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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le 24 juin, M. le cardinal Zurla, vicaire-général de S. S., a sacré évêqué le docteur Gradwell, recteur du collège anglais, à Rome, qui avoit été élu évêque de Lydda par un bref du 17 juin. La cérémonie a eu lieu dans l'église intérieure dudit collège, qui est dédiée à saint Thomas de Cantorbéri. S. Em. étoit assistée de Mar Caprano, archevêque d'Iconium, et de Me Baines, évêque de Siga, qui se trouve depuis quelque temps à Rome. M. l'évêque de Lydda partira sous peu pour Londres, où il est nommé coadjuteur du vicaire apostolique, M. Bramston.

-M. Pierre Óstini, archevêque de Tarse et nonce près la confédération suisse, est parti pour Lucerne.

-Le 17 mai, M. Offredi, évêque de Crémone, a conféré le baptême dans sa chapelle à une jeune juive, Angèle Ancona de Bozzolo, âgée de 21 ans, qui a eu pour marraine la marquise Sordi, née Verri, femme du magistrat. Les premières autorités de la ville assistoient à la cérémonie, où la néophyte a montré beaucoup de foi et de piété. Elle a reçu aussi la confirmation et la communion des mains du prélat, qui lui a adressé à la fin de la messe une exhortation pleine de charité.

PARIS. M. l'abbé de Rohan ayant été récemment nommé par le Roi à l'archevêché de Besançon, ses bulles pour Ausch seront comme non avenues, et son sacre n'aura lieu que lorsqu'il en aura reçu de nouvelles pour Besançon. M. d'Hautpoul, évêque élu de Cahors, sera sacré à Sens par M. le cardinal de La Fare; le prélat doit entrer en retraite ces joursci, et il se rendra ensuite à Sens.

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Dimanche dernier, les associés de St-Joseph, qui sont sous la protection de M. le duc de Bordeaux, ont célébré la fête du jeune prince dans l'établissement des Bernardins. La réunion étoit nombreuse. M. le duc de Rohan a officié le matin, et a adressé aux associés une pieuse exhortation. La distribution des prix pour les différentes professions a été faite par M. le baron de Damas, auquel M. l'abbé Bervanger, directeur de l'établissement, a exprimé les sentimens de

tous les membres de l'association. Cette œuvre continue à se soutenir malgré la difficulté des temps, et les jeunes gens se distinguent par leur bonne conduite non moins que par leur application et leur succès dans leurs travaux.

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Le samedi 19 juillet, le panégyrique de saint Vincent de Paul sera prêché dans l'église de l'Assomption, à une heure précise, par M. l'abbé de Maccarthy, prédicateur ordinaire du Roi. A l'issue du sermon, la quête sera faite pour les pauvres honteux de la paroisse, par Mme la duchesse de Brissac et Mme la vicomtesse de Raynaud.

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On assure qu'il y a un projet pour sauver d'une destruction totale les écoles atteintes par la première ordonnance du 16 juin. Les Jésuites seroient remplacés par des ecclésiastiques choisis par les évêques et autorisés par l'Université. Ce seroient de véritables collèges assujettis aux régle. mens de l'Université, mais dirigés dans le même esprit de religion et de piété qui avoit présidé jusqu'ici à ces établissemens. Les familles chrétiennes apprendroient avec intérêt l'exécution de ce projet. Trois mille pères de famille sont en ce moment dans la plus cruelle perplexité et ne savent où placer des enfans qu'ils avoient confiés en des mains respectables et sûres, et qu'ils craindroient de mettre dans des établissemens qui ne leur inspirent pas, il s'en faut, la même confiance.

-Les bons fidèles sentent la nécessité de redoubler de prières dans les circonstances graves où nous nous trouvons. Déjà nous avons annoncé une quarantaine commencée à Paris dans les premiers jours de juin, une autre s'est ouverte à Amiens un peu plus tard, une autre a commencé à Toulouse à la fin du même mois. Ces prières sont toutes autorisées par l'ordinaire. Dans d'autres diocèses, on s'est uni à la quarantaine de Paris, ou on fait d'autres prières particulières pour la même fin. Un juste sentiment d'inquiétude ne motive que trop cette unanimité de vœux, et quand nous parlons d'inquiétude, nous ne faisons que rendre l'impression qu'ont produite dans les provinces des mesures récentes et la disposition générale des esprits. S'il s'est mêlé aux plaintes de l'amertume ou de l'exagération, on nous rendra sans doute la justice d'avoucr que ce n'est pas de notre part. En déplorant les coups portés aux Jésuites, en nous plaignant de l'ordonnance sur l'instruction pri

