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» Pour nous, placé par la Providence à la tête du troupeau, et chargé de l'édifier et de l'instruire, nous nous acquitterons avec zèle, Dieu aidant, de ce noble et saint emploi. Nous demanderons au Seigneur qu'il soit lui-même notre guide et notre appui dans les chemins difficiles où nous avons à marcher, en sorte que nous ne fassions jamais erien qui soit indigne du rang où il nous a élevé, et que non soyons prêt à tout souffrir plutôt que de trahir l'honneur et les intérêts de son Eglise...

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PARIS. Mardi 15, avant le déjeûner, le Roi, le prince son auguste fils, décorés du grand-cordon de la Légion-d'Honneur, et Mme la Dau phine, sont, allés faire une visite à M. le duc de Bordeaux, et l'ont felicité à l'occasion de sa fête. MADEMOISELLE avoit précédé S. M. Les ministres, un grand nombre de pairs et de dignitaires, et les officiers` attachés au service du jeune prince, sont venus ensuite présenter leurs hommages à S. A. RA cause du mauvais temps, les divertissemens qui devoient avoir lieu au Trocadéro ont été exécutés dans l'Orangerie. Il y a eu, dans la galerie de Diane, un goûter de 30 couverts, dont le jeune Henri Dieudonné a fait les honneurs. Les convives étoient ses compagnons d'étude et des soldats de sa compagnie de grenadiers.

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- Le Roi a accordé 30,000 fr. sur sa cassette à la ferme expérimentale du duc de Bordeaux, dans le département de la Gironde.

MADAME, duchesse de Berri, après avoir visité Beaupréau, le Pin en Mauge, Jallais, Chemillé, Vezins et autres endroits célèbres, où elle reçut les plus grandes marques d'enthousiasme, est arrivée de Chollet à la Rochelle, le 11, à trois heures de l'après-midi; elle monta aussitôt en calèche et alla visiter le port, le bassin, les bains MarieThérèse, les restes de la digue Richelieu et l'hôpital d'Auffredi. La princesse reçut ensuite les autorités et les dames, et assista le soir à la fête qui lui étoit préparée. S. A. R., après avoir passé une journée à Blaye, est arrivée le 14 à Bordeaux, où l'on avoit fait les plus grands préparatifs. M. le comte Duhamel, maire de la ville du douze mars, avoit publié une belle proclamation.

recteur

Le 14 juillet, à midi, le grand-maitre de l'Université, de l'Académie de Paris, s'est rendu à l'école de droit pour y installer les comités créés par l'ordonnance du 21 avril pour surveiller les écoles primaires. Le ministre a prononcé un discours sur les attributions des comités. On a lu ensuite les noms des membres des comités pour les 12 arrondissemens. Dans chaque arrondissement, il y a trois curés ou ecclésiastiques, le maire, le juge de paix, et quatre particuliers choisis dans toutes les classes. Dans ce nombre sont des pairs, des députés, des académiciens, des négocians; nous avons remarqué les noms de MM. Lafon de Ladébat, Delaborde, Vassal, Ternaux, Villemain, Lemercier, Mounier, de Gérando, etc. Il faut espérer que l'on ne dira pas que ce sont les Jésuites qui ont présidé à ces choix.

On avoit pu croire que les membres des comités existant avant l'ordonnance de 1824 seroient appelés aux nouveaux comités; mais non ces anciens membres avoient été choisis sous le dernier ministère ; dès-lors ils ne méritoient aucune confiance, et il a fallu les remplacer par des royalistes moins ardens et par des chrétiens moins zélés.. Ce sera un moyen de contrebalancer l'influence des respectables ecclésiastiques appelés à siéger dans les comités.

