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à Hambourg pour les hommes de couleur, à Amsterdam et à
Rotterdam pour les salles de lecture et de correspondance?

Le plus pratique ne serait-il pas d'avoir, au milieu de l'éta-
blissement, les services généraux: bureaux, cuisines, service de
santé, bains, etc.? puis, autour de ce bâtiment central, autant
d'annexes que de nationalités un peu. importantes, chaque
annexe contenant le dortoir, le réfectoire et la salle de lecture?
C'est ce qu'il appartiendra au Congrès international de 1901
de décider.

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ASILE DES MARINS

ET

ORPHELINAT MARITIME

COMMUNICATION

PRÉSENTÉE PAR

M. ALPHONSE GRANDVAL

Président de l'Association de Secours aux Gens de Mer de la Méditerranée.

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L'Association de secours aux gens de mer de la Méditerranée a été créée au mois d'avril 1900 par un groupe de Yachtsmen, faisant partie de la société Nautique, qui furent frappés qu'aucune oeuvre de Bienfaisance maritime n'existât sur le littoral de la Méditerranée et formèrent le projet de combler cette lacune regrettable.

Il était tout naturel que cette idée vint à ceux qui, dans l'excercice de leur sport favori, se trouvaient en contact constant avec les marins. Il était juste aussi qu'ils songeassent à secourir les infortunés des nombreuses victimes de cette mer, qui ne leur procurait à eux que des jouissances.

Telles sont les idées qui décidèrent les fondateurs de l'œuvre dans leur première initiative.

Un homme charitable, Monsieur Viaud, avait eu, à vrai dire, le premier à Marseille, la pensée de soulager les malheureux marins et, à cet effet, il hospitalisait dans une maison qu'il avait aménagée dans ce but, quelques vieillards. Il avait égale

ment recueilli quelques orphelins de marins dans un autre immeuble.

Mais il ne disposait pas des ressources suffisantes et des moyens d'action indispensables au développement de ces établis sements et, après y avoir employé toute sa fortune personnelle, il voyait le moment proche où il serait dans la nécessité de renoncer à ses projets.

Il s'adressa, dès lors, à ceux qui venaient de fonder l'Association de secours aux gens de mer et leur demanda de prendre en charge ses orphelins et ses vieillards.

Cette proposition fut acceptée et les deux établissements passèrent sous la direction de l'Association qui entra ainsi sans plus de retard dans l'exécution de son programme.

ASILE DES MARINS.

Cet asile a pour but de recueillir les marins que l'âge ou les infirmités mettent désormais dans l'impossibilité de naviguer et qui, sans famille et sans resssources personnelles, sont réduits à la misère.

Le vieux marin a certainement des titres à la charité et même à la reconnaissance de ses concitoyens. Depuis son plus jeune âge sa vie n'a été qu'une longue suite de fatigues et de dangers. Il a parcouru le monde entier avec le drapeau de son pays et y a rapporté des richesses, dont il n'a jamais eu sa part. Et lorsque l'âge, les maladies ou les infirmités auront brisé son corps, l'obligeant à la retraite, quelle sera sa situation?

Pendant toute son existence active une retenue a été opérée sur ses salaires et s'il a atteint un minimum de vintg-cinq années de navigation il a droit à ses Invalides.

C'est une retraite qui, en moyenne, s'élèvera à vingt-cinq francs par mois.

S'il peut être recueilli et aidé par ses parents, cette somme lui permettra de vivre, mais s'il est seul et abandonné, son sort sera lamentable.

Il ne pourra pas, avec ses Invalides, faire face aux dépenses entraînées par son entretien, sa nourriture et son logement, il ne pourra pas obtenir les soins que son état comporte.

Il sera donc réduit à frapper à la porte d'un établissement

hospitalier pour les vieillards; mais, là encore, une déception cruelle l'attend.

La rente dont il dispose ne lui permet pas d'être admis en qualité de pensionnaire payant et cependant elle sera suffisante pour le priver de la qualité d'indigent et il sera rebuté.