maire, en exprimant nos craintes sur les résultats d'une autre ordonnance, nous n'avons point cherché à soulever les esprits, à grossir le mal, à répandre la terreur. Ce n'est donc point à nous apparemment que s'adressent les reproches de deux ministres dans les précédentes séances : nous n'avons point dit que la foi fût éteinte, ni que la religion fût proscrite, ni que les autels s'écroulassent; mais nous n'avons pu dissimuler des alarmes trop légitimes, ni fermer les yeux sur des maux trop réels. Le coup porté aux Jésuites est une victoire pour l'impiété; comment les gens de bien n'en seroient-ils pas profondément attristés? Comment les pères de famille ne gémiroient-ils pas, quand on leur enlève les maîtres vertueux qui avoient et qui méritoient leur confiance? Comment ne s'effraieroit-on pas, quand on voit que, pour obtenir un tel sacrifice, il a suffi des déclamations de quelques journaux et des dénonciations de quelques misérables? Le clergé n'a-t-il pas quelque droit de réclamer contre des dispositions fâcheuses en elles-mêmes ou days leurs conséquences, contre des restrictions et des entraves qu'il n'avoit point méritées, et qui ne peuvent qu'être préjudiciables au sacerdoce? N'est-il pas permis de s'alarmer des efforts des méchans pour égarer les esprits, des progrès d'une faction puissante qui veut dominer l'opinion, de la multitude des mauvais livres qui circulent, de l'audace avec laquelle on attaque ce qu'il y a de plus auguste dans la religion, de la licence des journaux, de leur opiniâtre persévérance à déclamer contre le parti-prêtre, à dénoncer et à flétrir des ecclésiastiques, à verser le ridicule sur les pratiques et des institutions les plus chères à la piété? N'a-t-on pas lieu de gémir de l'impunité de ces attaques sans cesse renaissantes, de la contagion de tant de mauvaises doctrines et de leur résultat sur les générations qui s'élèvent? La religion et la société peuvent-elles résister long-temps à l'action continue de poisons qu'on jette chaque jour dans leur sein, qu'on répand dans toutes les classes, et qui portent le désordre dans les esprits et la corruption dans les cours? Ce sont là, il faut l'avouer, des sujets d'alarmes trop fondés, et il n'y a rien de violent et d'exagéré dans les inquiétudes qu'inspirent cet état de choses, cette direction donnée à l'opinion publique et ces préventions que l'on cherche de plus en plus à répandre et à accréditer contre le clergé.

NOUVELLES POLITIQUES.

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PARIS. ED quittant Bourbon-Vendée, MADAME, duchesse de Berri, visité les Quatre-Chemins, lieu où une croix va s'élever pour rappeler le dévoûment des soldats vendéens qui se sont si bien défendus sur ce point. S. A. R. a posé la première pierre du monument. Le soir, elle a assisté à une fête qui lui étoit préparée au château de la Landebaudine, appartenant à M. le comte Aug. de Larochejacquelin. Le lendemain 6, l'auguste voyageuse se rendit chez M. le marquis de la Bretèche, au château de Conbourreau, où elle entendit la messe. Dans une prairie voisine, M. de la Bretèche avoit fait dresser une tente élégante, sous laquelle étoit une table de 80 couverts; un bel arc de triomphe et des abélisques en traçoient le chemin. Plus de deux cents Vendéens, parés de leurs habits de fêtes ou de leurs armes glorieuses, s'y trouvoient. Après le déjeûner, MADAME alla visiter le célèbre champ de bataille de Torfou et le monument qui y a été érigé; de là elle se rendit à Clisson, dont elle visita d'abord l'hospice. L'auguste voyageuse fit une promenade sur la Sèvre, et fut enchantée de la fête champêtre et chevaleresque que les habitans lui offroient en différens endroits.

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- A l'occasion de la fête de M. le duc de Bordeaux, une fête a eu lieu lundi au château de St Cloud. Des préparatifs avoient été faits pour une joute qui devoit s'exécuter sur la Seine, en présence de la famille royale, mais le mauvais temps l'a fait ajourner. Les dames des halles de Paris et de Versailles ont été admises à présenter des bouquets au jeune prince. Mardi, la famille royale et la famille de M. le duc d'Orléans ont dîné avec le Roi. Il y avoit en même temps une table de 42 couverts dans la galerie de Diane, et plusieurs autres tables pour les grands-officiers de la couronne.

