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avoient été violées sous plusieurs rapports; d'abord il existoit des associations prohibées, et les lois de l'Université étoient violées. Puisqu'on répète sans cesse les mêmes argumens, il faut bien répéter la même réponse. Où sont les lois qui prohibent les associations, où sont les lois de l'Université? La loi ne reconnoît pas les congrégations religieuses ne pas reconnoitre est-ce prohiber?

»Je défie de trouver ce mot dans aucune loi, et en effet, dans quoi consiste une congrégation religieuse non reconnue? Dans des engagemens de conscience secrets; comment la loi pourroit-elle prohiber de telles choses? Mais si de pareilles lois existoient, pourquoi ne les faites vous pas exécuter? La France est couverte d'associa-, tion de tous les genres, et comment expliquer dans le royaume trèschrétien cette préférence de rigueur pour les associations catholiques, et cette tolérance pour toutes les autres?

» Les circonstances, dites-vous, rendoient cette mesure nécessaire, voilà une raison; mais puisque vous reconnoissez que cette mesure étoit importante et touchoit à des intérêts délicats, même inflammables, il semble que, dans un moment où l'on parle tant de franchise et de vérité, il auroit été bon d'entrer dans quelques détails sur ces circonstances, dont tout le monde ne paroît pas également frappé. Cette raison, la seule que vous puissiez donner, a quelque chose de vague et de mystérieux, qui ne satisfait pas tous les esprits.

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Vie du bienheureux Alphonse Rodriguez, béatifié en 1825 (1).

Alphonse Rodriguez, né à Séville le 25 juillet 1531, étoit fils d'un marchand, et exerça d'abord le négoce de son père. Il se maria, et perdit sa femme au bout de quelques années, et deux enfans qu'il avoit eus d'elle. Des revers de fortune l'obligèrent de quitter le commerce: il se donna tout entier à la piété, et, en 1571, il entra comme frère ou coadjuteur temporel dans la compagnie de Jésus. Il fit son noviciat à Valence, et fut envoyé ensuite à Majorque, où il résida jusqu'à sa mort. C'est là que, pendant plus de quarante ans, il donna l'exemple des plus hautes vertus. Sa ferveur, son humilité, son esprit de pauvreté et de mortification, furent récompensés par des faveurs signalées. Sa charité parut avec éclat dans des circonstances malheureuses, et, entr'autres, dans une épidémie qui régna à Majorque. Il mourut le 31 octobre 1617, dans une grande réputation de sainteté, qui fut attestée par des miracles. On informa sur ces faits, ainsi que sur ses vertus, et les procédures, tour à tour abandonnées et reprises, furent terminées par deux décrets, l'un de Clément XIII, du 20 mai 1760, qui déclare l'héroï me des vertus d'Alphonse; l'autre de Léon XII, du 31 juillet 1824, qui déclare constans deux miracles opérés par l'intercession du bon religieux. Le 29 septembre 1824, le sou

(1) In-12, prix, 2 fr. 25 c. et 3 fr. 25 c. franc de port. A Lyon, chez Rusand, à Paris, chez le même, rue Pot-de-Fer, et au bureau de ce journal.

verain pontife prononça que l'on pouvoit procéder sûrement à sa béatification, et la cérémonie eut lieu le 12 juin 1825, comme nous l'a vons raconté dans le temps.

La Vie que nous annonçons a été rédigée d'après les matériaux les plus authentiques: on s'est servi de la Vie écrite par le Père Archangeli, et réimprimée à Rome en 1825; de celle écrite en latin par le Père Janin, et publiée à Lyon en 1648, et de celle du Père de Boissieu, publiée aussi à Lyon. Le nouvel éditeur s'est attaché à faire un ouvrage édifiant et instructif. Il examine, dans sa préface, le degré de confiance qu'on doit accorder aux faits surnaturels, et à la fin du volume il donne l'histoire de cinq miracles opérés dans ces derniers temps à Aix, à Saumur, à Laval et à Lyon. Nous mentionnerons rapidement ces faits.

