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obey his decisions who were displeased with his manners, and who even differed from his opinions. Thus was he finally elevated to a height in the general esteem which was the more remarkable from its being gained by qualities which neither charmed individuals nor dazzled the public.

Each left a school. In the one we may learn how to sustain our renown and our power abroad; in the other how to advance our prosperity at home. Both were the citizens of a free state, but if I might venture to distinguish the peculiarities of these two illustrious Englishmen by a reference to classical examples, I would say that the one resembled a Greek in the most glorious times of Athens, the other reminded you of a Roman in the noblest epoch of the city of Romulus.

APPENDIX.

TWO MEMOIRS, READ BY M. DE TALLEYRAND AT THE NATIONAL INSTITUTE.

Essai sur les avantages à retirer de colonies nouvelles dans les circonstances présentes. Par le CITOYEN TALLEYRAND. Lu à la séance publique, de l'Institut national, le 25 messidor, an V. LES hommes qui ont médité sur la nature des rapports qui unissent les métropoles aux colonies, ceux qui sont accoutumés à lire de loin les événements politiques dans leurs causes, prévoyaient depuis longtemps que les colonies américaines se séparaient un jour de leurs métropoles, et, par une tendance naturelle que les vices des Européens n'ont que trop accélérée, ou se réuniront entre elles, ou s'attacheront au continent qui les avoisine: ainsi le veut cette force des choses qui fait la destinée des états, et à laquelle rien ne résiste.

Si de tels événements sont inévitables, il faut du moins en retarder l'époque et mettre à profit le temps qui nous en sépare.

Des mesures désastreuses ont porté dans nos colonies la dévastation. L'humanité, la justice, la politique même, commandent impérieusement que, par des mesures fermes et sages, on s'efforce entin de réparer ces ruines.

Mais, en même temps, ne convient-il pas de jeter les yeux sur d'autres contrées, et d'y préparer l'établissement de colonies nouvelles, dont les liens avec nous seront plus naturels, plus utiles et plus durables? car il faut bien que le système de notre gouvernement intérieur amène dans nos rapports étrangers des changements qui lui soient analogues.

L'effet nécessaire d'une constitution libre est de tendre sans cesse à tout ordonner, en elle et hors d'elle, pour l'intérêt de l'espèce humaine l'effet nécessaire d'un gouvernement arbitraire est de tendre sans cesse à tout ordonner, en lui et hors de lui, pour l'intérêt particulier de ceux qui gouvernent. D'après ces tendances opposées, il est incontestable que rien de commun ne peut exister

longtemps pour les moyens, puisque rien de commun n'existait pour l'objet.

La tyrannie s'irrite des regrets alors qu'ils se manifestent; l'indifférence ne les entend pas: la bonté les accueille avec intérêt; la politique leur cherche un contre-poids: or le contre-poids des regrets, c'est l'espoir.

Les anciens avaient imaginé le fleuve de l'oubli, où se perdaient, au sortir de la vie, tous les souvenirs. Le véritable Léthé, an sortir d'une révolution, est dans tout ce qui ouvre aux hommes les routes de l'espérance.

"Toutes les mutations," dit Machiavel, "fournissent de quoi en faire une autre." Ce mot est juste et profond.

En effet, sans parler des haines qu'elles éternisent et des motifs de vengeance qu'elles déposent dans les âmes, les révolutions qui ont tout remué, celles surtout auxquelles tout le monde a pris part, laissent, après elles, une inquiétude générale dans les esprits, un besoin de mouvement, une disposition vague aux entreprises hasardeuses, et une ambition dans les idées, qui tend sans cesse à changer et à détruire.

Cela est vrai, surtout quand la révolution s'est faite au nom de la liberté. "Un gouvernement libre," dit quelque part Montesquieu, "c'est-à-dire, toujours agité," &c. Une telle agitation ne pouvant pas être étouffée, il faut la régler; il faut qu'elle s'exerce non aux dépens, mais au profit du bonheur public.