M. Girod (de l'Ain) est nommé rapporteur de la commission chargée d'examiner la proposition de M. Labbey de Pompières pour la mise en accusation du dernier ministère.

-- M. Claireț, notaire, est nommé adjoint au maire du 6o arrondissement de Paris.

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M. de Granoux, député de l'Ardèche, vient de mourir à l'âge de 75 ans, après avoir reçu tous les secours de la religion. Il siégeoit depuis long-temps à la chambre, et s'y étoit toujours distingué par la sagesse et la solidité de ses principes.

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Antoine-Alexis Cadet de Vaux, économiste et philantrope, est mort, le 30 juin, à Nogent-les-Vierges. Il étoit né à Paris le 13 janvier 1743, et étoit, avant la révolution, membre du collège de pharmacie et censeur royal. Il ́est auteur d'un grand nombre de Mémoires sur l'économie domestique, sur les soupes économiques, sur la pomme de terre, sur l'agriculture, etc. Après l'affaire du 3 rivose, i! demanda, par une lettre insérée dans les journaux, le rétablissement du supplice de la rouc et de l'écartelement pour ceux qui avoient pris part à l'attentat contre Buonaparte : idée qui étonna un peu de la part

d'un homme si distingué, comme le dit le Constitutionnel, par les efforts de la philantropie la plus pure et la plus désintéressée. Le même journal dit que Cadet de Vaux a été atteint de cette fin subite, sans douleur, qu'il avoit désirée, qu'il méritoit, et que la Providence devroit toujours réserver au juste. On ne peut pas disputer des goûts; mais si le journaliste ambitionne si fort cette fin subite, nous autres, gens à préjugés, nous sommes bien loin de former le même vou. L'Eglise, dans ses litanies, nous apprend à demander à Dieu qu'il nous délivre de la mort subite et imprévue; et je crois que c'est la prière que répète plus volontiers le chrétien qui a de la foi.

Une commission de 5 membres vient d'être nommée pour aller étudier la peste dans le Levant. On cite, au nombre des commissaires, MM. Parisot et Champollion. Les membres de cette commission, qui ont été choisis concurremment par les ministres de l'intérieur et des affaires étrangères, doivent s'embarquer à Toulon, à la fin de ce mois, sur un navire de l'Etat qui les transportera d'abord à Alexandrie,

Lord Strattfort-Canning est passé, jeudi, à Paris, retournant à Corfou.

Les députés du Gard ont réclamé contre ce qu'on avoit dit de troubles qui auroient éclaté à Nimes. Ils assurent que, depuis le 19 juin, il ne s'est manifesté dans la ville aucun symptôme d'agitation, et qu'on y jouit d'une tranquillité parfaite. La lettre cst signée de MM. Ricard, le duc de Crussol, de Chastellier, le colonel Lascours, le baron de Daunant. On avoit dit aussi que des scènes scandaleuses avoient eu lieu dans le collège d'Auxerre, que des jeunes gens avoient osé jeter des immondices sur l'autel de la chapelle, et avoient répondu par des impiétés aux reproches du principal. Le maire d'Auxerre, M. Leblanc, écrit que ces faits sont faux, que l'e plus grand ordre règne dans le collège, et qu'il ne sait ce qui a pu donner lieu à ces bruits.

Le dimanche 29 juin, on a inauguré avec beaucoup de cérémonie, à la Rochelle, le portrait de Mue la Dauphine, dont l'auguste princesse a bien voulu faire présent pour l'établissement de bains de mer de cette ville, qu'elle a pris sous sa protection. M. l'évêque de la Rochelle, MM. le général commandant la division, le préfet, le maire et tous les fonctionnaires s'étoient rendus dans l'établissement; plusieurs discours ont été prononcés. Il reste encore à désirer, pour la ville de la Rochelle, le tableau de saint Louis, que M. l'évêque a sollicité de M. le ministre de l'intérieur, pour la cathédrale, placée sous l'invocation du saint roi.

- Le 29 juin, le tonnerre est tombé sur l'église de Bourbriac, près Guingamp, pendant qu'on sonnoit les cloches pour l'écarter.

- Une rixe violente a eu lieu, à Lyon, dans un cabaret auprès de la place de la Ratière; des militaires ont été frappés et même blessés. Cette scène de désordre avoit réuni de nombreux attroupemens, qui n'ont pu être dissipés que par la présence d'un détachement de cavalerie. Avant son arrivée, une grêle de pierres avoit été jetée contre la maison où la rixe avoit pris uaissance, et dont toutes les vitres ont été cassées,

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