les Soussignés se voient donc reduits à ne compter pour la réussité de leur Négociation que sur la générosité du Roi de Suède, et quelque peine qu'ils éprouvent de voir annuller tous leurs efforts pour la réunion pacifique, ils ne se félicitent pas moins de pouvoir remettre entièrement à la conscience de Sa Majesté Suédoise l'acceptation des propositions de Son Altesse, pour lui donner par là l'occasion de commencer par un bienfait signalé son influence sur la Norvège.

Les

Quant à la garantie des Bases d'union acceptées par la Suède et de l'Armistice, dans tous les points qui seront définitivement arrangés, les Soussignés croyent avec raison que ni les 4 Puissances dont ils sont les Représentans, ni la Suède elle-même, ne se refuseront point à cet acte de justice. De même la levée du blocus, si Sa Majesté Suédoise y accède, entraine par sa nature l'abolition de toutes les mesures de ce genre qui ont été prises contre la Norvège. réflexions que Son Altesse a ajouté, par rapport à la situation pénible du Dannemarc, porte les Soussignés à observer que la résolution du Prince de se mettre à la tête d'une opposition illégitime, est l'unique cause des malheurs de sa véritable Patrie, et qu'il aurait dû épargner à la fois au Dannemarc les soupçons des Puissances Alliées, et aux Soussignés le chagrin de le dire dans une Note Officielle.

A la suite de cette communication les Soussignés ont l'honneur de demander à Son Altesse une dernière preuve de sa franchise; c'est la publication de leurs Notes Officielles dans le plus court délai possible. Ils se fondent sur le principe que la Norvège doit être instruite de tous les dangers qu'elle court et du but réel de leur mission.

Le voyage des Soussignés étant fixé à Dimanche, 17 de Juillet, ils ont l'honneur de présenter à Son Altesse leurs hommages et les assurances réitérées de leurs profonds respects.

LE GENERAL BARON DE STEIGENTESCH.

LE GENERAL-MAJOR ORLOFF.

AUGUSTUS J. FOSTER.

LE BARON DE MARTENS.

S. A. Le Prince Chrétien.

PROCLAMATIONS au Nom et de la part du Prince d'Orange; publiées au moment de son retour en Hollande.-Novembre, Décembre, 1813.

(1.)-PROCLAMATION du Gouvernement Hollandois.-La Haye, le 21 Novembre, 1813.

HABITANS DES PAYS-BAS,

Le moment est arrivé de recouvrer notre existence comme Nation. Les victoires des Armées Alliées ont abaissé l'orgueil de votre Oppresseur et brisé sa puissance colossale.

Dans ce moment chaque Hollandois se sent enflammé de courage pour secouer le joug sous lequel nous avons si honteusement gémi. La liberté et l'indépendance Nationales,-tel est le cri de chacun ; Orange, le signal de tous ceux qui sont fiers de porter le nom de Hollandois. En nous mettant au nom de Son Altesse Sérénissime le Prince d'Orange à la tête du Gouvernement en attendant son arrivée, nous remplissons le vœu de tous nos Concitoyens. Nous nous chargeous de cette tâche, en nous fiant sur le secours de la Divine Provi dence, dont la main s'est montrée si visiblement dans la délivrance de notre chère Patrie; mais nous nous fions aussi fermement sur l'aide et le soutien de chaque Hollandois, qui, oubliant tout le passé, est, sans distinction de rang, d'état ou de religion, résolu avec nous de sauver encore une fois notre Patrie qui, arrachée à la fureur des élémens, à celle de Philippe et du Duc d'Albe, a été si glorieusement défendue par la bravoure de nos Ancêtres, quoiqu'elle ait été long-temps couverte d'opprobre et de deshonneur.

Dès ce moment nos chaînes sont brisées; aucun Etranger n'osera de nouveau régner tyranniquement sur nous. Nous renonçons irrévocablement et à jamais à tout lien de contrainte et de soumission servile sous l'Ennemi commun de l'Europe; Destructeur de la Paix, de la prospérité et de l'indépendance des Nations.

Au nom de Son Altesse Sérénissime le Prince d'Orange, comme revêtu présentement de la Puissance Suprême, nous délions nos Concitoyens, dans toute l'étendue des Provinces- Unies, du serment d'obéissance et de fidélité qu'ils ont prêté à l'Empereur des François, et nous déclarons Traîtres à leur Patrie et Rebelles envers le Gouvernement National Légitime, et soumis à toutes les peines qui en résultent, tous ceux qui sous prétexte de liaison avec le Gouvernement François, ou par condescendance pour son Autorité, obéiront à des ordres émanés de lui ou de ses Ágens, ou entretiendront une correspondance avec lui.

Toute communication est finie, de ce jour, avec nos Oppresseurs dont le dédain et les insultes ont enflammé tous les cœurs: mais ce n'est pas assez.

Hollandois, nous vous sommons unanimement de vous réunir

autour de l'étendard que nous avons plauté aujourd'hui; nous vous sommons de prendre les armes comme Hommes, et de chasser au-delà de vos Frontières l'Ennemi qui semble encore nous narguer sur notre Territoire, mais tremble déjà devant notre Ligue.

