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lorsqu'on la laisse opprimer et dégrader par une licence sans frein, comme sans crainte et sans pudeur.

» En conséquence, j'ai l'honneur de proposer à la noble chainbre de renvoyer cette pétition à M. le garde-des-sceaux, dont le ministère, qui est une espèce de sacerdoce, nie semble plus, spécialement appelé à accueillir le væu pieux du pétitionnaire, et à combattre les excès

que

j'ai cru devoir vous signaler. » La chambre a adopté cette proposition.

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AU RÉDACTEUR (1).

Paris, le 8 juillet 1828. Monsieur, réunis actuellement à Paris, les soussignés , anciens élèves des petits séminaires confiés à la direction des Jésuites , vous prient de rendre publiquc la déclaration suivante :

Le malheur de nos anciens maitres n'a point désarmé la calomnie; ils continuent à être l'objet des imputations les plus odieuses. Nous avons pu garder le silence tandis que leurs ennemis les procla- moient tout-puissans; mais aujourd'hui ce silence seroit lâche et coupable.

Forts de notre conscience et de la vérité, nous venons donc, à la face de la France, proclamer l'innocence de nos anciens maîtres, et les venger des accusations de la haine et de la prévention. Nous affirmons qu'élevés dans les établissemens des Jésuites, 'nous y fûmes constamment les témoins de la pureté de leurs vertus, de leur attachement au trône de nos rois, et de leur soumission aux lois du pays. Nous aimons à leur rendre ce témoignage au moment surtout où un de leurs élèves vient de se mêler à leurs accusateurs : heureux et fiers de couvrir le cri isolé de l'ingratitude par la voix unanime de la reconnoissance. Puisse eette protestation solennelle consoler des outrages de la calomnie des hommes qui, en cessant d'être nos maitres, n'ont pas cessé d'être nos annis !

(1) Nous nous faisons un plaisir d'insérer cette lettre, quoiqu'elle ait été déjà publiée dans quelques journaux; les bons jeunes gens qui nous l'ont apportée nous ont inspiré un vif intérêt par la déclaration franche et courageuse de leurs sentimens d'estime, de respect et die reconnoissance pour leurs anciens maitres. Nous leur devions d'autant plus d'accueillir leur réclamation, qu'elle a été rejetée par d'autres journaux qui, dans leur loyale impartialité, n'insèrent que ce qui est contre les Jésuites. C'est assurément un témoignage imposant ei flatteur pour ceux-ci qu'une déclaration unanime faite en leur faveur par 150 jeunes gens qui vivent dans le monde à Paris, qui suivent différentes carrières, et qui, au milieu d'un déchainement terrible, s'honorent de rendre justice aux verlus de leurs instituteurs. Une telle démarche, aussi généreuse que touchante, est une réponse victorieuse aux calomnies d'un misérable qui inspire le mépris par la làcheté de ses procédés.

.

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Daus toutes les circonstances de notre vie , nous saurons , par notre Bdélité à Dieu, par notre dévoûment à la famille de nos rois et notre obéissance aux institutions que nous leur devons, prouver que tes Jésuites savoient former de vrais chrétiens et de bons Français.

Signe, Louis de Vaujuas, E. Lamotte, Chabenat de Bonncuit, Le Maistre d'Anstaing, Jules Bisson, G. de Longeville , Gérard Guy, Anselme Valat, Charles d'Assailly, Charles de Rochetaillée, Bernard de Menthon, Hilarion Marchand, Philibert de Longeville, Aimé de Belleroche , Coharles de Guilhemanson, Camille de Vaujuas , Alex, Hesse, A. Le Gonidec, Musnier, Victor de Tramecourt, Clément de Saint-Germain, L. Thiebault, L. de Vaulchier, de Choiseul, Alfred Chabannes, de Valanglart, Michel Pelletan, Gilbert Chabannes, Clarion, Alphonse de Boissien, Douay, de Kermenguy, Callandre, A. Chauvet, G. Pratz, P. de la Lande de Calan, C. Montault, A. Cousseau, A. Georges, J. J. Vinçard, Goulard, Saint-Sardos, s. Deja gardes, P. Chabannes, Félix de Cup de Ville, N. Gaulon, Genoux de Laroque, André de Préau, L. E. Guy, de Jausselin, F. A. Pieau, C. d'Arrigan, A. de Barry, A. Martin, C. Laperrine, D. Bourdin, Jourdan, A. de Guippeville, A. de Raymond, de Clausel, F. Colart, J. B. Eloy, Le Métayer, Amédée Regncuf, A. Lecomte, J. M. Dus. bois, J. T. de Guigné, H. Leblanc de Lespinasse, P. Prévot-Dulas, A. de Rognier, Ridoux, A. Kenny, J. de la Haic, P. de Saint-Georges, T. de Villebresme, Mauvit, P. G. Gras, C. E. Nau, A. Chaffard, J. Duteil, Th. Revel, Victor Chocque, L. de Trannoy, Fourcy, E. Latteux, Louis Thelier, G. Lardeur, Jules de Guer, Durand, Bailly, J. Druon, A. de Cannettemont, E. Nolhac, A. de Surigny, Jules Prouvost, E. de Rouge., Derbais , de Gatellier, de Lencquesaing, B. de Brutolotte, C. de Kerdrel, J, B. Matissart, C. dc Perrien, de Seraincourt, de Villemorges, d'Houet, Hullin de Boischovallier, Philibert de Lescure, B. Dubois , L. de Bertier, Louis de Glaligné, Foulques de Beileroche, Alphonse Tinseau, C. de Cremier, Augusie Johannet, Charles Tribert, Lefebvre , d'Hardivilliers, G. de Vigan, Locatelli, Berge, Vuiton, K. Le Gonidec , A. avid, C. de Lonvcncourt, C. dc Solages, R. de Vaux, A. Dulemps , Desprez, Raoul de Montesson, L. de Bellissen, Charles de Saint-Germain, Henri de Vigan, Charles de Lichy, A. du Haigouct, L. de Caix, C. d'Hendecourt, G. de Villebresmc , A. de Lecinse, V. de Tashin, L. Loisson de Guinaumont, Ferdinand Amoudru, Ernest Penet, 4. de Guibert, Charles Leblanc de Lespinasse , dc Gomer, J. II. Lacombe, F. Lalanne d'Escamps, A. Cartier.

