Sidebilder
PDF
ePub

première forme préconisée en 1885, comportait, comme stabilisateur, un gros gros flotteur à carène (fig. 9); dans la seconde (fig. 10) cette carène est remplacée par un organe de même puissance, mais flexible, et composé d'un gros câble court à extrémités effilées, formant un guide-rope intensif; c'est cet appareil qui nous permit d'effectuer sans danger notre ascension maritime de plus de 24 heures de durée.

Mais ici le but proposé, au lieu d'être, soit la stabilité d'inclinaison du sustentateur, soit un équilibre vertical particulier, est seulement l'accessibilité du sustentateur et par conséquent de l'objet que celui-ci remorque; le moyen est, comme dans notre gréement, la limitation de l'altitude du sustentateur à

[blocks in formation]

l'aide d'un organe flottant et peu résistant, mais hyperstatique, c'est-à-dire d'une puissance statique supérieure à la puissance sustentatrice maxima de l'engin porte-amarre aérien quel qu'il

soit.

Ce principe est d'ailleurs fécond en applications importantes.

ANONYME.

1892.

L'agent d'une Société anglaise de Sauvetage (Aéronaute: XXV, 116-1892) a appelé dernièrement l'attention des marins sur les avantages du cerf-volant à la suite de l'expérience qu'il avait eu l'occasion d'en faire dans les circonstances suivantes :

S'étant trouvé un jour surpris par le mauvais temps à bord d'un navire

échoué sur des roches à quelque distance de la côte et le remorqueur qu'il avait amené avec ses hommes pour opérer le sauvetage ne pouvant accoster à cause de l'état de la mer, il fut obligé de rester plusieurs jours à bord en attendant la fin du coup de vent. Pour pouvoir communiquer avec la terre il se servit d'un cerf-volant confectionné à bord par le charpentier, avec un cercle de baril de salaison et des baguettes de bois; la queue était faite avec des fils de caret, et la ligne avec une pièce de merlin lovée sur un cylindre de bois.

Ce cerf-volant fut confectionné en vingt minutes. Une fois qu'il fut à une certaine hauteur on fixa un morceau de bois flotteur sur le balan de la ligne et on fila du bord jusqu'à ce que le flotteur arrivât sur la plage et fût pris par l'agent de la Société qui s'y trouvait. Celui-ci put alors haler le cerfvolant jusqu'à lui et prendre les lettres qui avaient été mises dans un petit sac en toile fixé au dos du cerf-volant. On ramena le cerf-volant à bord et les communications continuèrent ainsi. Le septième jour, les hommes du bord voyant qu'ils allaient manquer de pommes de terre, confectionnèrent un plus grand cerf-volant, auquel ils firent remorquer une petite embarcation. Celle-ci, arrivée à terre, fut chargée de vivres et halée à bord en même temps que le cerf-volant.

Les services rendus par cet appareil décidèrent l'agent de cette société de sauvetage à en faire construire un qui pût se démonter et se ranger dans une caisse, afin qu'on l'eût toujours sous la main.

[blocks in formation]

Le cerf-volant Davis est un appareil dirigeable à 2 lignes, avec déviation aérienne, sur le principe du cerf-volant Daguet de 1869, et avec flotteur-divergent, comme le cerf-volant Préverand de 1854. Il se distingue partiellement toutefois de l'un et de l'autre par plusieurs dispositions comme on va le voir, et a donné lieu à de nombreuses expériences.

Le journal La Nature (II, 93 1892) nous donne à ce sujet les renseignements suivants : « De très intéressantes expériences ont été exécutées récemment à South Island sur l'East River, près de New-York, dans le but de démontrer que les cerfs-volants peuvent être employés pour envoyer en mer une ligne de sauvetage vers un point déterminé. L'inventeur du procédé est M. W. Davis (?) qui a étudié les conditions de construction d'un bon cerf-volant.

L'appareil, en forme d'étoile hexagonale, est démontable et facile à transporter. Sa charpente (fig. 11) est formée de trois baguettes de 2 mètres de longueur environ, et qui s'assemblent à leur centre; leurs extrémités forment les pointes des six branches de l'étoile ; ce châssis est recouvert d'une toile huilée imperméable.

Le cerf-volant est muni de 3 lignes : une principale au centre; deux plus légères, latéralement, constituent les lignes de direction. Toutes trois sont enroulées sur des bobines et manoeuvrées par un petit treuil à bras (1).

Une fois le cerf-volant lancé on peut le faire dévier de 65 degrés à droite ou à gauche de la ligne du vent. Grâce à cette facilité d'orientation, il fut possible, à plusieurs reprises, du rivage, de faire planer le cerf-volant au dessus d'un petit ilôt qui ne se trouvait pas exactement sous le vent.