Après les crises révolutionnaires, il est des hommes fatigués et vieillis sous l'impression du malheur, dont il faut en quelque sorte rajeunir l'âme. Il en est qui voudroient ne plus aimer leur pays, à qui il faut faire sentir qu'heureusement cela est impossible.

Le temps et de bonnes lois produiront sans doute d'heureux changements; mais il faut aussi des établissements combinés avec sagesse: car le pouvoir des lois est borné, et le temps détruit indifféremment le bien et le mal.

Lorsque j'étais en Amérique, je fus frappé de voir qu'après une révolution, à la vérité très-dissemblable de là nôtre, il restait aussi peu de traces d'anciennes haines, aussi peu d'agitation, d'inquiétude; enfin qu'il n'y avait aucun de ces symptômes qui, dans les états devenus libres, menacent à chaque instant la tranquillité. Je ne tardai pas à en découvrir une des principales causes. Sans doute cette révolution a, comme les autres, laissé dans les âmes des dispositions à exciter ou à recevoir de nouveaux troubles; mais ce besoin d'agitation a pu se satisfaire autrement dans un pays vaste et nouveau, où des projets aventureux amorcent les esprits, où une immense quantité de terres incultes leur donne la facilité d'aller employer loin du théâtre des premières dissensions une activité nouvelle, de placer des espérances dans des spéculations lointaines, de se jeter à la fois au milieu d'une foule d'essais, de se fatiguer enfin par des déplacements, et d'amortir ainsi chez eux les passions révolutionnaires.

Heureusement le sol que nous habitons ne présente pas les mêmes ressources: mais des colonies nouvelles, choisies et établies avec discernement, peuvent nous les offrir; et ce r s'en occuper

ajoute une grande force à ceux qui sollicitent déjà l'attention publique sur ce genre d'établissements.

Les diverses causes qui ont donné naissance aux colonies dont l'histoire nous a transmis l'origine, n'étaient pas plus déterminantes; la plupart furent beaucoup moins pures; ainsi l'ambition, l'ardeur des conquêtes, portèrent les premières colonies des Phéniciens* et des Egyptiens dans la Grèce; la violence, celle des Tyriens à Carthaget; les malheurs de la guerre, celle des Troyens fugitifs en Italie; le commerce, l'amour des richesses, celle des Carthaginois dans les§ îles de la Méditerranée, et sur les côtes de l'Espagne et de l'Afrique; la nécessité, celles des Athéniens dans l'Asie mineure, || lorsqu'ils devinrent trop nombreux pour leur territoire borné et peu fertile; la prudence, celle des Lacédémoniens à Tarente, qui, par elle, se délivrèrent de citoyens turbulents; une forte politique, les nombreuses colonies des Romains, qui se montraient doublement habiles en cédant à leurs colons une portion des terres conquises, et parce qu'ils apaisaient le peuple, qui demandait sans cesse un nouveau partage, et parce qu'ils faisaient ainsi, des mécontents mêmes, une garde sûre dans le pays qu'ils avaient soumis; l'ardeur du pillage et la fureur guerrière (bien plus que l'excès de population), les colonies ou plutôt les irruptions des peuples du Nord** dans l'empire romain; une piété romanesque et conquérante, celles des Européens†† dans l'Asie.

Après la découverte de l'Amérique, on vit la folie, l'injustice, le brigandage de particuliers altérés d'or, se jeter sur les premières terres qu'ils recontrèrent. Plus ils étaient avides, plus ils s'isolaient; ils voulaient non pas cultiver, mais dévaster: ce n'étaient pas encore là de véritables colonies. Quelque temps après, des dissensions religieuses donnèrent naissance à des établissements plus réguliers: ainsi les Puritains se réfugièrent au nord de l'Amérique; les Catholiques d'Angleterre, dans le Maryland; les Quakers, dans la Pensylvanie: d'où Smith conclut que ce ne fût point la sagesse, mais plutôt les vices des gouvernements d'Europe, qui peuplèrent le nouveau monde.

