lorsqu'ils, attaquent les plus saintes et les plus utiles iastitations? Ne sera-t-il permis d'invoquer l'ancienne législation que pour donner des chaines à l'église de France ? N'y auroit il de sagesse, d'équité et de raison que dans les édits de persécutions ? Nous avons trop de confiance aux protestations d'impartialité et de modération que l'on entend de toutes parts, pour le penser. On ne trouvera donc pas étrange que nous aussi nous allions emprunter des armes aus anciennes lois du royaume, pour défendre nos droits et nos prérogatives: » On nous dira peut-être qu'en ótant aux évêques certaines attributions, relativement à l'éducation de l'enfonce, la nouvelle ord. donnance accorde cependant aux ministres de la religion une partici». pation salutaire à la surveillance des écoles ; qu'elle n'en reconnoit pas moins que la surveillance de l'enseignement religieux leur appartient en vertu de leur titre méme, qu'elle entend que la surveillunce soit organisée de telle manière, que les supérieurs ecclésiastiquesy prennent une part efficace; qu'elle veut assurer la salutairé influence des ministres des aulels, et qu'enfin elle déclare que l'évêque cliocésain aura le droit de visiter les écoles. v Certes , il faut convenir, N. T.C. F., qu'on avoit bien besoin de recourir à toutes ces déclarations pour voiler aux yeux de la France catholique toute l'injustice de l'usurpation des droits les plus sacrés des évêques, et que ce n'étoit pas trop d'un langage aussi religieux pour faire illusion sur des mesures aussi peu chrétiennes. » On veut que nous ayons une part efficace à la surveillance des écoles, et on nous accorde seulement la nomination de trois membres sur neuf, dont se composent les comités. Avec une si fuible minorité, où sera souvent l'efficacité de notre intervention dans des questions importantes ? On nous accorde une participation salutaire à la surveillance des écoles, et on ne laisse à notre disposition aucun des moyens qui pourroient rendre salutaire nolre vigilance sur les écoles. Dans nos visites pastorales, nous serons témoins des abus, et nous ne pourrons rien ordonner de salutaire pour y remédier. On nous signajera un instituteur corrupteur de la jeunesse, aussi suspect dans ses · mæurs que dans sa foi, et nous ne pourrons prendre aucune mesure salutaires pour mettre sur-le-champ la jeunesse à l'abri de la contagion des mauvais exemples et des scandales de ses maîtres. » On a voulu assurer notre influence, et on a tout combiné pour la paralyser. On a même si bien compris le peu d'efficacité de notre participation et de notre influence dans le nouveau régime des écoles, que les comités devront désigner des inspecteurs pour surveiller l'instruction primaire. Nos visites pastoralcs ne suffisent plus : notre présence dans les paroisses que nous parcourons est sans utilitė. Cependant l'évêque pourra devenir l'auxiliaire et l'adjoint des inspec- teurs choisis par les comités. On l'autorise, par un excès de condescendance, sans doute, à remplir les devoirs de l'épiscopat; on veut bien permettre qu'il exerce un pouvoir qu'il ne tient que de JésusChrist, et qu'aucune autorité temporelle n'a le droit de lui donner ni de lui ravir. C'est ainsi que sera assurée l'influence de la religion : voilà ce qu'on entend par cette participation salutaire à la surveil. lance des écoles. » Si jamais nous avons gémi sous le poids de la charge pastorale, c'est bien dans ce moment où les devoirs qu'elle nous impose' nous obligent de faire violence à ces sentimens de respect et d'obéissance que nous professons à l'égard des dépositaires de l'autorité de Dieu છે même, pour nous élever, avec toute la liberté de notre ministère, contre l'envahissement de nos droits les plus certains et de nos plus précieuses prérogatives. Quoi! N. T. C. F., nous qui ne cessons d'exhorter les peuples à la soumission envers les puissances, parce qu'elles sont sur la terre l'image de celui qui règne dans les cieux, nous voilà réduits à censurer devant les peuples les actes émanés de ces puissances si dignes de nos respects! Quoi ! nous qui avons inondé les saints autels de larmes de joie lorsque le ciel nous rendit les Bourbons, et rendit avec eux à l'église de France sa véritable liberté, nous voilà contraints de nouveau à gémir au pied de ces mêmes autels sur notre apostolat humilié, sur notre autorité méconnue! Quoi! nous qui, au milieu des redoutables mystères, ne cessons d'importuner le Dieu de Clovis et de saint Louis pour attirer les plus abondantes bénédictions sur les chefs des nations, nous n'aurons plus maintenant à faire monter vers le Seigneur, avec l'accens du sacrilce, que des plaintes et le cri de notre douleur! « 0 Jésus , prince des pasteurs, s'il devoit en » étre ainsi , pourquoi nous avez-vous tiré des rangs obscurs du sa » cerdoce pour nous élever sur la chaire des pontifes ? Pourquoi nous v avez-vous revêtu d'une dignité qui