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et

On trouve chez Pintard jeone, tue Saint-Jacques, n° 31, une suite d'allégories morales en gravures coloriées , avec encadrement, Ces allégories sont expliquées par un quatrain au bas de la gravure, plus amplement encore par des réflexions morales et chrétiennes inprimées au revers. Nous avons vu plusieurs de ces gravures , qui peuvent être données en prix à des enfans, ou servir dans les livres , ou orner les cabinets : elles ne sont pas mal exécutées, et les réa Dexions qui les aceompagnent sont rédigées dans un bon esprit.

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MERCREDI 16 JUILLET 1828.

(N° 1454.)

Mélanges de religion, de critique et de littérature,

par M. de Boulogne, évêque de Troyes (1).

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Le second volume de ces Mélanges, le seul dont nous nous occupions encore en ce moment, renferme comme nous l'avons vu, deux sortes d'articles, les uns sur des écrits philosophiques, sur les manoeuvres de l'impiété et sur des évènemens et des personnages considérés sous ce point de vue;

les autres sur les trou bles de l'Eglise à cette époque, sur la captivité de Pie VI, sur l'élection de Pie VII, sur son retour à Rome, sur les menées des constitutionnels en France, sur les écrits de leurs évêques, sur quelques actes du gouvernement de ce temps-là, sur le rétablissement de quelques congrégations, sur les efforts d'un parti pour s'insinuer en Espagne, etc. Cette seconde série d'articles a donc un rapport plus direct avec l’bistoire de l'Eglise il

y'a a 30 ans; on y voit ses traverses, ses divisions, ses sujets de gémissement et de deuil; on y apprend surtout à connoître le parti que M. de Boulogne combattoit depuis quelques années, et qu'il avoit tant contribué à démasquer et à couvrir d'ignominie. Il continue à se moquer des constitutionnels, de leurs pastorales, de leurs conciles et de tous leurs efforts pour perpétuer le schisme dans le moment même où ils faisoient les plus belles protestations d'amour

(1) Les OEuvres complètes de M. de Boulogne forment 8 gros vol. in-8°, sur papier fin, prix, 48 fr., et sont divisées en 3 classes , qui se vendent chacune séparément, savoir :

Les Sermons et Discours, 4 vol. in-8°, 24 fr. Les Mandemens et Instructions pastorales , 1 vol. in-8°, 6 fr. Les Mélanges, 3 vol. in.80, 18 fr.

A Paris, à la librairie ecclésiastique d'Adr: Le Clere et compagnie, au bureau de ce journal.

Pome LVI. L'Ami de iei Keligion et du hoi. T

pour la paix et d'attachement à l'unité. Il immole et Grégoire, et Moyse, et Royer, et Wandelaincourt, et les autres prélats de la même farine qui se décoroient du titre imposant d'église de France, alors qu'ils la troubloient et la déchiroient à l'envi

par

leurs écrits et par leurs intrigues.

