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Soient (fig. 4)+ P, P les deux électrodes du circuit primaire,

+ P', - P' les deux lames de platine du circuit secondaire. Det D' sont les droites que nous avons désignées plus haut par ligne transmettrice et ligne réceptrice des signaux.

Lorsque les deux droites D et D' sont dans le prolongement l'une de l'autre, la déviation au galvanomètre est la plus grande. Faisons alors tourner la ligne réceptrice D' autour de son milieu, nous constatons que les déviations au galvanomètre diminuent. Elles deviennent nulles lorsque D' est normal à D, et repassent

Fig. 5

ensuite par les valeurs précédentes pour atteindre un maximum. lorsque D' est de nouveau dans le prolongement de D.

D'autre part, en faisant varier les distances des lignes transmettrice et réceptrice, celles-ci restant à peu près dans le prolongement l'une de l'autre, on a pu correspondre à plus d'un kilomètre. Dans cette expérience, on a pris D 200 mètres, D' 100 mètres et le courant primaire avait une intensité de 16 ampères avec une force électromotrice de 60 volts.

=

2o Si on a l'intention, au contraire, de faire usage du téléphone, on opère comme suit:

Au poste transmetteur (fig. 2) la roue de Poggendorff, munie d'un grand nombre de bandes métalliques de contact, est mise en rotation rapide à l'aide du moteur et, au moyen du manipulateur, on envoie des signaux suivant un alphabet conventionnel. On peut aussi employer un autre alternateur.

Le téléphone du récepteur (fig. 3) est, pendant ce temps, mis seul en communication avec les électrodes métalliques.

Il est évident que, pour les observations au téléphone, il faudra que la cabine du navire soit construite de façon à être le mieux possible à l'abri des bruits qui pourraient gêner.

Utilisation du tube Branly

Le circuit primaire est constitué, soit comme celui qui a été décrit en parlant de l'emploi du téléphone (fig. 2), soit comme l'indique la figure 5. Dans ce der

Fig. 6.

nier cas, les deux bornes du circuit induit d'une bobine d'induction sont réunies aux deux électrodes métalliques et une interruption est pratiquée en un point de ce circuit. Le courant peut être interrompu dans la bobine inductrice au moyen d'un manipulateur.

Quant au poste récepteur, il est représenté dans la figure 6, et se trouve constitué par un circuit électrique comprenant une pile, un galvanomètre, le tube Branly et les deux électrodes de platine.

Pour résumer l'ensemble de notre travail, nous dirons que, par les méthodes fondées sur l'emploi du tube Branly, on obtient des avertissements très utiles, mais nous leur préférons, pour un usage pratique et constant, les dispositifs que nous avons indiqués, dans lesquels figurent le galvanomètre et le téléphone. Ils permettent de connaître, par des conventions, l'angle des lignes transmettrice et réceptrice et, par l'intensité des manifestations au galvanomètre ou au téléphone, d'en déduire la distance entre les milieux de ces lignes.

NOTE SUR LA TÉLÉGRAPHIE SANS FIL

COMMUNICATION

PRÉSENTÉE PAR

M. TRAVAILLEUR

Directeur de la « Marconi International Company Limited »

La télégraphie sans fil, contrairement à la plupart des inventions, n'a pas été considérée longtemps comme une simple étude intéressant uniquement les savants et les techniciens. Dès sa naissance, on a cherché, dans plusieurs pays, à en tirer des résultats pratiques.

Quand on recherche quels furent les savants qui peuvent être considérés comme ayant ouvert cette voie nouvelle, on se voit forcé, ainsi qu'il en est toujours, de distinguer entre la découverte des vérités scientifiques qui devaient permettre de réaliser la télégraphie sans fil, et l'invention, qui en coordonnant ces divers éléments a abouti aux premiers résultats pratiques.

On peut à peu près résumer l'historique de la télégraphie sans fil de la manière suivante :

En 1887, Hertz, le savant allemand, étudiant les décharges électriques à haute fréquence met en lumière leur caractère oscillatoire, prévu par les calculs du célèbre électricien anglais Maxwell. Il étudie les propriétés de ces oscillations et s'aperçoit qu'elles obéissent aux mêmes lois que les vibrations lumineuses.

Peu de temps après, M. Branly, professeur à la Faculté catholique de Paris, étudiant la résistance électrique des limailles métalliques, constate les grandes variations de résistance de ces limailles quand elles sont soumises à des vibrations hertziennes.

