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tenir la plus grande tranquillité à Tunis. A cet effet, il a donné les ordres les plus sévères pour empêcher qu'aucun de ses sujets ne se permit d'insulter les chrétiens.

On dit que le reiss-effendi a demandé l'intervention du cabinet autrichien auprès de l'empereur de Russic.

Les préliminaires offerts à la république de Buenos-Ayres par l'empereur don Pedro ont été acceptés. Les plénipotentiaires se réuniront à Monte-Video, et un armistice sera établi à dater du jour de leur réunion.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 1er juillet, la chambre a d'abord vérifié les titres de M. le comte Desèze, appelé à siéger dans la chambre à titre héréditaire.

La séance a été occupée par divers rapports faits, au nom du comité des pétitions, par M. le comte Molé.

Plusieurs de ces pétitions, relatives à l'impôt des vins, ont été l'objet d'une discussion dans laquelle ont été entendus MM. les comtes de Tournon, de Kergariou, Molé, de Villèle, de Marcellus, le marquis de Lally, le vicomte Lainé, le duc de Broglie et le ministre de l'intérieur.

Les pétitions ont été renvoyées aux ministres de l'intérieur, du commerce, des finances et des affaires étrangères. Elles seront aussi déposées au bureau des renseignemens.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 1er juillet, on continue la discussion générale sur le budget de 1829, partie des déponses.

M. André (du Haut-Rhin) vote pour le projet de loi au moyen des réductions proposées par la commission. M. Mercier s'élève à des considérations générales, et demande un grand nombre d'économies.

La chambre ferme la discussion. M. de Berbis en fait le résumé, et persiste dans les amendemens de la commission, qui, au moyen de réductions sur quelques services et d'augmentations sur d'autres, diminuent le total du budget de 2,121,000 fr.

On passe à la délibération sur les articles. Une disposition additionnelle, proposée par la commission, est d'abord adoptée; elle a pour but d'annuller la rente de 100,000 fr., 5 pour 100, immobilisée sur le grand livre, dont jouit la caisse de la commission du sceau des titres. L'article 1er, devenu l'article 2, qui fixe à 248,800,947 fr. les dépenses de la dette consolidée et de l'amortissement pour 1829, est adopté après une discussion dans laquelle sont entendus, sur le système de crédit, MM. Humann, Baillot, Leclerc de Beaulieu, de Lastours, Dubourg, Pelet et le garde-des-sceaux.

L'article 3 ouvre au ministère de la justice un crédit de 75,000 fr. de subvention à la caisse du sceau des titres, pour complément du

service des pensions inscrites, antérieurement au 1er janvier 1828, à ladite caisse. Cette somme décroîtra à mesure des extinctions, et il en sera rendu compte chaque année aux chambres. Un membre de la gauche se plaint qu'il ait été accordé sur ces fonds une pension à la veuve de M. Peyronnet fils.

M. le garde-des-sceaux répond qu'on ne doit pas examiner à qui ces pensions ont été accordées; que le Roi a fait usage de son droit; qu'au reste, l'état des pensionnaires a été communiqué à la commission.

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M. Pelet propose un sous-amendement, portant qu'il sera rendu compte annuellement des recettes et des dépenses du sceau.

M. Aug. Perrier demande le rejet de l'article entier. M. Mestadier le défend, et soutient qu'on ne doit point attaquer les pensions qui ont été données. MM. Aug. Perrier, de Corcelles et Labbey de Pompières reviennent avec force sur celle accordée à Mme Peyronnet. M. de Berbis fait observer qu'en rejetant ces fonds ce seroit rétroagir, qu'il ne seroit pas convenable d'ailleurs de refuser l'allocation de ce dont le Roi a disposé. M. Duvergier de Hauranne combat encore l'article, en disant que la caisse du sceau des titres est un moyen détourné et illégal d'accorder des pensions.

M. le ministre de la marine soutient les droits du Roi; il montre avec force qu'il ne faut pas rendre éventuelles les promesses de S. M., en rejetant les fonds dont il s'agit. Les ministres, dit S. Exc., font leurs efforts pour rentrer dans l'ordre légal; mais ils doivent, en pareil cas, défendre le passé, alors même qu'il pourroit présenter quelques abus.

Après de nouvelles observations de M. Delaborde, le sous-amendement de M. Pelet est mis aux voix et adopté. L'article 3 passe lui-même, mais à une foible majorité, et après deux épreuves douteuses.

Le 2, la chambre admet définitivement MM. Simner et PaillardDucléré, qui vont siéger à l'extrême gauche.

On reprend la discussion du budget sur les articles.

M. Amat propose, par amendement à l'article 3, de rétablir sur les traitemens de tous les fonctionnaires et employés la retenue qui avoit été ordonnée en 1816. Sur les observations de M. le ministre des finances, cette disposition est rejetée.

L'article 4 ouvre des crédits jusqu'à concurrence de 731,602,080 fr. pour toutes les dépenses des ministères et administrations. La commission propose de réduire ce chiffre à 724,780,887 fr.