Rappellons-nous les exploits de nos braves Ancêtres, lorsque sous le valeureux Guillaume I. la bravoure Hollandoise se déborda comme un incendie inextinguible. Puisse le noble exemple du Peuple Espagnol qui, joignant les efforts les plus constans à la perte de son bien et de son sang, a brisé le joug odieux, et pour qui luit aujourd'hui l'aurore de la délivrance et du triomphe; puisse cet exemple nous apprendre que le succès ne peut qu'être éclatant!

Nous avons confié partout le soin de l'Armement général à des Hommes d'une habileté militaire éprouvée; ils vous précéderont dans les dangers, qui ne peuvent être à présent que de courte durée, car les Alliés arriveront bientôt pour nous délivrer.

L'ordre et la discipline militaires doivent distinguer nos Troupes; ces qualités sont inséparables de la vraie bravoure.

Nous devons prendre soin que ceux qui combattent pour nous ne manquent de rien. Puisse notre confiance toujours subsister; le Dieu de la Hollande combat pour nous !

Les préparatifs pour l'armement et la défense du Territoire exigeront des dépenses considérables; nous avons la confiance que les Hollandois rempliront leur devoir. Les Revenus du Pays seront employés pour sa prospérité. Il est d'obligation pour chacun de payer avec empressement ses Contributions aux Caisses Publiques. Tous ceux qui, dans les circonstances présentes, se rendront coupables de quelque supercherie, doivent être regardés comme Ennemis de la Hollande; ils n'échapperont pas au châtiment qu'ils méritent.

Nous ordonnons à toutes les Autorités Hollandoises de rester à leur poste, et nous les plaçons, pour l'exercice de leur devoir, sous la protection de tout Hollandois Patriote.

Nous mettons la plus ferme confiance dans l'esprit d'ordre qui a toujours distingué le Peuple Hollandois. Tous les Magistrats, et notamment ceux à qui l'administration de la justice est confiée, continueront à exercer fidèlement leur emploi d'après les Lois existantes.

Nous ordonnons à tous les Magistrats des Départemens et des Villes de publier et de faire afficher la présente Proclamation d'après les formes accoutumées.

Donné à la Haye, le 21 Novembre, 1813.

VAN DER DUYK VAN MAASDAM.
GYSBERT KAREL VAN HOPENDORP.

(2.)—PROCLAMATION du Prince d'Orange.-Le 1 Décembre, 1813.

GUILLAUME FRÉDÉRIC, par la grâce de Dieu Prince d'Orange et de Nassau, &c., à tous ceux qui ces Présentes verront ou entendront lire, salut; et savoir faisons.

CHERS COMPATRIOTES. Après une séparation de 19 ans, et après de nombreuses souffrances, j'ai le bonheur inexprimable d'être rappelé unanimement par vous-mêmes au milieu de vous. Je suis arrivé ici, prêt, avec l'aide de Dieu, à co-opérer à vous faire recouvrer votre ancienne indépendance et votre prospérité. C'est mon but unique, c'est le vœu le plus sincère et le plus ardent de mon cœur. Je puis vous donner la ferme assurance que telles sont aussi les intentions des Alliés. C'est surtout le vœu de Son Altesse Royale le Prince Régent du Royaume-Uni de la Grande Bretagne et de l'Irlande. C'est ce dont vous convaincront le secours généreux que cet Etat Puissant vous procurera incessamment, et le renouvellement de ces anciens et intimes rapports d'Amitié et d'Alliance qui ont si long-temps fait le bonheur des 2 Etats. Je suis prêt et fermement résolu à pardonner et à oublier tout le passé. Nous ne devous avoir qu'un but unique et commun, celui de guérir les maux de notre chère Patrie, et de lui rendre son ancienne splendeur et sa considération parmi les Peuples. La régénération du commerce sera, je l'espère, le premier et l'immédiat résultat de mon retour. Tout esprit de parti doit pour toujours être banni du milieu de nous. De mon côté, moi et les miens nous n'omettrons aucun effort pour assurer et pour consolider votre indépendance, votre bonheur et votre prospérité. Mon Fils aîné, qui sous l'immortel Lord Wellington ne s'est pas montré indigne de la gloire de ses Ancêtres, sera bientôt auprès de moi. Ainsi, chers Compatriotes, réunissez-vous à moi de cœur et d'âme, et notre commune Patrie est sauvée. Bientôt les anciens temps renaîtront, et nous pourrons léguer à nos Enfans les gages précieux que nous avons reçus de nos Aïeux.

Donné et publié sous ma Signature et mon Sceau, le 1 Décembre, 1813.

(L.S.)

Par ordre de Son Altesse Sérénissime,

J. F. PRINCE D'ORANGE.

H. FAGEL.

(3.)-PROCLAMATION du Prince d'Orange.-Amsterdam, le 2 Décembre, 1813.

GUILLAUME FRÉDÉRIC, Prince d'Orange et de Nassau, &c., &c., &c. Mes sentimens, en entrant aujourd'hui dans cette Capitale, sont inexprimables. Rendu à un Peuple que j'ai toujours conservé dans mon souvenir, je me considère, après 19 ans d'absence, comme un Père au milieu de sa Famille.

Jamais, Habitans des Pays-Bas, ma réception en Hollande, jamais

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