grettent que, dans cet ouvrage d'ailleurs si utile, l'auteur ait parlé si brièvement de la réhabilitation des mariages nuls, et qu'il n'ait fait, pour ainsi dire, qu'efflcurer la matière; cette lacune est d'autant plus sensible de nos jours, que, par une suite naturelle de l'affoiblissement de la foi et de la dépravation des moeurs, l'application des principes sur cette matière est beaucoup plus pratique qu'elle ne l'étoit autrefois. » La Dissertation est partagée en deux chapitres, l'un sur la rénovation du consentement nécessaire pour réhabiliter un mariage nul, l'autre sur la forme extérieure à observer dans cette réhabilitation. L'auteur distingue les diverses hypothèses qui peuvent se présenter, et éclaircit les difficultés auxquelles elles peuvent donner lieu. Il procède avec beaucoup de méthode, discute avec sagacité, et cite un grand nombre d'autorités. Sa Dissertation se termine par un résumé clair et précis. A la suite, on a mis deux pièces importantes; l'une est une instruction que Benoît XIV, alors archevêque de Bologne, adressa aux curés et confes de son diocèse sur la manière de recourir à la péniten, cerie et d’en exécuter les rescrits relatifs au mariage; l'autre est l'instruction du cardinal Caprara, en date du 23 mai 1803, sur la réhabilitation des mariages nuls contractés depuis la révolution. Tout cela est très-propre à guider les pasteurs dans les cas difficiles qui peuvent se présenter. seurs NOUVELLES POLITIQUES. Paris. Le Roi vient d'accorder un nouvean secours de 2000 fr. pour les familles indigentes de Marseille que la variolide qui règne dans cette ville a atteintes. -- Depuis plusieurs semaines, la santé de M. le comte de la Fer ronnays donnoit quelque inquiétude : le Roi a bien voulu lui accor der un congé pour aller prendre les eaux de Carlsbad en Bohême. S. Exc. est partie le 7, et doit revenir à la fin de septembre. Par ordonnance du 3, le Roi a chargé du portefeuille des affaires étrangères, pendant l'absence de M. de la Ferronnays, M. Gérard de Rayneval, ambassadeur en Suisse. Par une autre ordonnance du même jour, M. de Rayneval est nommé ministre d'Etat et membre dn conseil privé de S. M. - Madame, duchesse de Berri, r.venue à Pau le 27, a reçu les avo torités locales, ct s'est rendue à l'église St-Martin, où elle a assisté à a la bénédiction. Elle a visité les travaux de la casernc et différens établissemens, notamment les bains. MADAME est allée ensuite à SaintSauveur prendre les eaux, et s'est arrêtée quelques instans à St-Pé, Lourdes, Argelès et Luz, au milieu d'une population ravie de son affabilité. S. A. R. a pris ses bains dans le même lieu où Mme la Daúphine les avoit pris en 1823. La princesse a fait une promenade dans les sites des environs, et n'a pas craint de gravir la haute montaçnc. de Saint-Pierre, et de monter jusqu'à l'habitation de la centenaire. - M. le chancelier de France est parti jeudi dernier pour les eaux de Bourbonne. En son absence, M. le marquis de Pastoret présidera la chambre des pairs. Sur le réquisitoire de M. le procureur du Roi, la Gazette de France qui a paru lundi soir à Paris, à la date du mardi 5 août , et les numéros de ce journal destinés aux départemens portant la date du mercredi 6, ont été saisis à la poste à l'occasion d'un article intitulé Session de 1828, qui présentoit des réflexions sur les résultats de cette session. La police a aussi envoyé dans les bureaux de la Gazette enlever les numéros en question qui restoient. L'éditeur responsable va être cité devant le tribunal correctionuel, M. Hennequin s'est chargé de la défense de cette feuille. Le Journal des débats lui-même troure que la