On commence par délibérer sur les frais du ministère de la justice, M. de Sesmaisons appuie les économies proposées par la commission. M. de Chantelauze pense qu'il ne seroit pas opportun de réformer l'ordre judiciaire : il est d'avis de la réduction proposée de 100,000 £. sur les ministres d'Etat, et de celle qui auroit lieu sur le conseil d'Etat ; mais il ne partage pas les vues qui ont été présentées sur ce corps, il ne croit pas surtout qu'on doive lui retirer la connoissance des appeis comme d'abus. M. Dupin aîné soutient à cet égard le contraire; il attaque le conseil d'Etat, l'institution des juges-auditeurs, et propose de supprimer en entier le traitement des ministres

'Etat. M. de Chantelauze défend les juges-auditeurs, et prouve. qu'ils ne sont pas contraires à la Charte.

M. le garde-des-sceaux réfute les argumens de M. Dupin, et annonce qu'il assurera l'inamovibilité des juges-auditeurs par une ordonnance royale.

Après quelques débats pour et contre la clôture, M. Chardel reproduit encore les attaques de ses amis contre les juges-auditeurs, et l'on passe aux différentes parties des dépenses de la justice.

M. Crignon de Montigny propose de réduire de 150 à 100,000 fr. le traitement des ministres. M. Dupin aîné ne croit pas qu'on puisse rien ôter sur ces traitemens. M. Chauvelin appuie la réduction de mandée par la commission dont il a fait partie. M. de la Boulaye répond à quelques paroles de M. Dupin, qui avoit dit que les ministres étoient les ministres de la nation. La chambre adopte la réduction de 30,000 fr. sur le traitement du ministre, et réduit de 621,828 fr. à 560,822 fr. les dépenses de l'administration centrale, comme l'avoit proposé la commission.

M. Duvergier de Hauranne demande le retranchement en entier des 200,000 fr. à accorder aux ministres d'Etat.

M. Portalis soutient qu'on ne sauroit supprimer cette somme, qui, dans l'origine, étoit donnée à 20 personnages, et qui est répartie maintenant entre 53. S. Exc. montre qu'on doit attacher un traitement aux hommes d'Etat que le Roi honore de ce titre.

MM. de Cambon et de Berbis demandent qu'on s'en tienne à la réduction de 100,000 fr. proposée par la commission. MM. Salverte et Sébastiani appuient le retranchement total. M. de la Boulaye s'y oppose. Il est mis aux voix et voté seulement par l'extrême gauche. La réduction de 100,000 fr. est adoptée.

On passe au chapitre du conseil d'Etat, que la commission propose de réduire de 907,634 fr. à 687,934 fr. M. Labbey de Pompières de mande la suppression entière de cette somme. M. G. de Larochefoucauld renchérit sur le préopinant. M. Cuvier prend avec chaleur la défense du conseil d'Etat. Si l'on en veut au traitement de ses membres, dit-il, on ne doit pas du moins attaquer leur honneur à la face de la France. La séance est levée en désordre, et est suivie de colloques animés.

Le 3, on continue la discussion de la loi des finances (dépenses). La légalité et l'utilité du conseil d'Etat sont défendues avec force par MM. Pardessus, Portalis, de Folmont, Cormenin, Bourdeau, Roy, de Berbis, et combattues par MM. Salverte, G. de Larochefoucauld, Dupin aîné, Chauvelin, Sébastiani. Les premiers s'opposent à la réduction considérable demandée par leurs antagonistes, et beaucoup de faits cités par ceux-ci dounent lieu à des explications satisfaisantes de la part des défenseurs du conseil d'Etat et de ses membres. La réduction de 300,000 fr. proposée par M. Labbey de Pompières sur l'allocation demandée pour ce conseil, est mise aux voix et rejetée à une grande majorité. Celle de 119,500 fr., proposée par la commission, est adoptée.

On adopte après quelque discussion, et suivant les conclusions de la commission, les 8 chapitres de la section 3; savoir, cour de cassa

tion, 1,006,800 f.; cours royales, 4,455,775 f.; cours d'assises 223,200 f.; tribunaux de première instance, 3,541,110 fr.; tribunaux de com. merce, 174,300 fr. ; tribunaux de police, 62,400 fr.; justices de paix, 3,100,335 fr., pensions, 398,000 fr. En tout, 14,912,120 fr.

La section 4 passe également, et termine le ministère de la justice; elle se monte à 3,400,000 fr., pour frais de justice en matières criminelle, correctionnelle et de policr.

L'insertion de la note suivante, qui nous a été adressée par un magistrat éclairé et estimable, a été retardée par l'abondance des matières :

M. Dupin m'a paru faire une continuelle pétition de principes dans la séance du 21 juin, où, à l'occasion de dénonciations contre lés Jésuites, il a parlé si vivement contre eux. Il s'agissoit de prouver que l'existence en France de quelques prêtres qui, dans leur intérieur, suivent la règle de saint Ignace, étoit contraire aux lois. Or, en disant qu'on avoit enfreint les lois avec audace, M. Dupin a toujours supposé que de telles lois existoient, tandis qu'il falloit le prouver. Voici ce que je lui eusse opposé en peu de mots :

» 1o Les arrêts des parlemens qui ont prononcé contre les Jésuites des peines d'exil et de bannissement, n'ont pu prononcer ces peines que contre les individus alors existans. Or, tous ces individus sont morts aujourd'hui : les peines sont personnelles, et ne peuvent être étendues à des gens qui n'étoient pas nés à l'époque de ces arrêts.

