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OCEANOGRAPHIE

CARTES LITHOLOGIQUES

DE

M. THOULET

PRÉSENTÉES PAR

M. CHARLES BÉNARD

M. Charles Bénard présente les cartes lithologiques de M. Thoulet qui permettent, par leur simple inspection, de reconnaître la nature des fonds sur lesquels on navigue. Il développe les avantages qui en découlent pour la pêche et la navigation. (Voir p. 66.)

UN OBSERVATOIRE MÉTÉOROLOGIQUE

AUX AÇORES

COMMUNICATION

PRÉSENTÉE PAR

S. A. S. Mgr le Prince ALBERT Ier

On sait quels efforts la science consacre depuis cinquante ans. aux progrès de la météorologie: des observatoires existent maintenant sur certains points du globe, à des altitudes diverses; et les grandes perturbations atmosphériques peuvent souvent être annoncées. Mais une lacune regrettable empêchait de prévoir et d'étudier les perturbations qui naissent dans certaines régions de l'Atlantique et qui affectent particulièrement l'Europe : il n'existait pas d'observatoire aux iles Açores si bien placées pour la surveillance de ce que l'atmosphère prépare sur cet Océan.

Quinze années de croisières scientifiques entre l'Europe et l'Amérique m'ont familiarisé avec cette question, et, depuis que j'ai compris son importance, j'ai travaillé à la résoudre.

En France, en Allemagne, en Angleterre et en Portugal, des esprits élevés, des hommes puissants et des corps savants se sont ralliés à mes vues; et, lorsque en 1893, un câble relia les Açores au continent européen, quelques habitants de ces îles apportèrent un premier concours financier au capitaine Chaves, officier Portugais plein de science et de dévouement, qui marchait depuis longtemps avec moi. L'embryon d'un observatoire

existait dès lors ; je lui ai fourni quelques instruments et Chaves fut officiellement préposé à sa direction.

Malgré la pénurie des ressources, le poste météorologique si modeste de Ponta Delgada envoya bientôt des observations qui confirmèrent tous les pronostics sur l'importance de cette création. On peut rectifier les prévisions fournies par les observatoires d'Amérique et souvent troublées dans leur exactitude par la longueur du chemin que certaines perturbations doivent parcourir avant d'atteindre l'Europe. Des diagrammes et des tableaux montrèrent même que des perturbations spéciales se forment dans la région des Açores et se dirigent ensuite vers l'Europe. Il me parut alors que ces premiers résultats constituaient des arguments assez forts pour amener une victoire complète, et j'ai conduit plus vigoureusement mon entreprise.

Devant l'importance des frais de construction et d'entretien, j'avais proposé le concours de tous les Etats intéressés, et aussitôt l'Empereur Guillaume, dont l'esprit est ouvert aux grandes préoccupations de l'intelligence avait largement répondu pour l'Allemagne au désir que j'exprimais. L'Académie des Sciences de Paris accueillit également ce projet, et les directeurs des principaux observatoires de l'Europe lui firent le plus chaleureux accueil.

Mais le Portugal, dont le Roi s'occupe lui-même de travaux très voisins de l'Océanographie, comprenant la grandeur et l'urgence de la fondation proposée, résolut de l'entreprendre tout seul.

Au mois de mars dernier, je me suis rendu à Lisbonne où le Parlement fut saisi aussitôt d'un projet de loi qui devait consacrer mes idées et qui peut se résumer en quelques lignes :

« Le service météorologique des Açores sera fait par des << postes établis sur les îles Terceira, Sao Miguel, Fayal et << Flores; il comprendra la climatologie, la sismologie, le magné<«<tisme, le service de l'heure et la prévision du temps.

« Le personnel comptera: un directeur général, le capitaine «Chaves, qui habitera Sao Miguel, mais qui devra passer au <«< moins deux mois par an à Fayal et un mois à Flores; deux « météorologistes à Flores, deux à Terceira, deux à Fayal, « quatre à Sao Miguel.

« Le budget annuel est prévu pour quarante-cinq mille << francs environ. >>

Ce projet de loi vient d'être voté par les deux Chambres, où il a réuni les suffrages du parti de l'opposition comme ceux du parti ministériel; et toutes les dispositions nécessaires sont prises pour qu'il reçoive bientôt son application. Le Roi et la Reine doivent se rendre solennellement aux Açores pour poser la première pierre de l'Observatoire météorologique.

ASSISTANCE ET SAUVETAGE EN MER

L'ASSISTANCE OBLIGATOIRE A LA MER

COMMUNICATION

PRÉSENTÉE PAR

M. CARDOZO DE BETHENCOURT

Directeur du Moniteur Maritime

Le 8 mars 1897, par environ 75 milles dans le N.-E. du cap Hatteras, l'équipage abandonnait le paquebot français Ville-deSaint-Nazaire, coulant bas à la suite d'une voie d'eau.

Les passagers et les marins étaient répartis entre les diverses embarcations du bord. L'une d'elles reçut 25 personnes, sous le commandement du deuxième capitaine, M. Pierre Nicolaï. Après quelques jours de navigation, ce canot se trouvait perdu au milieu de l'Océan, avec un personnel harassé que la mort avait déjà décimé. On aperçut enfin un grand cargo-boat qui vint reconnaître l'embarcation, puis s'éloigna, abandonnant les naufragés à leur sort.

Grâce à l'énergie du capitaine Nicolaï, on ne se découragea pas, et, bientôt après, le commandant du vapeur anglais Yanariva, plus humain que celui du cargo-boat, recueillit M. Nicolaï et ses compagnons.

Lorsque ces faits furent publiés en Europe, il y eut une surprise générale. On se demandait comment un marin avait pu avoir l'indignité de vouer à une mort presque certaine les misérables naufragés de la Ville-de-Saint-Nazaire.

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