Sidebilder
PDF
ePub

d'Honneur, qui réclament des pensions ou des arriérés de traitement:' Ces pétitions sont renvoyées aux ministres.

M. de Bastoulh est appelé à la tribune cu nom de la commission des pétitions.

La séance roule toute entière sur les pétitions d'un grand nombre de propriétaires de vignobles de 14 départemens. Les pétitionnaires se plaignent des entraves qui gènent la circulation de leurs produits, et des impôts exorbitans qui pèsent sur les liquides, et demandent que les vius puissent s'écouler plus facilement par la consommation intérieure et extérieure de la Franee.

M. Oberkampf croit qu'on doit se borner à protéger l'industrie mapufacturière et le commerce, mais qu'il seroit dificile de supprimer une branche si considérable de revenus. M. Turkeim désireroit que, par des économies sur les budgets, on diminuật les droits établis sur les vins. MM. de Fontelle et André appuient les renvois demandés par la commission.

M. le ministre des finances donne des explications étendues sur les différens motifs de plaintes et les propositions qui sont faites. La consommation des vins, au lieu de diminuer, s'est bien accrue en France, et les droits d'octroi, qui sont la principale ressource des villes , n'y font pas le tort que l'on croit. Les exportations n'ont cessé aussi d'aug. menter successivement depuis la restauration, et si les étrangers recherchent moins nos vins qu'autrefois, c'est qu'ils sont considérés comme vins de luxe, et que d'ailleurs le blocus qui a duré si longtemps a fait changer les habitudes des nations voisines. M. Roy fait voir aussi que les Etats-Unis, la Suède et les Pays-Bas ne peuvent exercer de représailles envers la France à l'égard de notre tarif de douane comparé avec le leur. S. Exc. ne s'oppose pas d'ailleurs au renvoi, le gouvernement étant disposé à premire des mesures pour faire cesser le malaise dont les propriétaires de vignobles ont à se plaindre.

M. de Lapeyrade appuie avec force les réclamations des pétitionnaires, et s'élève contre l'énormité des droits d'entrée. On demande vivement la clôture, quoique M. le président fasse remarquer qu'il y a plusieurs autres orateurs inscrits. M. Ch. Dupin s'efforce d'obienir la parole, et monte à la tribune avec un éxorme discours qu'il a fait imprimer à l'avance. Il se livre à de longues considérations, à des détails statistiques, et présente beaucoup de chiffres, et jusqu'à des théorèmes de mécanique, pour établir que le petit peuple paie des droits trop considérables sur les boissons.

Les petitions sont renvoyées sans difficulté aux ministres, suivant les conclusions de la commission.

Le 7 juillet, on a discuté le budget du ministère des affaires ecclésiastiques. Nous ne pouvons donner aujourd'hui qu'une analyse fort succincte de cette séance. M. le ministre des affaires ecclésiastiques l'a ouverte par un discours fort étendu, que nous ferons connoitre. S. Exc, a justifié les diverses allocations de son budget, a présenté l'état des congrégations autorisées, et s'est attaché à dissiper les inquiétudes qu'on a cherché à répandre sur l'esprit et les dispositions du clergé.

[ocr errors]

M. Dupin ainé paroit regretter qu'il y ait 'un évêque à la tête de ce ministère ; il approuve qu'on en ait séparé l'instruction publique. Il se plaint que le budget du clergé augmente tous les ans ; il allègue beaucoup de faits et dénonce beaucoup d'abus : il fait rire plus d'une fois par des allusions malignes et par de petits traits qui rappellent la manière d'un avocat. Il s'étonne qu'il y ait un archevêque d'Amasie à Lyon, et demande pourquoi cette innovation.

M., le garde-des-sceaux explique les raisons de cette mesure , raisons qui sont connues de tout le monde. La bulle du Pape pour M. l'archevêque d'Amasie n'a point été vérifiée d'unc manière subreptice; elle a été reçue après un mûr examen.

On passe à la délibération sur les articles. Le premier chapitre , sur l'administration centrale, est adopté, moins 30,000 fr. qui sont retranchés sur le traitement du ministre. On adopte, sans réclamation, les crédits suivans : 25,820,000 fr. pour les traitemens du clergé; 200,000 fr. pour le chapitre de Saint-Denis; 200,000 fr. pour la maison des hautes études ; 1,200,000 fr. pour les bourses des séminaires; 2,380,000 fr. pour les secours.

M. Gellibert demande une réduction de 150,000 fr. sur les dépenses des édifices diocésains ; il trouve qu'il n'est pas

nécessaire

que

les évêques soient si bien logés. On lui répond qu'il ne s'agit pas seulement des évêchés, mais des cathédrales; qu'il importe de conserver d'anciens monumens, que les travaux sont comniencés. Sur les observations du ministre, de M. l'abbé de la Chapelle, de MM. de Noailles et de Berbis, les fonds sont votés, et tout le budget des affaires ecclésiastiques est adopté dans son entier.