liberté de la presse devoit permettre à ses adversaires d'exprimer aussi leurs opinions, et que l'autorité auroit pu se dispenser de celte rigueur. On se rappelle que le sieur Gambart , libraire , rue Saint-Jacques, avoit été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à un an de prison et 500 fr. d'amende, pour avoir été trouvé nanti de livres condamnés qu'il u'avoit pas même craint d'annoncer dans son catalogue. Sur l'appel, la cour royale, après avoir fait procéder à un supplément d'instruction, a confirmé purement et simplement la sentence des premiers juges. - Le ministre de l'intérieur a envoyé, aux musées et aux églises des départemens, plusieurs tableaux qui faisoient partie de la dernière exposition. Une seconde statue, représentant le connétable Duguesclin en habit de guerrier, vient d'être placée sur le pont Louis XVI, à côté de celle du grand Condé. - M. le comle de Villèle est parti, mardi dernier, pour se rendre à Toulouse. Le nommé Chilliat, instituteur, prévenu d'avoir brisé un confessionnal dans l'église Saint-Georges, à Lyon , a été acquitté par le tribunal correctionnel de cette ville. Il a été établi que cet homme étoit atteint d'aliénation mentale. - Les lettres de Marseille annoncent que la maladie qui règne dans cette ville diminue chaque jour, et tout fait espérer qu'avant peu elle aura entièrement cessé, Lá certitude où l'on est maintenant dans le pays que cette maladie n'est autre chose qu'une petite vérole, et qu'elle n'a jamais présenté des symptômes appartenant à d'autres maladies, a déjà mis un terme aux craintes exagérées qui ayoient pu se répandre dans le principe. a Le Roi, par une décision du 22 de ce mois, a accordé à la commission sanitaire qui se rend en Egypte un supplément annuel de 4000 fr., pendant les deux années qu'exigent les travaux qui lui ont été confiés. Cette commission est composée de MM. Pariset , Dumont, Bosc, Guilhou , Lagasquie et Félix d'Arcet. Une division française, composée des vaisseaux le Scipion et le Breslaw, de la frégate la Syrène, de la corvette la Diligente et du brick l’Arlesienne, est arrivée à Milo pour renforcer l'escadre de l'amiral de Rigny. Le Scipion a été envoyé de suite devant Navarin. Il paroît que M. le colonel baron Juchereau de St-Denis, qui est chargé d'une mission en Grèce par le gouvernement français, est chargé par lui de remettre une somme de 500,000 fr. au président de la Grèce. Cet envoyé a pour secrétaire le philhellène M. Grasset, qui résidera en qualité de chargé d'affaires de France auprès du comte Capo d'Istria. Le président de la Grèce, à l'occasion de l'arrivée de ces agens et du subside, a adressé au Panhellenion ou assemblée nationale un rescrit pour se louer des dispositions de la France. Le marquis de Hastings, le fils de lord Holland, 2 fils de lord Ellenborough , et d'autres jeunes gens appartenant à des familles distinguées d'Angleterre , ont demandé à servir dans l'armée expéditionnaire de Toulon, et le Roi y a consenti. Ils vont se rendre à l'étatmajor du général Maison, qui leur donnera de l'emploi. - La peste reduuble ses ravages à Bucharest. Les consuls ct les étrangers ont abandonné la ville. Ce fléau s'étend même dans la province, et il seroit bien possible qu'il contrariât les opérations des Russes. La flotte russe qui se rend dans la Méditerranée se compose d'un vaisseau de 84 canons, de 4 autres de 74, et de 3 frégates de 48. Elle est commandée par le contre-amiral Ricord. Une poignée de factieux , qui s'étoit réorganisée dans la HauteCatalogne, vient d'être poursuivie et presque détruite par les trou. pes du roi d'Espagne. Les membres de la junte