d'hypothèque, de passeports et de ports d'armes, avec un amendement de la commission qui place dans cette catégorie les droits de naturalité, de dispeases de parenté pour mariages, et d'autorisation de servir à l'étranger, M. Pelet vouloit qu'on ajoutat les droits à percevoir par la caisse du sceau des titres; mais son sous-amendement est rejeté, après avoir entendu M. de la Bourdonnaye, rapporteur de la commission. MM. Cabanon, Saglio et Pas de Beaulicu prononcent , au milieu du bruit, chacun un discours sur les sels et les douanes. M. le ministre du commerce se dispose à répondre; mais la chambre n'étant plus en nombre, la séance est levée. La lettre suivante a été insérée dans plusieurs journaux': nous nous faisons un devoir de l'insérer, et de la joindre aux réclamations déjà insérées dans nos précédens numéros. Luçon, 26 juillet. Monsieur, fiers de pouvoir unir au titre de Vendéens celui d'anciens élèves des Jésuites, nous venons payer une dette sacrée en nous a sociant à ceux de nos camarades qui, plus heureux, leur ont déjà offert l'espression de leurs regrets. Puisse le témoignage de la reconnoissance consoler les bienfaiteurs de notre enfance, et prouver à la France que la verưu est sacrifiée à la haine et à la calomnie ! Pour nous, au milieu d'un pays dont les ruines encore fumantes attestent les sacrifices et la fidélité, nous saurons venger nos mal. heureux maitres, en opposant le tribut de notre amour et de notre vénération aux láches outrages du mensonge , et si jamais la légitimité étoit en peril, nous les vengerions encore mieur en les justifiant par notre conduité; on nous verroit rangés les premiers autour des nobles drapeaux encore teints du sang de nos pères; notre dévoûment à la monarchie seroit au-dessus de toutes les épreuves et digne des Jésuites qui nous l'ont inspiré. Signataires : Ernest de Grelier du Fougeroux, Philippe de Citoys, Augustin de Hillerin , Oscar de Bessay, Paul de Bessay, Hyppolite de Buor, Jules de Montreuil, Henri de Puyberneau, Adrien de Chataigner, Benjamin de Maynard. Nous donnerons un fragment du discours de M. Duplessis de Grénédan dans la séance du 30 juillei; l'orateur y caractérise ainsi la première ordonnance du 16 juin : a Sous l'expression vague de congrégation dont elle se. sert, d'osant pas nommer les Jésuites, par une sorte de pudeur qui nait de la conscience de l'injustice; sous cette expression dont on peut arbitrairement 'resserrer ou étendre le sens jusqu'à'y comprendre toute association, même les confréries, elle enveloppe une foule de citoyens, et ouvre un vaste champ aux vexations. Elle viole la Charte, établissant des incapacités arbitraires, pou etre admis aux emplois publics, et les faisant résulter de liens secrets formés devant Dieu, liens si eirangers à l'autorité civile, qu'elle ne peut les connoitre que par la confession de celui qui les a formés. » Elle ramène ayec tout leur cortège de fraude et d'iniquité ces déclarations odieuses que la puissance publique abusée a quelquefois prescrites, sur ce qui sc passe dans le secret de la conscience. » Elle porte atteinte à la liberté de conscience, ne permettant pas aux citoyens d'appartenir à unc congrégation religieuse , sans epcoyrir unc exclusion. » Elle renie la foi catholique, condamnant ce qu'il y a de plus parfait dans la vie chrétienne, la pratique des conseils évangéliques. » Elle est injuste et coupable envers la société, rejetant le bien et admettant le mal; elle l'est envers tous ceux qui professent une religion quelconque, car elle exclut toute société religieuse et non d'autre; mais elle est surtout injuste envers les catholiques , car c'est en effet une seule société et une société catholique qu'elle veut exclure. » Elle est injuste et inhumaine , en dépouillant des hommes innocens d'établissemens qu'ils ont créés par leur travail, leurs talens, leur industrie , leur dévoûment, et par des avances considérables; quelle qu'en ait été la source, elle les dépouille, comptant pour rien une possession paisible de quinze et vingt ans sous les yeus de l'autorité publique. » Elle rend l'autorité barbare et capricieuse , bannissant aujourd'hui ceux qu'elle toléroit hier, quoique rien n'ait changé, et cela sans indemnité, sans souci de ce que deviendront les maitres et les élèves. n Elle porte la desolation dans le scin de trois mille familles , dont le tort est d'avoir pris. confiance dans la protection que l'autorité accordoit aux établisseinens où elles ont placé leurs enfans. Elle les