» 2o On parle des lois; mais ou ces lois ont existé, ou clles n'ont pas été portées dans ce dernier cas, M. Dupin a deux fois tort. Si ces lois ont existé, elles sont contraires au droit public reconnu en France depuis 1789 et à l'article 5 de la Charte. En effet, elles ordonneroient l'expulsion des Jésuites, ou elles les priveroient d'un droit quelconque à raison de telle opinion ou de telle pratique rehigieuse. Quai de plus contraire à notre droit public! Ces lois sont donc abrogées.

Tant que les Jésuites ne seront pas reconnus, ils ne pourront exis← ter aux yeux de la loi comme société, ils ne jouiront pas des avan tages attribués aux congrégatións reconnues, tels que le droit de pos séder des immeubles comme société. Ce seront des individus, qui cependant ont droit comme tout autre à l'impartialité et à la protec tion du pouvoir.

Vie de saint Augustin, tirée de ses Confessions, et suivie d'un examen de conscience (1); ..

L'auteur a voulu offrir, dans un petit volume, un récit simple et sans prétention; il y joint de courtes réflexions, tirées le plus souvent des Confessions du saint. Son but a été de montrer combien il est important de se prémunir dans la jeunesse contre les attraits du vice, et

(1) Un vol. in-18, prix, 1 fr. et 1 fr. 50 cent. franc de port. A Paris, chez Rusand, rue Pot-de-Fer, et au bureau de ce journal.

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combien on a de peine à triompher des habitades enracinées. Il a voulu faire voir pourtant, par un éclatant exemple, que les pécheurs ne devoient jamais désespérer de la miséricorde de Dieu. Cette Vie, renfermée dans un cadre assez circonscrit, pourra être utile surtout aux jeunes gens.

Cette Vie est suivie d'un examen de conscience en deux parties: Qu'ai-je fait? Que dois-je faire? Cet examen offre des réflexions et des résolutions qui seront lues avec fruit; seulement nous n'entendons pas trop ce que dit l'auteur en commençant, qu'il faut observer que cet examen est la vie parfaite d'un chrétien qui n'a pas aimé Dieu. Comment la vie d'un chrétien qui n'a pas aimé Dieu peut-elle être parfaite? Il y a peut-être ici quelque faute d'impression.

Le même libraire a publié une Journée du chrétien sanctifiée par la prière et la méditation, édition mise dans un meilleur dre, et revêtue d'une approbation de M. l'archevêque de Paris, en date du 3 décembre dernier (1); la Journée du soldat chrétien sanctifiée par la prière et les bonnes actions, par un chapelain d'une maison royale militaire (2); et l'Office de la sainte Vierge en latin et en français, nouvelle édition (3). Nous n'ajouterons rien pour recommander ces petits volumes, dont le titre seul annonce tout ce qu'ils ont d'inté ressant pour la piété.

Les Observations de M. l'évêque de Metz, que nous avons annoncées dans notre no 444, ont été réimprimées à Lyon, chez Rusand, et se trouvent aussi à sa librairie, à Paris, rue Pot-de-Fer'; le prix est de 75 cent. Nous profitons de cette occasion pour avertir que c'est par erreur que la Vie de saint François-Xavier, annoncée no 1438, a été portée comme se trouvant chez Périsse; elle se vend aussi chez Rusand, aux mêmes adresses.

L'association catholique du Sacré-Cœur, dont nous avons parlé quelquefois, et qui fait imprimer de petits livres de piété, vient de publier pour sa je livraison la Dévotion au sacré cœur de Jésus et au saint coeur de Marie, ou le Salut de la France, petit volume du même format et du même prix que les précédens (4 sous). C'est moins un traité sur la dévotion au sacré cœur qu'un recueil de prières et de pratiques relatives à cette dévotion. On y a inséré des extraits d'un petit écrit publié à Poitiers en 1814 sous le titre de Salut de la France; voyez ce que nous en avons dit nos 141 et 200. On y trouve de plus le vœu de Louis XVI, une suite d'indulgences, les réglemens de l'association du Sacré-Cœur, des actes de consécration, les litanies du sacré cœur, celles du cœur de Marie, celles de saint Joseph et d'autres prières analogues. On a cru que ce recueil seroit particulièrement accueilli dans le moment où la fête du Sacré-Coeur se célèbre ou va se célébrer dans plusieurs diocèses.

(1) In 24, prix, 1 fr.

(2) In-32, prix, 75 cent.

(3) In-24, prix, 60 cent.

Čes ouvrages se trouvent à Lyon, chez Rusand, à Paris, chez le même, rue Pot-de-Fer, et au bureau de ce journal.

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