[graphic][merged small]

Lorsque le cerf-volant se trouva dans la direction, les deux lignes servant de guides furent fixées à la ligne principale, et celle-ci attachée à une bouée destinée à remorquer la corde de sauvetage qu'il fallait faire parvenir sur l'ilot. La bouée entraînée par le cerf-volant se dirigea avec une assez grande rapidité dans la direction voulue; elle s'arrêta au milieu de rochers situés vers la partie sud de l'ile, tout à proximité de l'endroit désigné.

L'ilot qu'on réussit à atteindre avec tant de succès, était à 1.200 mètres de distance du rivage, et la bouée entraînée par le cerf-volant opéra la traversée malgré un très fort courant (plus de 4 kilomètres à l'heure) qui faisait faire une courbe prononcée à la corde de sauvetage remorquée.

Le cerf-volant est construit pour résister à tous les vents, et il permet le transport d'un câble beaucoup plus lourd que par les procédés ordinaires... La surface totale est de 2 mètres carrés (?). L'effort sur les cordes du cerf

(1) Les textes suivants contredisent cette donnée, ou du moins cette rédaction.

volant, quand celui-ci est incliné à 30 degrés par un vent de 20 mètres par seconde est de 59 kilogrammes.

Il est facile de réaliser l'expérience inverse, c'est-à-dire de lancer l'appareil d'un navire vers le rivage pour y poser une amarre.

Le Scientific americain donne une version un peu différente et ajoute diverses indications:

[blocks in formation]

Le cerf-volant est tenu par deux pattes d'oie à trois branches, terminant les deux cables de l'appareil qui viennent s'enrouler chacun sur un petit treuil (fig. 12), en passant dans des poulies de renvoi. Les treuils sont fixés à demeure sur le pont du navire; suivant que l'on agit sur l'un autrement que sur l'autre, on peut faire varier l'inclination du cerf-volant dans des limites très étendues par rapport à la direction du vent et jusqu'à 67 degrés à droite ou à gauche.

Le cerf-volant ayant atteint la hauteur et la direction voulues, on relie les deux câbles à la bouée, à laquelle est attachée l'extrémité de l'amarre enroulée sur le grand treuil, et dont le poids est un peu inférieur à la force ascensionnelle du cerf-volant, de sorte que celui-ci entraîne facilement dans sa marche la bouée par dessus les obstacles, récifs, épaves, qui sont souvent insurmontables pour les autres systèmes de porte-amarres, les torpilles automobiles par exemple.

Les baguettes de l'ossature du cerf-volant, longues de 2m 10, avaient 9 millimètres d'épaisseur et une largeur variant de 37 millimètres au milieu jusqu'à 13 millimètres seulement aux extrémités réunies entre elles au moyen de ficelles (de deux en deux). La queue était formée d'une bande d'étoffe nouée de distance en distance.

Cette description qui ne mentionne que deux câbles partant du cerf-volant, est certainement plus exacte que la précédente, non conforme à ses propres figures; le troisième cordage n'est ajouté qu'après la réunion des deux autres et n'en est que le prolongement.

Deux ans plus tard, une autre revue américaine Engineering magazine: (213 1894) publiait avec de nombreuses figures une longue étude de M. Davis sur son appareil, avec la relation de ses expériences et l'exposé de ses applications. Nous reproduisons presque in-extenso les passages relatifs à l'emploi de ce cerf-volant comme porte-amarre, en négligeant ce qui concerne son application à la traction des voitures et des canots.

... Le premier modèle de ce cerf-volant était hexagonal, mais comme on trouva qu'un plan à angles aigus volait plus régulièrement et que la toile se tendait mieux, on donna à l'appareil une forme étoilée à 6 pointes (fig. 11). ... Il parut avantageux d'employer pour sa construction un coefficient de sécurité variable. Des expériences donnèrent un coefficient économique pour un vent de 18 mètres par seconde et dont la valeur varie comme la racine cubique de la vitesse du vent. Suivant une formule établie sur cette base. un cerf-volant de 2m 13 pesant 2k 7 supporte avec sécurité un effort de 113 kilogs.

...

La toile formant la surface était vernie et faite comme le suroit des matelots.

La queue était en bandes de drap, réunies en un faisceau de 4 ou 5 lanières de 30 mètres, dont les claquements produisaient un bruit considérable par un grand vent.

Deux lignes de corps, ou directrices servent à le guider comme des

« ForrigeFortsett »