saerifie sans pitié à la clameur d'un parti. Au lieu de les protéger, elle-même elle les opprime , et fuit servir la puissance publique à disperser des prêtres et des enfans. » Elle est dommageable à l'Etat en détruisant à la fois, avec une inconcevable légèreté, huit établissemens florissans, où l'éducation étoit irréprochable, sous quelque rapport qu'on l'envisageat.... » Nous nous ferions ecrupule de ne pas annoncer à nos lecteurs un petit livre auquel le Constitutionnel a consacré deux articles dans le meine numéro; c'est le Petit Catéchisme des Jésuites, par le Père Picotin. D'abord nous ne nous étions pas douté de tout ce qu'il y ayoit de fin et d'ingénieux dans le choix de ce nom; mais le Consttutionnel a eu la bonté de venir à notre secours et de nous prévenir qu'il y avoit là quelque allusion délicate, et que ce Père Picotin étoit un auteur apocryphe, parent du rédacteur d'un journal ultramontain. Voilà qui est clair, à bon entendeur salut. Les lecteurs goûteront sans doute le sel de cette plaisanterie; il est bon qu'ils sachent, en outre, que le Petit Catéchisme porte les approbations du provincial Ignace Fourtiquet et du général Félix Aconiti. Tout cela n'est-it pas spirituel et de bon goût ? Aussi la même feuille libéralc assure que l'écrit en question est plein de malice et d'esprit, et qu'on ne peut se jouer des Jésuites avec plus de finesse et de causticité. Mais quel est l'auteur de cette amusante facétie? On dit qu'elle est du même écrivain à qui nous devions déjà l'Antidote de Montrouge, de celui qui, non content de poursuivre les Jésuites dans ses écrits, les dénonce encore à la chambre et demande leur expulsion. Il paroit que M. Salgues ne compte pas beaucoup sur l'elficacité de ses plaisanteries, et qu'il a senti le besoin d'employer d'autres armes. Ses pamphlets et ses pétitions se prêtent un mutuel appui, et il aura l'honneur d'avoir contribué par l'ane au coup qui a frappé les Jésuites, comme il a la gloire de continuer à les poursuivre après ce coup. Nous demandions dernièrement si ce M. Salgues étoit le prêtre constitutionnel qui avoit écrit à la convention le 4 frimaire an II. Seroit-ce aussi le même qui publioit, en 1797, un Journal des Spectacles. est-ce le même qui est auteur du livre intitulé : Des erreurs et des préjugés répandus dans la société, livre rempli de plaisanteries assez peu, religieuses et de détails que le goût auroit dû supprimer. On y lit, page &o du tome II : On ne trouve guère de prophètes que dans les temps d'ignorance et chez les peuples superstitieux. En général, l'auteur affecte un ton railleur et goguenard, même en parlant de ce qu'it y a de plus sérieux et de plus respectable; il veut imiter le persisllage de Voltaire, et se moque des dévots, de leurs préjugés ou de ce qu'il platt aux incrédules d'appeler ainsi. La manière dont il discute quelques faits relatifs à l'Ecriture est d'un homme qui cherche plus à faire rire qu'à éclairer. Si M. Salgues le pétitionnaire et l'auteur du Petit Catéchisme étoit le parent de celui dont nous venons de parler, les Jésuites et le Père Picotin se consoleroient d'avoir un tel adversaire. Il n'y a point parmi eux de Père Fourbiquet; ne seroit-il pas possible d'en trouver parmi ceux qui auroient renoncé à leur état en 1793, et qui auroient dé-'. claré qu'ils étoient jusque-là des imposteurs et des fourbes ? : Réflexions d'un Français catholique romain sur deux articles de la Charte et sur les ordonnances concernant les petits séminaires par M. Boussot, ancien avocat (1). L'auteur examine les articles 5 et 6 de la Charte , et en déduit la légalité de l'existence des Jésuites. Il combat la première ordonnance du 16 juin, et raontre l'injustice de la mesure adoptée par le ministère. Cet écrit est d'un homme religieux, droit et qui raisonne juste : les libéraux et les journaux n'en feront pas l'éloge, car il les apprécic très-bien. (1) In-80, prix, 60 cent. et 75 cent. franc de port. A Paris, chez Béthune, et au bureau de ce journal. Nouvelles Réflexions sur l'ordonnance du 16 juin 1828, concernant les petits séminaires, in-8°, chez F. Didot. Cet écrit n'a point rapport à la première ordonnance rela à tive aux huit maisons des Jésuites, il ne parle que de la seconde sur les écoles ecclésiastiques, et il a pour but de la justifier. Il commence par se plaiņdre qu'on ait mis de l'exagération dans cette discussion : « Il n'est pas plus permis d'agiter, d'effrayer le troupeau, que d'outrager le pasteur. Le zèle excuse les alarmes