Nous citerons çà et là quelques fragmens de ces articles empreints de ce cachet vif, vigoureux et brillant qui étoit familier à M. de Boulogne. Ainsi, dans un morceau sur la captivité de Pie VI, voyez comme il flétrit le philosophe haineux, le directeur barbare, le chef de secte auquel on attribue la principale part dans la persécution contre le pontife. On ne pouvoit peindre avec plus d'énergie et le courage du Pape captif et la perfidie du magistrat persécuteur, de l'ignoble et opiniâtre Laréveillère-Lépaux :

« Combien la Providence est admirable! Il s'étoit vanté, dans sa réponse à ses dénonciateurs, d'avoir détruit le tróne du catholicisme; et voilà qu'au moment même où le pontife détrôné expire , la croix est replacée au Capitole, et de là appelle encore son successeur pour venir occuper le trône du catholicisme. Il vouloit inspirer aux peuples le mépris de la religion, et on a vu les peuples accourir autour de son chel, et se presscr avec respect sur son passage, pour recevoir de sa main défaillante et sacréc là bénédiction paternelle. Il vouloit désespérer les prêtres, et il leur a donné le plus grand exemple de consolation qu'ils pussent recevoir sur la terre. Tous les prêtres vi. vant d'aumônes ont vu Pic VI réduit, comme eux, à vivre d'aumcnes; tous les vieillards en réclusion ont eu les yeux fisés sur ce pontife impotent et plus qu’octogénaire, en réclusion comme eux; tous ces milliers de prêtres déportés ont appris à être patiens et résignés à pardonner à leurs persécuteurs, comme Pie VI déporté, et le bruit de ses chaînes a retenti jusqu'au fond des déserts de Sinámary. Brillant de ses seules vertus, il a montré que le pauvre pécheur n'a pas besoin d'un trône pour être vénérable. Plus grand à l'hôpital de Briançon que sous le dais au Vatican, plus auguste sur sa charrette, à travers les monts escarpés du Dauphiné, que quand, porté sur sa brillante laquenée, il traversoit en roi les rues de sa capitale, il a prouvé qu'il n'étoit pas au pouvoir des hommes d'avilir ce qui est saint, et d'abaisser ce qui est véritablement grand; et en dépit des mains impies qui ont confisqué sa tiare , il est inort ceint encore de la triple couronne de l'honneur, du courage et de la vertu. »

Ailleurs, il examine une déclaration des évêques

a

réunis pour inviter à la paix religieuse; il disse que cet écrit plein de hauteur, de fiel et de calomnie; il admire ces gens qui parlent de leur charité, tout en accablant leurs adversaires de reproches et d'injures :

« Viennent cnfin les conditions du plan de pacification, et il est difficile de se montrer plus généreux et plus conciliant. Commencez, disent-ils, par faire une déclaration franche et solennelle qui nous garantisse la pureté de votre foi : c'est-à-dire, commencez par nous reconnoitre; commencez par déclarer que notre foi est pure, que les évêques de circonstances sont aussi vénérables que les évêques par principes; que nous avons bien fait de chasser les pasteurs exisians , ou de prendre leur place au nom de la philosophie ; qu'en nous réside l'antique église gallicane; que ses vraies libertés ne sont nées qu'avec la liberté, et qu'affranchis de toutes les prétentions ultramontaines, nous ne tenons nos chaires que de Dieu et de notre épée. Rien de plus franc, comme on voit, de plus loyal et de plus pacifique qu'une pareille proposition, et il est clair que, pour s'y refuser, il faut être ou bien tenace on bien minutieux.

» La secon'de base du traité, qui souffrira encore moins de difficulté que la première, c'est que, quand nos pasteurs seront rappelés, ce ce qui peut-être arrivera plus tôt que les réunis ne le désirent, ils reprendront leurs fonctions, après une notification officielle, et que les réunis ou non réunis seront de droit leurs successeurs immédiats.

» Nous sommes peu embarrassés de la notification officielle que devront faire nos pasteurs; mais nous le sommes un peu de ce que deviendront alors, les successeurs immédiats. Nous croyons qu'ils pourront être fort embarrassés de leurs personnes. Nous savons que, si les prédécesseurs sont encore existans, les successeurs immédiats ne peu. vent donc pas exister; que, si les pasteurs absens sont toujours quelque chose , les pasteurs présens ne sont donc rien; que,

si les premiers n'ont pas perdu leur titre, les seconds n'ont acquis aucun titre ; que nous n'avons donc rien à traiter avec eux, à moins qu'ils ne veulent traiter avec nous, et au lieu d'un plan de pacification auquel nous n'avons aucun droit de souscrirc, comme ils n'en ont aucun pour nous le proposer, nous présenter un plan de conversion pour se mettre en paix avec Dieu, avec l'Eglise et avec eux mêmes. »

Dans un autre endroit, il apostrophe ainsi un des réunis, Royer, qui vouloit se faire reconnoître comme évêque de Paris, et qui publioit des pastorales sous ce titre :

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« Une église ne peut pas rester sans évéque : oui, et voilà pourquoi nous en avons un. Elle ne peut pas rester sans évêque : oui, sans évêque légitime, et voilà pourquoi on ne veut pas de vous. Une église ne peut pas rester sans évéque, c'est-à-dire, sans évêque présent

Ta

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