insurrectionnelle qui s'étoit déjà formée ont été dispersés, et l'on est parvenu à s'emparer, à Puycerda, du président de cette junte, le docteur Solanell. - L'ile de Madère a reconnu l'autorité de don Miguel, malgré les efforts du gouverneur Valdez, ami et créature de Saldanha, qui a poussé l'obstination jusqu'à faire tirer sur les habitans. Après une lutte sanglante entre ceux-ci et les troupes de Valdez, l'autorité constitutionnelle a été renversée, et le nouveau gouverneur, au débarquement duquel elle s'étoit opposée, a été installé au nom de Miguel Ier. L'ile St-Michel, l'une des Açores, s'est aussi déclarée pour le nouveau roi. Le roi et la reine de Sardaigne sont arrivés , le 31 juillet, à Chambéri, où ils doivent séjourner quelque temps. Ils y ont été accueillis avec les plus grandes démonstrations de joie. Quelques journaux avoient parlé d'une révolte dans le royaume de Naples : il paroit qu'il ne s'agissoit que d'une troupe de vagabonds qui avoient osé proclamer la constitution française de 1793 et arborer la cocarde tricolore. Les autorités ont pris les mesures les plus énergiques contre ces agitateurs, et deux régimens ont suffi pour disperser les malintentiounés, qui ont été urrétés et vont étre jugés. Ceite bande appartenoit à l'association des carbonari, et avoit pour chefs les frères Capozzoli, - La foudre est tombée, le 29 juillet, sur le sommet de la tour de l'église Notre-Dame à Malines, et y a mis le feri. Cet incendie a été éteint en peu d'instans; cependant un des piliers de la lanterne a été entièremeni brûlé, et un autre est fort endommagé. - Trois bâtimens ont été capturés par la station française à la cote occidentale d'Afrique , comme étant employés à la traite des nègres dans ces parages. - La législature des Etats-Unis vient de consacrer l'existence de 2 congrégations de femmes, celles des Soeurs de la charité de SaintJoseph et des Sæurs de la Visitation. Parmi les conditions imposées à ces deux corporations, on remarque la défense d'acquérir ou de posséder, même indirectement, en immeubles un revenu de plus de 3500 dollars. Nous recevons à l'instant la déclaration suivante, que nous nous empressons de consigner dans ce journal. Nous donnerons successivement d'autres pièces de ce genre, qui sont d'honorables témoi. gnages en faveur d'hommes estimables et indignement calomniés : Les prétres du diocèse d'Amiens, anciens élèves de Saint-Acheul, sur le point de se séparer après la retraite pastorale, à M. le rédacteur de l'Ami de la religion et du Roi. Amiens, le 6 août 1828. « Monsieur, des cæurs plus désintéressés que les nôtres dans l'affaire des Jésuites ont fait entendre avant nous leurs profonds gémissemens; mais ce ne sont point leurs douleurs qui ont éveillé les sentimens dont nous sommes pénétrés pour ceux qui furent à la fois nos maitres, nos amis et nos modèles. Ministres du sanctuaire, formés à l'illustre école de Saint-Acheul, nous étions dispersés isolément dans les divers ses parties de ce diocèse, et nos plaintes n'ont pu s'unir jusqu'à ce moment aux voix courageuses qui ont exprimé les premières allietions de la religion. » Cependant ce n'étoient pas les beaux exemples qui nous man. quoient. La France et l'Europe catholique connoissent les nobles efforts, les sollicitudes et les témoignages d'estime par lesquels notre digne prélat a tenté de sauver ce précieux monument de son dio. cèse, qui lui coûte tant de larmes et de regrets. Personne n'ignore non plus combien il a trouvé de sentimens sympathiques autour de lui. C'étoit donc uniquement l'occasion qui nous manquoit pour réunir les hommages que nous devions à la vérité, et que nous étions