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donc, dans certains cas urgents, se contenter de la moitié des canots de

sauvetage.

M. Dermul propose, en terminant, de remplacer les canots par un grand radeau dont les dimensions seraient en proportion de l'importance du navire et du nombre d'hommes à porter. Ce radeau serait constamment muni des provisions et des instruments nécessaires pour recueillir l'équipage et les passagers et pouvoir, au besoin, filer de l'huile pour apaiser les brisants autour de lui.

M. Gaston Deneuve, secrétaire général de l'Académie d'aérostation météorologique de Paris, propose l'adoption d'un cône ancre fileur d'huile de son invention pour le sauvetage des aérostats en mer.

M. Paluteau fils, de Bordeaux, propose un appareil qu'il appelle parabordages, pour faire évoluer et arrêter instantanément les steamers.

Enfin la question fort importante des cargaisons de grains. en vrac est discutée par différents membres du Congrès de Bordeaux et l'on décide que les moyens de remédier à cet état de choses sont: 1o de faire les chargements en sacs; 2o de munir les navires de cloisons fixes de séparation.

En 1900, le Commandant Banaré a fait figurer à l'Exposition Universelle un modèle de Chaland intérieur de sauvetage dont la très intéressante description a été publiée dans les Annales hydrographiques d'octobre 1898.

M. Roper, enfin, a exposé également un modèle de radeau de sauvetage qui obtint au concours Pollok de 1900 une prime de 10.000 francs.

VII

Qu'a-t-on fait depuis 1895? Rien ou presque rien. On a simplement rendu exécutoires, à partir du 1er juillet 1897, les dispositions réglementaires arrêtées à la suite de la conférence de Washington de 1889.

Cependant les sinistres et les désastres se sont renouvelés avec une fréquence et une périodicité lamentables.

Le 29 juillet dernier (1898), à la suite de la terrible catastrophe de la Bourgogne qui a été la revanche des voiliers sur les vapeurs l'auteur du présent mémoire a présenté au Congrès international de Navigation, tenu à Bruxelles, le projet de création d'un BUREAU MARITIME INTERNATIONAL PERMANENT pour prévenir les abordages et les collisions en mer.

Après avoir exposé les considérations qui plaidaient en faveur de cette idée, il a soumis à l'approbation du Congrès les deux vœux suivants, qui furent adoptés par la 5o section à l'unanimité des membres présents:

1° Le VII Congrès international de navigation émet le vœu de voir créer, à bref délai, un BUREAU MARITIME INTERNATIONAL PERMANENT, ayant pour but d'étudier tous progrès techniques, tous règlements et toutes méthodes aptes à réduire le plus possible le nombre et la gravité des abordages et collisions en mer.

Il espère que le projet de règlement uniforme, élaboré par les délégués de tous les Gouvernements, sera approuvé par une Conférence diplomatique internationale qui décidera la prise en considération et le vote d'une loi par les Chambres législatives de chaque nation représentée au sein de la Conférence.

2o Le Congrès émet également le vou, que comme corollaire de cette première proposition, la Conférence diplomatique décide de la création de TRIBUNAUX MARITIMES INTERNATIONAUX pour connaître des différends maritimes survenus entre sujets de nationalités différentes.

En réalité, ce n'est que par voie d'une Conférence diplomatique internationale et par la création d'un Bureau maritime international permanent que l'on pourra prendre des accords définitifs imposables à toutes les marines du globe.

En attendant la réunion de cette Conférence, il est permis de préparer à loisir le terrain et d'inciter tous ceux que la question intéresse et qui ont quelque idée s'y rapportant, à formuler des vœux et des desiderata.

C'est en dépouillant tous ces vœux et désirs, toutes ces idées et inventions, en procédant à un choix analytique des plus judicieux des voies et moyens idoines à atteindre le but poursuivi, que les membres de la future Conférence pourront rédiger, en

dernier lieu, le règlement définitif à adopter et à faire imposer dans chaque pays par les pouvoirs respectifs.

Pour un observateur attentif, l'époque n'est pas très éloignée où l'on arrivera à la solution si ardemment désirée.

L'Angleterre, dont l'importance maritime prime celle de toutes les autres nations, est elle-même la première convaincue de l'inéluctable nécessité d'un règlement imposant la solution pratique optima de cette importante question d'intérêt et d'humanité. Loin d'y opposer des obstacles, comme d'aucuns le donnent à entendre, elle a déjà, spontanément, pris l'initiative de divers règlements. Encore un effort et nous verrons bientôt se réaliser les vœux les plus chers de tous les navigateurs, de tous les penseurs et philanthropes que la question intéresse et préoccupe à bon droit.

CERFS-VOLANTS ET BALLONS

DE

SAUVETAGE MARITIME

COMMUNICATION

PRÉSENTÉE PAR

M. HENRI HERVÉ
Ingénieur

Secrétaire-Rapporteur de la Commission permanente internationale d'Aéronautique

AVANT-PROPOS

On a souvent émis l'opinion, dans ces derniers temps, qu les cerfs-volants et les ballons pourraient contribuer efficacement de diverses manières au sauvetage maritime et l'on a exprimé le vœu que des expériences fussent faites à bref délai dans cette

voie.

Or ces questions ont fait l'objet de nombreuses recherches depuis plus d'un siècle; cinq séries d'expériences. officielles, sinon davantage, ont été réalisées, dans différents pays, depuis. 1817, sans préjudice des expériences privées effectuées par des inventeurs pour la plupart officiers de marine; enfin il existe des types nominalement classiques de cerfs-volants porteamarres, dont les principaux Manoeuvriers et Manuels de Sauvetage donnent la description minutieuse et souvent avec figures (Cerf-volant Nares, en Angleterre, adopté par la Société royale

de secours aux naufragés, — Cerfs-volants Broquet, Prévérand... en France, etc.)

Il paraît donc utile, au moment où l'attention est de nouveau appelée sur ces engins, de résumer brièvement, en attendant une publication intégrale des documents que nous avons recueillis et que nous nous occupons de compléter, les résultats obtenus et les dispositions préconisées jusqu'à ce jour. Exposer ce qui a été fait dans une question, c'est faire économiser du temps et de l'argent; c'est aussi rendre justice à nos prédécesseurs dont l'œuvre désintéressée et si éminemment utile, édifiée à grande peine, n'a cependant jamais triomphé longtemps en marine de l'invincible inertie professionnelle.

On comprendra que nous ayons dû provisoirement, pour la clarté même du sujet abordé, restreindre cette simple Etude historique aux engins aériens spécialement présentés par leurs auteurs comme destinés au sauvetage maritime. Mais il existe beaucoup d'autres dispositifs et d'autres types d'appareils, susceptibles de rendre à cet égard des services signalés. Une saine appréciation de la question exigerait un exposé beaucoup plus étendu, et, pour ne citer qu'un exemple, c'est toute l'histoire, si intéressante, des cerfs-volants, qu'il faudrait consulter. Notre Bibliographie générale de l'Aéronautique et de la Dynamique des Fluides, qui contient actuellement l'indication de près de 14.000 documents, nous permettra par la suite de présenter un travail d'ensemble certainement instructif.

Nous avons voulu simplement ici, non pas même traiter le point très spécial qui forme le titre de ce mémoire, mais jeter quelques repères dans la brume d'un sujet où le temps efface trop vite l'œuvre individuelle et où des problèmes depuis longtemps résolus sont indéfiniment, et bien inutilement, remis en question.

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