D'autres grands déplacements sont dus aussi à une politique ombrageuse, ou à une politique faussement religieuse: ainsi l'Espagne rejeta de son sein les Maures; la France, les Protestants; presque tous les gouvernements, les Juifs; et partout on reconnut trop tard l'erreur qui avait dicté ces déplorables conseils. On avait des mécontents; on voulut en faire des ennemis: ils pouvaient servir leur pays; on les força de lui nuire.

Cette longue expérience ne doit pas être perdue pour nous. L'art de mettre les hommes à leur place est le premier, peut-être, dans

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Milet, Ephèse.

Enée.

§ Syracuse. Grand nombre de petites colonies dans le pays latin; aucune ne devint

celebre.

** luvasion des Huns, Goths, Vandales, Cimbres, etc.

†† Croisades.

la science du gouvernement: mais celui de trouver la place des mécontents est, à coup sûr, le plus difficile; et, présenter à leur imagination des lointains, des perspectives où puissent se prendre leurs pensées et leurs desirs, est, je crois, une des solutions de cette difficulté sociale.

Dans le développement des motifs qui ont déterminé l'établissement d'un très-grand nombre de colonies anciennes, on remarque aisément qu'alors même qu'elles étaient indispensables, elles furent volontaires; qu'elles étaient présentées par les gouvernements comme un appât, non comme une peine: on y voit surtout dominer cette idée, que les états politiques devaient tenir en réserve des moyens de placer utilement hors de leur enceinte cette surabondance de citoyens qui, de temps en temps, menaçaient la tranquillité. Ce besoin, au reste, était fondé sur une origine vicieuse: c'était, ou une première loi agraire qui suscitait de menaçantes réclamations qu'il fallait calmer, ou une constitution trop exclusive qui, faite pour une classe, faisait craindre la trop grande population des autres.

C'est en nous emparant de ce qu'ont de plus pur ces vues des anciens, et en nous défendant de l'application qu'en ont faite la plupart des peuples modernes, qu'il convient, je pense, de s'occuper, dès les premiers jours de la paix, de ce genre d'établissements, qui, bien conçus et bien exécutés, peuvent être, après tant d'agitations, la source des plus précieux avantages.

Et combien de Français doivent embrasser avec joie cette idée! combien en est-il chez qui, ne fût-ce que pour des instants, un ciel nouveau est devenu un besoin! et ceux qui, restés seuls, ont perdu, sous le fer des assassins, tout ce qui embellissait pour eux la terre natale; et ceux pour qui elle est devenue inféconde, et ceux qui n'y trouvent que des regiets, et ceux même qui n'y trouvent que des remords; et les hommes qui ne peuvent se résoudre à placer l'espérance là où ils éprouvèrent le malheur; et cette multitude de malades politiques, ces caractères inflexibles qu'aucun revers ne peut plier, ces imaginations ardentes qu'aucun raisonnement ne ramène, ces esprits fascinés qu'aucun événement ne désenchante; et ceux qui se trouvent toujours trop resserrés dans leur propre pays; et les spéculateurs avides, et les spéculateurs aventureux; et les hommes qui brûlent d'attacher leur nom à des découvertes, à des fondations de villes, à des civilisations; tel pour qui la France constituée est encore trop agitée, tel pour qui elle est trop calme; ceux enfin qui ne peuvent se faire à des égaux, et ceux aussi qui ne peuvent se faire à aucune dépendance.

Et qu'on ne croie pas que tant d'éléments divers et opposés ne peuvent se réunir. N'avons-nous pas vu dans ces dernières années, depuis qu'il y a des opinions politiques en France, des hommes de tous les partis s'embarquer ensemble, pour aller courir les mêmes hasards sur les bords inhabités du Scioto? Ignore-t-on l'empire qu'exercent sur les âmes les plus irritables, le temps, l'espace, une terre nouvelle, des habitudes à commencer, des obstacles communs a vaincre, la nécessité de s'entr'aider remplaçant le désir de se nuire,

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