On passe au ministère de l'instruction publique. M. Leclerc de Beaulieu s'élève contre le monopole de l'Univer:ité, blâme les nouvelles ordonnances, et demandé la suppression de la rétribution universitaire et des bourses. M. de Vatimesnil prend la défense du régime unirersitaire.

[ocr errors]
[ocr errors]

En Angleterre, et surtout en Irlande, on est fort occupé de l'élection de M. O'Connel pour le parlement. M. O'Connel est un des chefs du parti catholique en Irlande, et il se présente pour être élu dans le comté de Clare. Il a pour lui toutes les chances de succès , et les électeurs paysans, qui forment le plus grand nombre, et qui jusqu'ici étoient de dociles instrumens dans la main de leurs propriétaires ; ces paysans, dis-je, sont tous décidés à nommer M. O'Connel. Celui-ci est parti de Dublin pour Clare, escorté des autres cliefs catholiques. Son voyage est un triomphe; on accourt au-devant de lui , on illumine les villes; c'est à qui lui donnera des témoignages de dévoament. Les curés vont au-devant de lui pour le haranguer : M. O'Connel entre dans les églises, entend la messe, puis harangue la multitude. Sa voiture est escortée, toute l'Irlande est en mouvement. Les protestans sont tout interdits de cet enthousiasme général; M. Fiz-Gerald , qui se présentoit pour l'élection de Clare , n'a pas hé moindre espoir. L'élection de M. O'Connel est un évènemeni important : c'est une chose sans exemple jusqu'ici qu'un catholique soit élu au parlement. Des jurisconsultes croient qu'il pourra siéger dans la chambre malgré les lois anciennes; d'autres espèrent que cela amènera forcément l'émancipation des catholiques. En attendant, l'Irlande est livrée à la plus vive agitation, et le gouvernement n'est pas sans inquiétude sur les suites de cette effervescence. Déjà on se rend de toutes parts à Ennis, où l'élection doit avoir lieu, et le 29 juin la ville étoit remplie de monde. Des lettres postérieures annoncent que l'élection a eu lieu le 30 juin à Eonis. M. O'Connel l'a emporté d'emblée. Les électeurs arrivoient de la campagne par milliers. Le sheriff du comté a seulement demandé qu'ils otassent la décoration verte adoptée depuis quelque temps en Irlande, et qu'on appelle l'ordre des'libérateurs. M. O'Connel et ses amis y ont consenti. Ils ont exhorté les paysans à ne pas se laisser influencer par leurs propriétaires. L'exemple donné dans cette journée peut avoir de grandes suites pour l'Irlande.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

On vient de commencer, sous le titre de Bibliothèque des familles chrétiennes, une collection d'ouvrages d'histoire, de moralé ou de piété, qu'on a crus propres à plaire au goût, å instruire et à édifier. Cette collection, qui sera d'environ 24 volumes , comprend quelques ouvrages inédits, et d'autres auxquels on se propose de faire des augmentations. La première livraison , qui vient d'être publiée , se comla Vallière , l'autre est le premier volume des Méditations du Père Nouet pour tous les dimanches de l'année.

Le recueil comprend une notice sur la duchesse de la Vallière , sa vie pénitente, les sermons prononcés pour sa vêture et sa profession par Fromentières et Bossuet, cinquante lettres de la duchesse adressées pour la plupart au maréchal de Bellefonts, les Reflexions sur la miséricorde de Dieu et les Prières tirées de l'Ecriture sainte; ces deux derniers écrits sont allribués à l'illustre pénitente, et ont été plusieurs fois réimprimés. Nous pourrons revenir quelque jour sur ce recueil et en considérer les différentes parties. La notice seroit susceptible de quelques observations; la Vie pénitente, dont on ne connoit pas l'auteur, est, quoi qu'en ait dit une Biographie récente, un morceau plein d'intérêt comme de piété.

Les Méditations pour tous les dimanches de l'année sont tirées d'un ouvrage du Père Nouet, intitulé l'Homme d'oraison. Cet ouvrage, en 5 vol., renfermoit des méditations et entretiens pour tous les jours de l'année ; on en a extrait ce qui regardoit les diinanches. On a cru que ces méditations convenoient mieux au commun des fidèles. Le premier volume contient les méditations depuis l'Avent jusqu'à la Fête Dieu ; le second contiendra le reste des dimanches. On a joint, au premier, une notice sur le Père Nouet, sur lequel nous savons . fort peu de chose : l'obscurité où il s'est tenu convenoit à l'auteur des Méditations sur la vie cachée.

L'éditeur de la Bibliothèque des familles chrétiennes se propose de publier tous les mois une livraison de sa collection.

(1) Deux vol. in-18, prix, 4 fr. 50 c. et 5 fr. 5o c. franc de port. A Paris, chez Blaise, rue Férou, el au bureau de ce journal.