Le premier regarde un ecclésiastique qui n'est pas nommé dans l'ouvrage, mais que l'on sait être M. Rondeau. Il étoit atteint d'une vomique, et condamné par les médecins : il fut guéri subitement, le 19 janvier 1826, à la suite d'une neuvaine faite lorsque l'on solennisa' à Aix la béatification d'Alphonse. Ce miracle a été constaté par une enquête, et l'ecclésiastique, objet de cette faveur du ciel, continue à se livrer au ministère. La Soeur Saint-Joseph, religieuse hospitalière de Saumur, fut aussi guérie subitement, le 7 mars 1826, à la suite d'une neuvaine au bienheureux. On cite deux miracles opérés à Laval; l'un sur Jean Hamé, atteint d'une surdité complète; l'autre sur Perrine Roux, femme Tarrière, qui avoit l'os du bras carié. A Lyon, la Sœur Saint-Luc, religieuse de Saint-Charles, a été guérie également, en 1826, d'une paralysie qu'on croyoit sans remède.

Ces faits récens ajoutent un nouve! intérêt à cette Vie, qui est sagement écrite. On dit que l'auteur est un de ceux qui doivent leur guérison à l'intercession du bienheureux.

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Ceux de nos Souscripteurs dont l'abonnement expire le 12 août sont priés de le renouveler de suite, afin de ne point éprouver de retard dans l'envoi du Journal. Cela est d'autant plus urgent pour ceux qui en font la collection, qu'ils pourroient, par un plus long retard, nous mettre dans l'impossibilité de leur donner les premiers numéros du réabonnement.

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Ce Journal paroît les mercredi et samedi de chaque semaine; prix pour la France 8 francs pour trois mois, 15 francs pour six mois, et 28 francs pour l'année, franc de port: POUR LES PAYS ÉTRANGERS, la Suisse exceptée, 9 francs 50 cent. pour trois mois, 18 francs pour six mois et 33 francs pour l'année. Chaque trimestre formant un volume, on ne peut souscrire que des 12 février, 12 mai, 12 août et 12 novembre, époques où commence chaque volume. Les lettres et envois d'argent doivent être affranchis et adressés à M. Ad. LE CLERE, au bureau de ce journal.

Manuel d'un jeune prêtre, ouvrage dédié au jeune clergé sous les auspices de M. l'évêque de Montpellier (1).

L'auteur de cet ouvrage n'y a point mis son nom, mais nous savons que c'est M. l'abbé Bastet, chanoine et grandvicaire de Montpellier. Cet ecclésiastique, qui a exercé longtemps le ministère, et qui a dirigé pendant plusieurs années le grand séminaire du diocèse, a voulu rendre son expérience utile au jeune clergé. Il est touché de la situation et de l'embarras d'un jeune prêtre lancé, au sortir de l'ordination, à travers toutes les difficultés du ministère, astreint à des rapports habituels avec le monde, obligé de se décider dans des cas épineux, et exposé à perdre dans ses devoirs extérieurs l'esprit de recueillement et de ferveur qu'il a dû puiser au séminaire. L'auteur a donc cru devoir offrir aux ecclésiastiques un recueil d'avis, de règles, d'instructions et de maximes propres à les guider dans leurs délicates fonctions.

Son ouvrage est en quatre parties, dont la première traite de la conduite publique et privée d'un jeune prêtre. L'auteur entre sur ce point dans tous les détails, il suit le jeune prêtre dans ses rapports avec ses parens, ses paroissiens, ses domestiques. Il examine quels défauts sont plus à craindre pour lui, quelles vertus sont plus nécessaires, comment il doit se comporter à l'égard des abus et des désordres. Il montre la nécessité de l'étude, des exercices et des lectures de piété, de la méditation, etc.

La seconde partie a pour objet les sacremens. L'auteur rappelle, entr'autres, les principales questions qui peuvent s'élever sur le baptême, sur la confirmation, sur la pénitence, sur l'eucharistie; il a un petit traité d'embryologie sacrée, ou considérations sur les dangers de salut

que court un enfant par la privation du baptême. Il s'étend sur la préparation à la première communion, sur les qualités et les

(1) 2 vol. in-8°. A Montpellier, chez Séguin, et à Paris, au bureau de ce journal.

Tome LVI. L'Ami de la Religion et du Roi.

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devoits du confesseur, et sur ce qu'il y a de plus important à savoir dans la pratique de ce ministère difficile. Telles sont les matières qui rers plissent le premier volume, lequel a plus de 600 pages, y compris l'introduction.