Le ministre de l'intérieur et de la marine ont fait remettre chacun une médaille d'argent à M. Omer Martin, lieutenant de douanes à Agde, pour avoir sauvé, au péril de sa vie, le 8 janvier dernier, le capitaine et les dix hommes d'équipage du brick français le Gustave, qui étoit assailli par une violente tempête auprès de ce port. Une médaille semblable a été remise au préposé Pastre, qui avoit secondé M. Martin dans cette belle action,

L

M. Titon fils, conseiller auditeur à la cour royale de Paris, vient d'être nommé conseiller à la même cour, en remplacement de M. Titon père, démissionnaire.

La société royale des bonnes lettres propose, pour sujet du prix d'éloquence qu'elle décernera en 1829, un discours sur le caractère politique et moral de Louis XIV. Le prix consiste en une méduille d'or de la valeur de 1500 fr.

Le jeune prince Maximilien de Bavière a quitté Paris pour se rendre à Londres.

- M. le duc de San-Carlos, ambassadeur d'Espagne, est mort jeudi dernier, à Paris.

Don Miguel a, par un décret du 30 juin, adhéré solennement aux résolutions des trois états, qui l'ont déclaré roi de Portugal, à partir de la mort de son père. Aussitôt que ce décret leur a été remis, les états ont fait chanter chacun dans leur église un Te Deum en actions de grâces.

Les troupes de don Miguel sont entrées le 3 juillet, à Porto, sans la moindre résistance. Dès qu'ils se sont trouvés libres, les habitans de cette ville, comme ceux de Coïmbre, ont manifesté hautement leur satisfaction, et proclamé don Miguel roi de Portugal. Les chefs révolutionnaires Saldanha, Palmella, Stubbs, Villaflor et Taipa se sont einbarqués à la hâle.

- L'avant-garde russe est à Bazadjik, près de Varna, à 50 lieues de Constantinople; l'armée russe paroît éviter le défilé de Chouenla, pour se porter sans retard dans les plaines d'Andrinople.

Le gouverneur français du Sénégal a, dit-on, déclaré la guerre au roi le plus puissant de cette contrée. Cette détermination a été prise sur l'avis des principaux habitans de St-Louis.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 14, on reprend la discussion du budget du ministère de l'intéricur, section des services divers.

L'article des haras porte 1,813,00c fr. La commission y propose une

réduction de 41,500 fr. M. Enouf demande qu'elle soit de 300,000 fr. M. le général Tirlet insiste sur la nécessité de multiplier les races de chevaux, surtout pour les besoins de l'armée, et s'oppose à toute réduction: M. de Lastic appuie les économies demandées. M. Syrieys de Marinhac, directeur de l'administration en question, répond aux différentes objections; il annonce que la plus stricte économie a lieu dans toutes les dépenses, que, depuis 1825, on a fait chaque année 50,000 fr. d'épargnes, malgré l'augmentation des étalons. MM. d'Haussez, de Leyval et Jobez parlent en faveur des haras et des écoles d'équitation.

M. le ministre de l'intérieur combat les réductions demandées. Celle de 41,500 fr. est adoptée. Les 212,000 fr. pour les école, vétérinaires d'Alfort et de Lyon passent sans difficulté.

L'article suivant porte 100,000 fr. pour encouragemens à l'agriculture, y compris les bergeries royales et la pépinière du Luxembourg. M. Demarcay lit un discours sur ces encouragemens; mais l'inatten tion de la chambre et le bruit des conversations, épuisant la patience de l'orateur, l'engagent à quitter la tribune. MM. de Tracy, Caumartin, de Noailles présentent des vues sur l'agriculture. M. Sapey défend l'utilité de la pépinière du Luxembourg, attaquée par quelques orateurs. M. de Berbis, au nom de la commission, insiste pour que les 15,000 fr. qui-lui sont allonés soient retranchés. Cette suppression est adoptée. Les autres articles dos services divers sont adoptés sans discussion.