devient pour nous une source » d'amertame, et nous impose aujourd'hui des devoirs qui font » chanceler nolre foiblesse et semblent démentir en nous ces sentiv mens que vous nous avez inspirés vous-même pour ceux qui sont 1 vos représentans sur la terre ? » » Mais, N. T. C. F., tout en déplorant les atteintes portées à la religion, n'oublions jamais que toute puissance vient de Dieu, et que, si la conscience nous oblige quelquefois à protester contre les actes de l'autorité temporelle, elle ne nous oblige pas moins à reconnoitre sa céleste crigine et à défendre ses droits. Ces maximes étoient les maximes de nos pères. Nos exemples comme nos leçons doivent fendre à les accréditer parmi les peuples, parce qu'elles seules peuvent maintenir l'ordre public ct assurer le bonheur des nations. » Vous continuerez, N. T. C. F., à observer fidèlement notre ordonnance du 20 décembre 1824, pour ce qui concerne les visites des écoles et la surveillance à exercer sur toutes les parties de l'enseignement primaire. Si nous croyons devoir adopter d'autres mesures, nous nous em presserons de vous les faire connoitre, pleins de confiance dans votre zèle à embı asser tous les moyens qui pourront contribuer davantage à procurer le salut des ames et à étendre le règne de Jésus-Christ » Il est curieux de lire une sorte de réfutation ou plutôt de dénonciation de cette pastorale, qui a paru dans un journal de dimanche dervier. Le rédacteur, qui fait profession des opinions les plus tolérantes, et les plus libérales, a l'obligeance de rappeler l'article 204 du Code pénal, qui condamne au bandissement un ministre du culte qui censureroit des actes du gouvernement. Il ne demande pas l'application de cette peine, à Dieu ac plaise ! mais il remarque pourtant avec une courtoisie c barmante , que la magistrature seroit peut-être autorisée à reconnoltre là un délit; et en disant cela, le journaliste, qui n'est point hypocrite, proteste de son respect pour l'épiscopat. Il expose á ce sujet une théorie vraiment singulière, c'est que tout particulier a droit de censurer un acte du gouvernement, mais qu'un évêque ne le peut pas. Tout en ce genre est permis aux journalistes , ils vous diront même que c'est pour eux un devoir rigoureux de contrôler les actes du ministère; cela est dans l'ordre légal, c'est une de nos libertés publiques, c'est le fondement du régime constitutionnel. Quant aux ministres du culte, c'est différent; ils n'ont pas le même privilège que les journalistes, on fait revivre pour eux le code du despotisme, on les dénonce indirectement, on suppose qu'ils prêchent la révolte. Pour traduire cela en français, licence pour les journaux, oppression pour les prêtres; voilà la théorie dans toute sa sinplicité. Elle est nelle , elle est précise, elle est impartiale surtout. Aussi le journaliste, qui ne veut pas qu'on s'y trompe, la reproduit deux fois, au cominencement et à la fin de son ariicle. Il tâche même de motiver sa doctrine ; une opinion privée , dit-il, est sans conséquence; erronée, elle ne résiste point au choc d'une démonstration contraire. C'est avec ce beau sophisme qu'on plaide depuis dix ans pour la liberté illimitée de la presse. On a vu si les opinions privées des journalistes étoicnt sans conséquence, s'ils n'avoient pas un grand ascendant sur l'esprit de la multitude , s'ils ne faisoient pas en dernière analyse l'opinion de la foule. Un journal qui a des milliers d'abonnés, qui va dans toutes les parties du royaume, qui joint le piquant de la raillerie et du persisage au sérieux de la discussion , qui peut, tous les matins, déraisonner sur un sujet it assommer son enneini avec l'armc de l'injure ou du ridicole; un tel journal a une influence bien autrement redoutable qu'un évêque, qui n'est guère entendu que dans son diocèse, qui ne fait point d'appel aux passions, et à qui son caractère et sa position imposent une grande réserve. Il semble que le gouvernement a un peu plus à craindre d'un anonyme qui lancc ses coups dans l'ombre el qui cache la main dont il frappe, que d'un évêque que l'on connoit, et qui se nomme. C'en est assez pour apprécier la théorie un peu intéressée du journaliste, qui a Irop montré ici le bout de' l'oreille, et qui, en faisant un crime à un évêque de ce que lui-même s'est permis tant de fois , affiche une partialité qui devroit lui ôter tout crédit. a NOUVKLLES ECCLÉSIASTIQUES. Parts. Sur le refus de M. d'Astros, évêque de Bayonne, qui avoit été nommé à l'archevêché de Besançon, M. l'abbé duc de Rohan, précédemment nommé à Auch, a été, par a ordonnance du 6 de ce mois, nommé à Besançon. Cette nomination a paru au moment même où on apprepoit que M. l'abbé de Rohan avoit été préconisé à Rome, dans le consistoire du 23 juin, ainsi que M. d'Hautpoul, nommé à Cahors. Nous donnerons, dans le numéro prochain, la liste des évêques préconisés dans ce consistoire. La nomination de M. le duc de Rohan à