De telle sorte que, le plus souvent, le malheureux marin sera condamné à vivre ses derniers jours dans la misère et la mendicité. Il était donc nécessaire d'apporter un remède à une situation aussi navrante qu'injuste.

L'asile créé par l'Association reçoit, après enquête, les marins qui remplissent les conditions énumérées ci-dessus. Ils versent entre les mains du Trésorier, mensuellement, les 3/4 de la somme qu'ils touchent de la marine, le solde restant entre les mains pour leurs menues dépenses. Moyennant ce versement ils sont logés, nourris, chauffés, habillés, en un mot, défrayés de tout. Ils reçoivent, en outre, les soins nécessités par leur âge et leurs infirmités.

L'Association se préoccupait de trouver un local dans lequel l'hospitalisation de ces vieillards pût s'opérer dans les meilleures conditions possibles lorsqu'une circonstance des plus heureuses lui permit de solutionner cette grave question.

Monsieur JOURDE, ancien Conseiller Général du Canton de Martigues, un homme de bien, dans toute l'acception du terme, ayant appris la fondation de l'œuvre, lui fit don d'un superbe établissement situé à Martigues et dont la construction venait d'être achevée.

Cet établissement, admirablement aménagé pour le but auquel on le destinait, est entouré d'un vaste jardin d'une superficie d'un hectare et peut contenir au moins une centaine de vieillards.

Grâce aux dons recueillis, l'Association a pu procéder immédiatement à l'installation de cet asile et, le 23 Octobre 1900, avait lieu son inauguration solennelle.

Monsieur le Ministre de la Marine avait bien voulu consentir à présider cette fète, marquant ainsi l'intérêt qu'il portait à l'œuvre naissante et lui donnant une consécration officielle.

Cette journée marque une première étape vers le but poursuivi par l'Association et il est permis de dire qu'elle a, ce jour, posé la première pierre de Bienfaisance maritime sur le littoral de la Méditerranée.

ORPHELINAT MARITIME.

Dans la fondation d'un orphelinat maritime en Méditerranée, l'Association est guidée à la fois par une idée humanitaire et par une idée utilitaire et même patriotique.

L'enfant du marin grandit et se développe hors de la présence de son père qui navigue. Sa mère sera le plus souvent impuissante à remplacer l'autorité paternelle et à exercer sur son fils une surveillance efficace. Cet enfant sera donc exposé plus que tout autre à s'engager dans une mauvaise voie.

Mais ce danger sera bien plus grand encore si le pauvre enfant a perdu son père ou sa mère.

Si son père est mort, la veuve sera forcée de travailler pour nourrir sa famille; si la mère est morte, le père devra continuer de naviguer au loin et, dans les deux cas, l'enfant sera abandonné à lui-même, en proie aux mauvaises fréquentations.

Il est malheureusement trop facile de se rendre compte, par les statistiques, du grand nombre de ces enfants qui sont entraînés au mal et deviennent des petits vagabonds et plus tard des criminels précoces.

Les plus coupables ne seront pas ces enfants, mais bien ceux qui pouvaient les recueillir, les sauver et qui ne l'ont pas fait. C'est donc, pour une population riveraine de la mer, surtout dans les grandes villes, un devoir impérieux de charité de recueillir et d'élever l'orphelin du marin, c'est même une œuvre de sécurité publique.

Ce but humanitaire se double d'un but utilitaire et même patriotique.

En effet, ces enfants recueillis, que deviendront-ils? des marins, et l'établissement créé pour les recevoir une pépinière d'inscrits maritimes qui auront reçu une excellente éducation professionnelle.

De nos jours, dans tous les pays, l'inscription maritime. languit et le recrutement des marins se fait avec de grandes difficultés.

Il y a lieu de s'en préoccuper, car, dans tous les pays, les flottes de guerre et les flottes de la marine marchande augmentent dans une notable proportion.

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