La chambre se forme ensuite en comité secret. Plus de 350 députés étoient présens. On dit que M. Salverte a développé sa proposition tendant au rétablissement de la garde nationale de Paris, et que son discours a plus d'une fois excité les murmures du côté droit. Il paroit que M. le comte de la Bourdonnaye a pris ensuite la parole, et qu'il a présenté des considérations de Fordre le plus élevé pour repousser la proposition. M. Agier a demandé l'ajournement jusqu'après le rap port de la commission chargée d'examiner la proposition de M. Lab, bey de Pompières. M. de Conny se disposoit ensuite à parler contre la proposition de M. Salverte; mais la chambre a fermé la discussion. On ajoute que le côté droit ayant alors vivement réclamé la question préalable, elle a été mise aux voix la première, aux termes du réglement, et qu'elle a été adoptée à une majorité d'environ 20 voix, composée des 2 parties de la droite et de 4 membres du centre gauche. Cette décision, qui a rejeté définitivement la proposition, a été suivie, assure-t-on, des cris réitérés de vive le Roi! et la gauche, dit le Constitutionnel, s'est séparée à la hâte avec les symptômes de la plus profonde affliction.

Le 15, la parole est donnée à M. Béranger pour faire le rapport de la commission qui a examiné le projet de loi relatif au crédit de 1,200,000 fr. en faveur des écoles secondaires ecclésiastiques. Il conclut à son adoption, afin d'assurer l'effet des deux ordonnances du 16 juin, mais en rédigeant ce projet de la manière suivante, pour qu'il ne paroisse point donner d'existence légale à un grand nombre de ces écoles qui existent illégalement d'après l'opinion de la com mission:

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« Il est accordé au ministère des affaires ecclésiastiques, sur les fonds de l'exercice 1829, un crédit extraordinaire de 1,200,000 fr., spécia? lement affecté à l'instruction ecclésiastique secondaire.»

La chambre fixe la discussion de ce projet après celle de la loi sur la partie du budget relative aux dépenses.

Aucun orateur ne s'est fait inscrire à l'avance pour soutenir cette nouvelle loi. Les députés qui se présentent pour la combattre sont MM. de Corcelles, Duplessis de Grénédan, Marchal, de Caqueray, G. de la Rochefoucauld.

On reprend la délibération sur le budget du ministère de l'intérieur. L'article relatif aux établissemens scientifiques et littéraires porte 1,593,000 fr. M. Ch. Dupin prétend que l'école polytecnique ne pro, duit plus d'hommes instruits comme sous l'usurpateur, et que les élèves qui ne peuvent payer 2000 fr. de pension n'y sont pas admis. M. Becquey répond qu'il y a cependant 24 bourses pour les jeunes gens peu fortunés qui présentent des dispositions; qu'il résulte des examens que les élèves n'ont jamais été plus instruits, et que, si les jeunes gens se destinent plutôt pour les ponts-et-chaussées que pour le génie militaire, c'est parce que l'on est en temps de paix. M. Etienne demande le retranchement des 12,000 fr. affectés, à titre de frais de représentation, au gouverneur de cette école. Cette réduction est adoptée.

Encouragemens aux sciences, aux lettres et aux arts, 160,000 fr. M. B. Constant s'oppose à cette allocation. Il est détourné de la voter par la doctrine qu'a professée le ministère sur la prérogative royale, et par l'ordre du jour qu'il a provoqué. Il craint que ces fonds ne servent à protéger des écrivains et des opinions qui étoient en honneur sous le dernier ministère.

M. de Martignac montre qu'il n'a fait que son devoir en soutenant les droits de la prérogative royale, qu'on ne sauroit contester en pareil cas. Quant à l'allocation, elte ne sert point à appuyer la politique du ministère, puisque ces fonds sont distribués en encouragemens par une commission bien connue.