Besançon sera une heureuse nouvelle pour le clergé de ce diocèse, si distingué par sa piété, par son zèle et par son attachement aux règles de l'Eglise, et si digne par là d'avoir un chef plus recommandable encore par les vertus d'un prêtre et d'un pasteur que par son rang et ses titres selon le monde. M. le duc sera remplacé à Ausch par M. le cardinal d'Isoard, ancien auditeur de rote, qui est revenu en France depuis quelques mois, et que l'on prévoyoit devoir être nommé bientôt à un siège. M. le cardinal d'Isoard avoit plus d'un titre pour appartenir à l'épiscopat français; sa conduite à Rome pendant plus de vingt ans qu'il y a rempli une mission pour la France lui a concilié l'estime générale. ' . - Le Courrier français, dans un de ses derniers numéros, dit qu'il paroît que l'épiscopat en masse suit l'impulsion doninée par M. l'archevêque de Paris. Nous pouvons assurer à notre tour que c'est faire à ce prélat un honneur auquel il est fort éloigné de prétendre. Dans les causes ou la religion est intéressée et la conscience engagée, M. l'archevêque peut bien demander des conseils à l'épiscopat, recevoir son impulsion; mais il ne cherche pas certainement à la lui donner. Cette haute direction n'appartient qu'à un seul dans l'Eglise catholique, au Pape , vicaire de Jésus-Christ, successeur de saint Pierre, pasteur des pasteurs, et qui scul a reçu le pou. voir de gouverner les fidèles et les évêques et de confirmer ses frères. L'épiscopat français s'est toujours fait gloire de consulter le saint Siège dans les affaires de foi et de discipline ecclésiastique, toujours il y a trouvé sa consolation; nous espérons que cette gloire et cette consolation ne lui manqueront pas dans les circonstances difficiles où il est actuellement placé. Nous savons de plus que, si les évêques de France sont soumis de cæur et d'affection au souverain pontife dans Irs choses spirituelles, ils ne le sont pas moins au Roi dans celles qui regaritent la torre; nous ne craignons donc pas qu'ils s'écartent jamais de l'obéissarrce et du respect qu'ils doivent à l'une et à l'autre autorité. - La circulaire suivante a été adressée par M. l'archevêque, le 1 juillet, aux curés des douze arrondissemens de la capitale : a « Monsieur le curé, je vous donne avis qu'en vertu de l'article 3 de l'ordonnance du 21 avril 1828, concernani l'instruction primaire , je vous ai désigné, en qualité de délégué, pour présider le comité gratuit du arrondissement de la ville de Paris, qui doit être formé pour surveiller et encourager l'instruction primaire. » De plus, j'ai désigné, comme membres du même comité dont la nomination m'appartient, MM. les curés de..... et de..... » Je vous prie de faire connoitre à ces MM. leur nomination : j'en informe M. le ministre de l'instruction publique, ainsi que de la vôtre. Je vous prie aussi de concerter avec eux les mesures que vous croirez les plus propres à fortifier' dans les écoles primaires l'influence de la religion, et de m'instruire de tout ce que vons jugerez qu'il seroit désirable de chercher à obtenir : je m'emploierai de tous mes moyens pour seconder vos efforts. » Désirant prévenir beaucoup d'inconvéniens qui me paroîtroient résulter de l'obligation où se trouveroient MM. les délégués ou curés, de délivrer le certificat d'instruction religieuse exigé des aspirans à l'instruction primaire par l'art. 9 de l'ordonnance, et voulant en même temps prendre d'autant plus de précautions, que l'autorité de la religion sur les écoles primaires est plus restreinte par la même ordonnance, je me suis réservé exclusivement le droit de délivrer ledit certificat d'instruction religieuse, et j'ai formé un conseil d'examen devant lequel les aspirans devront se présenter pour l'obtenir. Ce con: scil, composé de MM. les grands-vicaires, archidiacres, le chanoine archiprêtre, le chanoine pénitencier, le chanoine théologal, et de M. l'abbé Nicole, l'un de mes vicaires-généraux , se réunira à l'archevêché les lundis de midi à deux heures; il sera présidé par moi, et j'y ai adjoint un chanoine de la métropole pour remplir les fonctions de secrétaire. C'est à lui que tontes les demandes et pièces devront être adressées on remises à l'effet d'obtenir le certificat d'instruction religieuse. » Par l'articlc 20, l'ordonnance n'a pu rien ajouter au droit des pasteurs sur la visite et la surveillance des écoles primaires , non plus qu'elle n'en pouvoit rien diminuer. MM. les curés doivent donc se livrer sans inquiétude, comme avant l'ordonnance, à tout ce que lcur prescrivent à cet égard le zèle et la charité pastorale : j'ai la consolation de n'avoir pas besoin de leur faire sur cet objet la moindre recommandation. » - La Gazette des tribunaus a présenté quelques observations sur le réquisitoire de M. Menjot de Dammartin dans l'affaire Dumonteil; elle convient d'abord que le Globe, n'a pas répondu d'une manière assez directe et assez concluante |