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Pourquoi ne vous rendriez-vous pas à leurs vœux? (1) Qui pourrait vous arrêter? Les exemples de vos ancêtres?......... Mais Henri IV comptait nos pères pour quelque chose, quand il promettait de suivre aveuglément leurs conseils ; et il n'en fut que plus grand et plus adoré! Les antiques principes de la monarchie?........ mais, à l'exemple des Cortès de Castille, les Français de la première race disaient à leurs Rois: Nous qui sommes autant que vous, nous vous faisons Roi, à condition que vous régnerez selon les lois! —Les reproches de la postérité, enfin?..... mais, à la mort de Louis XIV, le peuple montra peut-être plus que de l'indifférence; et son Aïeul s'appelle encore le bon Roi!

(1) Un de nos poëtes a mis ces vers dans la bouche du ministre d'un Empereur :

Eh! ne suffit-il pas, seigneur, à vos souhaits
Que le bonheur public soit un de vos bienfaits!

Quel plaisir de penser, de vous dire en vous-même:

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Par-tout, en ce moment, on me bénit, on m'aime;

« On ne voit point le peuple à mon nom s'alarmer;

« Le Ciel dans tous leurs pleurs ne m'entend point nommer; « Leur sombre inimitié ne fuit point mon visage;

« Je vois par-tout les cœurs voler à mon passage! »

FIN

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Un cri général, un cri unanime se fait entendre contre l'acte émané de votre auguste assemblée, le 6 de ce mois, et qui se trouve qualifié de projet de constitution présenté par le gouvernement provisoire.

On se demande d'abord, pourquoi on voit siéger dans le sénat français des hollaudois, des hambourgeois, des toscans, des hanovriens, quelle connoissance ont ces étrangers de ce qui peut convenir à notre carac tère national, et quel intérêt ils ont a concourir à la formation de nos lois.

(1) Vendidit hie auro patriam, dominunque potentem

On se demande si l'acte en question est bien une constitution qui puisse faire espérer au peuple français quelque amélioration dans son gouvernement, et s'il contient autre chose qu'une spoliation de cent millions de domai nes de l'état, au profit d'une centaine de familles patriciennes tant françaises qu'étrangères.

On se demande de quels services cette dotation est le prix, et on pousse des cris d'indignation en pensant que c'est aux artisans de nos malheurs que va être distribué le reste des biens de l'état.

On se demande si ce n'est pas le sénat, préposé à la conservation de nos constitutions, qui a creusé l'abyme épouvantable dans lequel nous nous trouvons en inventant et formant successivement le tyran et la tyrannie; en donnant l'apparence de formes légales à toutes les mesures atroces proposées par le tyran; en envoyant annuellement deux à trois cent mille hommes à la boucherie, en Espagne, en Portugal, en Russie, etc.; en flattant, il n'y a pas plus de quatre mois, dans les termes les plus pompeux, l'atroce Buonaparte.

On convient, et même toute la nation sait qu'il a toujours existé parmi vous quinze ou seize défenseurs de ses droits, de ses libertés, de son sang; mais que leurs voix ont été étouffées par les chambellans et par les agens sans nombre que le despote avoit soin de faire siéger avec vous, et c'est à ces êtres dégradés que l'on attribue l'acte dit constitutionnel qu'on veut nous présenter et que toute la nation désavoue avec indignation, parce qu'il lui est étranger, qu'il n'assure que des richesses et des honneurs aux auteurs de nos maux, tandis qu'il est presque muet sur les prérogatives du Roi, et qu'il ne parle pas même du peuple, parce qu'enfin c'est un acte de démence.

Sénateurs, il est encore temps de revenir sur vos pas, mais bientôt peut-être il ne le sera plus, parce que vous serez désavoués. Travaillez à la charte constitutionnelle qui reste à faire et effacez au plutôt ce nouveau monument de la honte sénatoriale, montrez-vous les hommes de la France et non des hommes avides de richesses, de titres et d'honneurs. Occupez-vous de la patrie et non de vous-mêmes, et laissez-lui, ainsi qu'au Roi, le soin et les moyens de vous récompenser, par la suite, avec connoissance de cause.

Buonaparte s'est élevé des statues de son vivant, elles n'existent plus. Il en seroit de même des fortunes que vous pourriez vous faire, avant d'avoir élevé sur des bases solides, l'édifice dont vous vous êtes chargés.

Avant de songer à vous, songez à cicatriser les plaies affreuses que vous avez faites et qui sont encore saignantes. Les veuves et les orphelins de ceux que vos sénatus-consultes ont annuellement livrés au derniers supplices, ont des droits antérieurs aux vôtres. N'oubliez pas les belles paroles que vous a adressé le magnanime Empereur Alexandre: VOUS ÊTES VOUS ÊTES CHARGÉS

D'UNE DES PLUS HONORABLES

MISSIONS

QUE DES HOMMES GÉNÉREUX AYENT A
REMPLIR; C'EST D'ASSURER LE BONHEUR
D'UN GRAND PEUPLE, PAR DES INSTITUTIONS
LIBÉRALES.

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