Le second volume, qui est encore un peu plus considérable, commence par des additions et corrections pour le t. Ier. Il offre un tableau des cas réservés en latin, puis la continuation de la seconde partie sur les sacremens, savoir, l'extrême-onction, l'ordre et le mariage. Il trace des règles pour la réhabilitation des mariages.

La troisième partie, qui traite de la morale, comprend cinq traités, sur les devoirs du chrétien; 2o sur la coopération au péché d'autrui; 3o sur la justice commutative; 4o sur les cas où il est permis de retirer un gain de l'argent; 5° sur l'exposition et l'accord de trois règles principales de droit canonique.

La quatrième partie est sur la direction et les matières ascétiques. L'auteur la termine par deux espèces d'appendices. L'une est une courte analyse d'un traité d'Aquaviva : Industriæ...ad curandos animi morbos. Cet article est en latin, ainsi que le suivant sur l'usage du mariage. Ce dernier traité ne doit être lu' que par les confesseurs,

Nous avons voulu donner une idée des matières embrassées par l'auteur dans cet ouvrage. On n'attend pas de nous un jugement détaillé sur une telle production; nous n'avons pu la parcourir que très-rapidement, et nous avons dû même nous abstenir d'en lire différentes parties. Ce Manuel se recommande d'ailleurs par la réputation de zèle et de piété de son auteur, et par le nom du prélat sous les auspices duquel il paroît. M. l'abbé Bastet annonce qu'il a reçu en outre de grands encouragemens de plusieurs prélats et ecclésiastiques.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Par une circulaire du 4 août, M. l'archevêque de Paris a ordonné des prières pour la cessation des pluies continuelles qui désolent les campagnes. A commencer du 6 août jusqu'au 14, on doit dire à toutes les messes l'oraison Pro

fructibus terræ. Dimanche, on chantera après la grand'messe le répons Domine, non secundùm... avec le verset et l'oraison analogue, l'antienne Sub tuum avec le verset et l'oraison, et l'on donnera la bénédiction avec le saint ciboire. Les fidèles sont invités à unir leurs prières particulières aux prières publiques, et à y joindre d'autres bonnes œuvres pour les rendre plus efficaces. Dans plusieurs diocèses, évêques ont ordonné des prières pour le même objet.

les

Le mardi 5, M. d'Hautpoul, nouvel évêque de Cahors, a prêté serment entre les mains du Roi. Le prélat avoit été sacré à Sens, comme nous l'avons annoncé, par M. le cardinal de La Fare, assisté de MM. les évêques de Troyes et de Samosate. Le prélat est sur le point de partir ponr son diocèse. Nous ferons connoître plus tard sa Lettre pastorale pour sa prise de possession.

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L'annonce que nous avons faite des représentations des évêques au Roi sur les dernières ordonnances a donné l'éveil aux journaux qui avoient provoqué ces mesures par leurs déclamations réitérées. Nous nous consolons pour notre compte des douceurs qu'ils nous adressent à ce sujet, mais nous ne pouvons concevoir comment ils contestent aux évêques le droit d'adresser des représentations au Roi sur les objets qui peuvent intéresser la religion. Le Journal des débats et le Constitutionnel se sont donné le mot pour attaquer à ce sujet les évêques; eux qui, pendant plusieurs années, se sont élevés avec autant d'audace que de constance contre tous les actes de l'autorité royale, ne veulent point permettre aux évêques des représentations respectueuses. Ainsi les premiers pasteurs n'auroient pas le même privilège dont le premier journaliste peut user et abuser même impunément. Il est, dit-on, de l'essence du gouvernement représentatif que chacun censure les actes du ministère; mais les évêques n'ont pas là-dessus la même liberté que le plus mince écrivain; ils sont condamnés à l'obéissance passive et au silence absolu. Telle seroit la conséquence du système des deux journaux, au moment même où ils réclament pour eux la liberté illimitée de tout dire et de censurer l'autorité sans aucun ménagement. Mais, dit-on, les évêques ne font point corps, ils n'ont point droit d'adresser des représentations en commun, ils ne peuvent même se réunir; singulières assertions, pour ne rien dire de plus, dans la bouche de ceux qui Cc a

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