De l'Opinion de l'ancienne magistrature française sur la

société des Jésuites, par un ancien magistrat (1). Depuis quelque temps, il a été publié d'excellens écrits pour la défense des Jésuites, mais on n'avoit pas songé à réfuter un argument de leurs ennemis; c'est celui qui résul terait de l'opinion attribuée à l'ancienne magistrature contre la société. Beaucoup de gens, qui n'ont point examiné le fond de la question, sont dominés par ce préjugé. L'auteur de l'écrit que nous annonçons, se propose de leur rét pondre en exposant les sentimens de nos plus grands magis irats à l'égard des Jésuites, depuis l'époque où cette société se déveua à la défense de la religion contre les protestans, et ouvrit ses collèges en France. Il a partagé son écrit en cing chapitres; dans le premier, il expose la conduite des parlemens envers les Jésuites depuis l'origine de la société jusz qu'en 1594; dans le second, il rappelle ce qui s'est passé depuis 1594 jusqu'en 1604; dans le troisième, il présente

; l'état des Jésuites depuis la mort de Henri IV jusqu'en 1761; dans le quatrième, il explique la conduite des parlemens en 1761, et dans le cinquième, il examine les dispositions de l'édit de 1777.

Dans ce résumé rapide, l'auteur nonme d'illustres magistrats qui favorisoient les Jésuites. Christophe de Thou, premier président, père de l'historien, étoit de ce nombre. Le chancelier de l'Hôpital même, dont la catholicité étoit -si suspccte, les recommanda et les protégea. Un arrêt du 5 avril 1565 autorisa Jes Jésuites à onvrir leurs collèges. En 1794, sur les conclusions conforines d'Antoine Séguier, avocat-général, il fut rendu un arrêt semblable à celui de 1565, et les collèges des Jésuites furent maintepus. Le chancelier de Chiverny, dans ses Mémoires, rendant compte de l'affaire de Châtel, dit que les ennemis des Jésuites trouvèrent dans cette affaire un prétexte pour les tourmenter, qu'ils allèrent fouiller dans leur collège, où ils trouvèrent

(1) In-8v, prix, 75 centimes et 1 fr. franc de port. A l'iris, chies Rusand, ei au bureau de ce jaro 1,

Tone 1.VI. L'Ami de la Religion et du Roi. S

[ocr errors]

2

[ocr errors]
[ocr errors]

véritablement, ou peut-être suppusèrent, comme quelques-uns l'ont cru , quelques écrits contre l'autorité des rois; le chancelier ajoule que les Jésuites furent chassés de Paris, non sans étonnement de beaucoup et regret de plusieurs. Les parlemens de Bordeaux et de Toulouse les maintinrent alors.

Lorsque Henri IV rétablit les Jésuites en 1603, le premier président de Harlay lut des remontrances très-fortes contre eux; on sait ce que le roi leur répondit, sa réponse a été souvent imprimée. Le parlement se soumit. Il changea d'idées avec le temps, dit d'Avrigny dans ses Mémoires, et les Jésuites n'ont point trouvé, dans la suite, plus de protection

que dans cet illustre corps, ni d'amis plus déclarés que les descendans du premier président, qui les avoit tant maltraités.

L'auteur de la nouvelle brochure cite les veux du clergé et de la noblesse en faveur des Jésuites, aux états-généraux de 1604 ; il rappelle les témoignages d'affection que le président de Lamoignon et le procureur-général Matthieu Molé donnèrent aux Jésuites en 1626. Ce sentiment, dit-il, se perpétua dans ces illustres familles, et s'y conserva longtemps. Le premier président Guillaume de Lamoignon confia au Père Rapin l'éducation de son fils, et celui-ci, le président Chrétien-François de Lamoignon, fut l'ami intime du célèbre Bourdaloue. Le premier président de Novion disoit des Jésuites, en 1681, qu'on ne surprenoit point leur sagesse , et qu'on ne corrompoit point leur fidélité. Si le parlement tint quatre-vingts ans plus tard un lan

. gage si différent, la cause en est assez connue. De nouvelles opinions avoient pénétré dans ce grand corps; des magistrats avoient adopté les idées des jansenistes, on en avoit vu se déclarer hautement, même pour les miracles du diacre Paris et pour les folies des convulsions. La foiblesse de la cour les encouragea dans une opposition systématique qui alla toujours en croissant, et qui, sur la fin, passa toutes les bornes, surtout depuis les progrès de l'esprit philosophique. De jeunes conseillers, imbus des doctrines de l'incrédulité, et de vieux magistrats , connus par leur attachement au jansenisme, se donnèrent la main pour renverser un corps également odieux aux appelans et aux philosophes. Dans quelques parlemens, les ennemis des Jésuites ne triomphèrent. que. de quelques voix; à Besançon, à

[ocr errors]
[ocr errors]
« ForrigeFortsett »