du fidèle, mais il ne l'autorise pas à les répandre. C'est de plus haut qu'elles doivent partir, quand elles sont fondées. » Ces observations, dégagées de toute amertume et de toute personnalité, sont principalement applicables à l'époque présente ; les noms de violation du sanctuaire, de persécution de l'Eglise catholique, ne sont pas des termes abstraits pour la génération à laquelle on parle. Ils vont remuer au fond des cours des émotions - toutes vivantes, et quand on les prononce avec éclat, quand on les innprime à la tête des actes du gouvernement, on glace de terreur les ames les plus fermes. Nous vivons au milieu des confesseurs, et nous avons vu les martyrs. Les pierres portent encore les traces de leur sang, et leur pied toucha le même échafaud où chaque jour monte l'assaşsin pour subir sa peine. Qu'on ne soit donc pas étonné, si quelques phrases bien sombres et bien alarmantes ont encore la puissance de plonger l'Eglise dans une inconsolable désolation. Les provinces surtout, condamnées à ne voir les évènemens que comme il plaît aux feuilles publiques de les raconter, privées de la connoissance des causes qui les produisent, et par conséquent, incapables de les isoler des commentaires passionnés qui les précédent ou qui les suivent; les provinces sont livrées sans défense aux plus fausses terreurs. Elles se hâtent de faire part de leur trouble aux écrivains de la capitale qui le leur ont envoyé; ceux-ci s'en servent de nouveau pour légitimer les frayeurs qu'ils ont répandues. Les couleurs se rembru." nissent, un long gémissement s'exhale de toutes les bouches, et, comme dans ces iles reculées dont parlent les voyageurs, on entend gronder les orages sous un ciel serein. » On voit que l'auteur n'est point effrayé de notre situation; loin de s'alarmer des maux de l'Eglise et des dangers de la religion, il est calme et tranquille, il a même la force d'être plaisant et de semer sur un si grave sujet de piquantes railleries. Non-seulement il ne voit rien de tâcheux dans Tome LVI. L'Ami de la Religion et du Rni. Bb . l'ordonnance; il va jusqu'à dire qu'elle plante l'arbre de vie au milieu de nos institutions, qu'elle unit plus intimement l'autel au trône et la religion à l'Etat. Nous n'osons plaisanter à notre tour sur ces magnifiques promesses, mais l'examen que nous allons faire des Nouvelles Réflexions dissi pera, à ce que nous croyous, le prestige, et monirera que l'auteur est bien peu instruit de ce qu'il devroit savoir le mieux. L'auteur discute trois reproches faits à l'ordoupauce, t' sur la fixation du nombre des élèves; 29 sur la nominau, tion des directeurs; 3° sur le diplome de bachelier. Sur le premier grief, l'auteur prétend que les petits séminaires n'ont pas toujours existé et ne sont pas nécessaires à l'Eglise, Qui ne sait, dit-il, qu'avant le commencement de ce siècle, on n'avoit point entendu parler d'écoles secondaires ecclésiastiques ni de petits séminaires ? Le clergé se formoit auparavant dans les collèges. Les petits séminaires n'ont pas. vingt années de date, le sacerdoce s'est per pétué pendant dix-huit siècles sans leur secours, on en trouve à peine des vestiges dans les conciles et dans la discipline générale de l'Eglise. Leur établissement étant dû à l'esprit irréligieux du siècle, cet esprit venant à changer, ils seroient parfaitement inutiles. L'auteur va plus loin; à l'en croire, d'après les états adressés par les évêques, le nombre des théologiens dans les grands séminaires est à peu près le même cette an à Déc qu'en 1821, d'où il suit qu'avec des petits séminaires plus multipliés et un nombre presque double de jeunes éléves, il ne s'est guère plus manifesté de vocations sacerdotales dans un temps que dans l'autre. Ailleurs l'auteur avance que, depuis 1809, les institutions et les collèges communaux ont donné plus de prêtres à la France que tous les petits séminaires ensemble. Il y a, dans ces assertions, bien dus inexactitudes et de l'exagération. Il est faux que l'on trouve à peine dans les conciles des vestiges des petits séminaires, puisque le concile de Trente recommande formellement la formation de ces écoles ecclésiastiques. Dans sa 23° session , chap. 18, il entre dans de longs détails sur ces établissemens, et ce qui prouve qu'il est question là de ce que nous appelons proprement des petits séminaires, c'est que le concile dit qu'on y recevra des enfans âgés au moins de 12 ans; il veut qu'on choisisse de préférence les enfans des pauvres, qu'ils portent dès lors |