M. Dupin aîné revient sur la question du licenciement. M. Delaborde annonce qu'il auroit continué cette discussion, mais qu'une autre (celle de l'accusation) la fera bientôt rouvrir. A ce souvenir,' M. B. Constant retire sa proposition, et l'allocation est adoptée:

Subvention aux théâtres royaux, y compris l'école de chant et de déclamation, 1,460,000 fr. La commission propose une réduction de' 160,000 fr. M. S. de la Rochefoucauld, directeur-général, s'y oppose. Il entre à cet effet dans des détails pour défendre son administration, et montrer les économies qu'on y apporte. M. G. de la Rochefoucauld s'élève contre les redevances des petits théâtres en faveur des grands. M. le préfet de la Seine et M. le ministre de l'intérieur combattent la réduction demandée, et soutiennent la nécessité de l'allocation. M. de Berbis insiste pour le retranchement, qui est ensuite adopté.

La section V contient 11,825,796 fr. pour dépenses départementales. M. Jobez attaque les préfets, parce qu'ils ont été nommés la plupart par le dernier ministère, qu'ils exercent dans leurs départemns une influence politique dangereuse, et qu'ils ne marchent pas

dans la voie constitutionnelle. Ses excursions excitent à tout moment les interruptions de la droite.

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M. le ministre de l'intérieur se plaint de ce que le préopinant reproche au ministère de mettre trop de lenteur et de prudence dans les épurations désirées; il voudroit que l'on citât un préfet qui n'agit point comme il le doit, et il s'empresseroit de faire justice.

M. Lepelletier d'Aulnay voudroit qu'on s'occupât d'une loi municipale, et qu'on pût examiner les dépenses de chaque département.

M. Gallot demande une réduction de 5c0,000 fr. sur les traitemens des préfets: elle est rejetée. Une autre de 10,000 fr., proposée par M. Thénard, est adoptée. M. Petou demande une réduction d'un vingtième sur les 2,915,000 fr. d'abonnemens pour les préfectures, sommes qui servent aux frais des bureaux et à ceux d'employés. Ce retranchement, qui s'élève à 145,850 fr., d'abord combattu par M. de Berbis, parce que la commission ne l'a pas demandé, est mis aux voix. Deux épreuves étant douteuses, on procède à l'appel nominal, est adopté à la majorité de 151 contre 134, ce qui est suivi d'une vive agitation.

et il

Les articles des dépenses variables de départemens, des secours spéciaux, passent ensuite, et terminent le ministère de l'intérieur.

Le 16, avant que l'on passe à la discussion de son budget, M. le ministre du commerce prononce un discours dans lequel il s'attache principalement à défendre le système actuel de douanes. Le moyen de satisfaire aux réclamations élevées au sujet des vins lui semble être de modérer les droits d'octroi, en commençant par ceux de la ville de Paris.

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MM. d'Harcourt, Voyer d'Argenson et J. Lefèvre se plaignent de la creation du ministère du commerce. M. Syricys de Marinhac défend l'utilité de cette administration; mais il pense qu'on ne doit pas y joindre la direction de l'agriculture, qui ne peut qu'appartenir au ministre de l'intérieur.

M. de Saint-Cricq répond aux orateurs qui ont parlé contre son administration. La chambre adopte la réduction de 30,000 fr. sur le traitement du ministre, et une économie de 33,600 fr. proposée par la commission sur les 272,000 fr. portés pour le personnel des bureaux. MM. Pelet et Petou réclament la suppression des 74,000 fr. demanpour les agens commerciaux. M. de Saint-Cricq soutient l'utilité de ces fonctionnaires. Après deux épreuves douteuses, la suppression est› adoptée à la majorité de 192 contre 126.

dés

L'article suivant porte 380,000 fr. pour le conservatoire des arts et métiers et les écoles royales de Châlons et d'Angers. M. G. de la Rochefoucauld prononce, malgré les murmures de la droite et l'impatience de la chambre, un discours où il rappelle particulièrement le transfert de l'école de Châlons à Toulouse, pour lequel il prétend qu'on a abusé de la puissance du Roi. M. de Syrieys répond à tous les détails dans lesquels le préopinant est entré sur cette école. M. Ch. Dupin revient sur cette affaire; il prend la défense des élèves, parle surtout du duc de la Rochefoucauld-Liancourt, et propose au ministre un plan d'instruction à prescrire.

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