Il venait de découvrir à certains corps des propriétés donnant un moyen très sensible de percevoir les vibrations électriques étudiées par Hertz, de la même manière que l'oeil humain perçoit les vibrations lumineuses.

Après Branly, Popoff en Russie et Lodge en Angleterre s'aperçoivent que les ondulations électriques peuvent agir sur des limailles à distance. Mais ni Popoff, ni Lodge, pas plus que Branly, ne pensent à tirer de ces découvertes un moyen nouveau de communication. Cela est si vrai que Lodge, peu après les premiers essais de Marconi, écrivit : « J'ai pu recevoir des ondes à 300 mètres de distance et n'ai pas songé à aller plus loin; je fus, en vérité, fort peu clairvoyant.

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De même, Popoff se contenta d'utiliser les découvertes de ses devanciers pour enregistrer, au moyen de tubes à limaille, les perturbations atmosphériques produites par les orages. Ses dispositifs consistaient en une combinaison d'appareils plus ou moins analogue à celle utilisée pour la réception dans le télégraphe sans fil. Mais ce n'était pas du télégraphe sans fil. Ce terme ne pouvant s'appliquer qu'à partir du moment où un inventeur a volontairement conçu un dispositif non seulement pour recevoir, mais encore pour transmettre à distance sans fil.

Marconi, le premier, songea aux résultats pratiques à tirer des découvertes de Hertz et de Branly pour correspondre à distance sans fil, et, coordonnant les matériaux que lui avaient fournis ces savants illustres, il réalisa, le premier, la télégraphie sans fil. Il perfectionna ensuite les premiers appareils employés, en inventa de nouveaux, et parvint à étendre la portée des communications du simple au décuple.

On pourrait en quelque sorte dire, par comparaison, que Hertz découvrit la lumière, Branly, l'action chimique de celle-ci sur certains corps, et Marconi inventa la photographie.

La télégraphie sans fil, dont Marconi fut l'inventeur, ne tarda pas à attirer l'attention des chercheurs dans divers pays. Aussi voyons-nous bientôt dans toutes les contrées des savants qui, suivant Marconi dans la voie nouvelle ouverte par son invention, s'efforcent de la perfectionner et apportent leur collaboration à la solution absolument pratique de ce problème nouvellement posé et résolu par Marconi: la télégraphie électrique cessant d'être tributaire d'un conducteur fixe reliant les deux postes en correspondance.

Ces travaux menés parallèlement à ceux de Marconi, sans être aussi importants que les siens sont cependant souvent très intéressants. C'est ainsi que nous pouvons citer en France les études du lieutenant de vaisseau Tissot et de M. Blondel; en Allemagne, celles de M. Slaby; en Autriche celles de M. Schaeffer etc.

Les procédés employés par tous ces chercheurs reposent toujours sur les découvertes primordiales de Hertz et de Branly.

Dans tous les systèmes, on emploie à la transmission une bobine de Rhumkorff plus ou moins puissante, ou un appareil analogue, qui permet de transformer un courant de faible voltage lancé dans le primaire en un courant de tension élevée engendré dans le secondaire et produisant entre deux sphères, dites sphères de l'oscillateur, des étincelles ou décharges oscillatoires. Dans le système Marconi les oscillations électriques ainsi créées se propagent dans un fil conducteur appelé antenne et de là se répandent dans tout l'espace.

Plus cette antenne s'élèvera au-dessus du sol, plus ces ondes se répandront au loin.

L'envoi du courant dans la bobine de Rhumkorff est réglé par une clef ou manipulateur que l'on manoeuvre de façon à maintenir le courant dans la bobine pendant des temps plus ou moins longs, ce qui permet d'envoyer des ondes ou oscillations. pendant des temps variables.

A la réception, ces ondes rencontrant une antenne analogue à celle employée pour la transmission, vont impressionner, soit directement, soit indirectement, selon les systèmes, le cohéreur c'est-à-dire le tube à limaille découvert par Branly et largement perfectionné depuis lors. Ce cohéreur ou radio-conducteur comme le nomme Branly se compose d'un tube emprisonnant de la limaille. Celle-ci, en temps ordinaire, possède une forte résistance électrique et s'oppose alors au passage d'un courant. Quand une onde hertzienne l'impressionne, il se produit un phénomène sur lequel on n'est pas d'accord, mais qui peut

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