tous impatiens de lui rendre. Rassemblés depuis quelques jours en assez grand nombre pour la retraite pastorale, sur le point de retourner au milieu de nos ouailles, c'est un besoin pour nos coeurs, avant de nous séparer, de faire connoître nos sentimens à la France entière, et d'acquitter envers nos maîtres une partie de notre dette de reconnoissance et de respect, surtout la dette de justice qu'ils ont droit d'attendre dans la persécution et l'adversité. a » Un des reproches qui ont retenti le plus haut contre eux , c'est d'avoir perdu de vue l'objet principal de leurs établissemens religieux , qni étoit de préparer des sujets pour le sanctuaire. Plus de trois cents prêtres, actuellement en exercice dans le seul diocèse d'Amiens , et sortis de leur petit séminaire de Saint-Acheul, sont là pour démentir cette odieuse imputation. » On les accuse d'être les corrupteurs de la jeunesse, les propagateurs d'une fausse et dangereuse morale. Comment répondre à de telles calomnies autrement que par un sentiment profond d'indignation ? Qui donc a vu de plus près que nous cette vie sans reproche et sans mystère ? Ah! loin de nous défendre d'avoir été nourris de leurs leçons, nous n'éprouvons tous qu'un seul regret, c'est de n'avoir emporté d'une telle école que d'imparfaites imitations des modèles de science et de vertu que nous avons eus sous les yeux ! Mais si ce n'est pas leur rendre un témoignage digne d'eux que de citer nos travaux et les fruits de notre ministère en preuve de leur haute sagesse et de leurs saintes instructions , au moins devons-nous dire qu'il n'existe pas en nous une seule semence de bien, ni un principe de vertu que nous ne tepions de leurs exemples et de leurs conseils. » Défenseurs intrépides de cette religion dont on ne leur prête que le masque, dévoués à Dieu et au Roi, amis de l'ordre et de la paix publique, sévères à eux seuls et indulgens pour les autres, tels nous avons connu ces pieux instituteurs de notre jeunesse. » Puisse ce témoignage public de reconnoissance et de respect les consoler dans les persécutions et la disgrâce ! Puisse cet hommage rendu à l'innocence et à la sainteté de leur vie adoucir les amertumes dont on les abreuve ! S'il ne guérit point des préventions aveugles et des ignorances honteuses, qu'il serve du moins à constater qu'il reste aux Jésuites des cæurs dont l'affection et la reconnoissance ne s'affoibliront jamais pour eux, et des voix qui ne cesseront de protester contre l'injustice, le mensonge et l'impiété du siècle corrupteur où nous vivons. • » Agréez, etc. » L. Friant, curé-desservant; J.-M. Pouillet , curé-dess. de Morlancourt; H. Maillard, vicaire de Saint-Leu, à Amiens; C. Lardé, cure du bourg de Lihons; Cozette, curé-dess. à Mons; Decoisy, vicaire de Saint-Jacques, à Amiens; Pipaut, vicaire de Saint-Remi, à Amiens; Michel ainé, curé d'Ercheu ; Picard, curé-dess. de Baisieux; Thuillard, curé de Morcourt; Martin, curé de Taisvil; Gallet, curé de Foucançour; T. Vasseur, curé dess. de Bussus; Tétart, curé-dess. de Buleux; Landrieux, curé-dess. de Maizicourt; Levarlet, curé-dess. de Villers-sous-Ailly; Caron, curé-dess. de Cramont; Devauchelle, curedess. de Sorel; Evrard, curé-dess. de Canaples; Loir, curé-dess. de Guerbigny; Devillers, vicaire de la cathédrale d'Amiens; Liquette , curé-dess. de Bouchoir; Carrette, curé-dess. de Bourseville; Rouvillain, curé, dess. de Marchélepot; Darra , curé-dess. de Vraignes ; Du-: fourmantell, curé-dess. de Pierrepont; Vermont, curé.dess: de Sallyle-Sec; Hersent, chapelain et vicaire à Corbie; Lejeune, curé-dess. de Frohen-le-Grand; Baloche, curé-dess. de Pertain; Cauchy, cure |