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furent rappelés. Plus de taxes illicites, plus de logemens vexatoires, plus de subterfuges pour écarter de la représentation nationale les hommes que la voix publique y appelait. »

C'est dans ce parlement que fut résolue la fameuse PÉTITION DES DROITS. Buckingham, qui ne pouvait renoncer à la douceur de taxer; d'exiler, d'emprisonner arbitrairement, fit tous ses efforts pour dispenser le Roi d'y répondre d'une manière précise: « tantôt il voulait qu'on s'en rapportât à la parole du Roi, exprimée vaguement par un secrétaire d'Etat ; tantôt il substituait à la sanction lé; gale, pure et simple, une déclaration générale et équivoque que les anciennes lois et coutumes seraient observées. Enfin la pétition fut sanctionnée.

Cette sanction opéra une révolution étonnante, et la joie fut à son comble. Cependant la répugnance avec laquelle le Roi paraissait l'avoir accordée, et les atteintes qu'il y porta, ne tardèrent pas à réveiller la méfiance, et bientôt une cruelle expérience lui apprit que ce n'est pas impunément que les gouvernemens se jouent de leurs

promesses et de la bonne foi des peuples. Trois jours après la sanction de la pétition des droits, les factions commencèrent à se montrer dans la chambre des communes ; le Roi en arrêta les progrès en prorogeant le parlement. Ce fut alors seulement qu'il commença à réfléchir sur la conduite que son ministre lui avait fait tenir. Il voulut revenir sur ses pas; mais il n'était plus temps : en appelant Wenwort auprès de lui pour remplacer Buckingham, qui venait d'être assassiné, il fut cause de sa mort, et il ne se sauva point lui-même.

Nous ne suivrons point M. de Lally-Tolendal dans les détails qu'il donne sur la vie de Wenwort, et sur l'histoire de l'Irlande, de l'Ecosse et de l'Angleterre. Par les passages que nous avons précédemment rapportés, on a pu juger des principes de l'auteur. Nous ne résisterons point au désir de faire connaître ses opinions sur les assemblées pulaires, dans les gouvernemens monarchiques.

po

« Tel est, dit-il, l'effet immanquable de toutes ces assemblées dans un gouvernement

monarchique. Serviles, elles inspirent le dégoût; et le despotisme ferait bien de s'en passer, car elles ne servent qu'à le rendre plus hideux. Séditieuses, elles effraient, elles révoltent, elles feraient maudire la liberté, elles feraient invoquer la tyrannie d'un seul, si bienfaisante quand on la compare avec la tyrannie de plusieurs. Mais loyales et populaires, nobles et respectueuses, fermes et modérées, ces mêmes assemblées sont ce qu'il y a de plus digne d'être respecté et chéri des hommes: c'est le lien le plus fort et le plus touchant entre le prince et le peuple; c'est le principe le plus fécond et le garant le plus sûr des vertus de l'un et du bonheur de l'autre ; c'est l'indissoluble nœud du pouvoir et de la justice, de la soumission et de la liberté; en un mot, de la confiance réciproque et de la prospérité générale des gouvernans et des gouvernés ».

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Quant à l'intérêt que fait naître la lecture de l'ouvrage de M. de Lally-Tollendal, il est quelquefois suspendu par des évènemens qui ne paraissent pas toujours avoir une liaison bien intime avec ceux qui précèdent ou qui

suivent; mais il devient très-vif dès qu'on ar rive à l'accusation de Wenwort.

Après avoir gouverné l'Irlande avec la plus grande sagesse et avec une rare intégrité, ce ministre est accusé d'avoir commis des crimes énormes, et d'avoir asservi les Irlandais sous le joug de la tyrannie: or, ces crimes énormes consistent en quatre lois, dictées arbitrairement, au mépris de la liberté parlementaire; l'une ordonnant de se vêtir à l'anglaise, les trois autres défendant de brûler le blé dans la paille, d'attacher la charrue à la queue du boeuf pour labourer, et a écorcher les brebis vivantes.

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Les journaux sont depuis long-temps, parmi nous, un des plus forts appuis de l'autorité, ou l'un des meilleurs leviers de la puissance. C'est par eux que le gouvernement manifeste

pensée, qu'il la répand au loin, et qu'il se met rapidement en communication avec toutes les parties de l'Etat. Le besoin qu'on éprouve de les recevoir, la sorte d'impatience avec laquelle on les attend, l'avidité qu'on met à les lire, doivent nécessairement leur donner une grande influence ; et comme c'est l'autorité qui dirige leur esprit, elle peut toujours faire que cette influence lui soit. profitable.

Ce qui fait sur-tout des journaux un ins

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