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Nerva; mais sousTrajan (l'an 1 15), ils se soulevèrent contre les Egyptiens. Après quelques avantages, ils furent obligés de s'enfuir à Alexandrie, où on les égorgea pêle-mêle avec tous ceux de leur nation qui y demeuraient depuis de nombreu ses années. Il se fit entre les Romains et les Juifs une horrible réciprocité de massacres; et la Libye se trouva tellement dépeuplée, qu'Adrien plus tard fut obligé d'y envoyer une colonie `pour l'habiter.

Parmi plusieurs imposteurs qui apparurent en Judée, et se donnèrent pour le Messie, il faut distinguer Coziba, qui prit le nom de Barchochba (le fils de l'Etoile), vers l'an 133 de Jésus-Christ, seizième du règne d'Adrien. Coziba parvint à réunir une armée nombreuse; il se fit sacrer roi à Bither, fit battre monnaie à son effigie, et se déclara le sauveur d'Israel. Quand Adrien vit que cette révolte prenait un caractère redoutable, il fit venir d'Angleterre Jules Sévère, qu'il envoya contre les rebelles. Jules Sévère n'osa les attaquer en pleine campagne; il leur fit une guerre

de détachemens, leur coupa les vivres, et parvint enfin à mettre le siége devant Bither. La ville fut prise : le fils de l'Etoile fut tué. Une immense quantité de disciples placés dans les colléges qui se trouvaient en grand nombre dans la ville, furent liés avec leurs livres, et jetés ainsi dans le feu. Le célèbre docteur Akiba, qui avait cru à la mission de l'imposteur, fut écorché avec un peigne de fer. Adrien fit battre des médailles en l'honneur de cette victoire.

Antonin traita les Juifs avec douceur. Il révoqua la défense qui leur avait été faite de circoncire leurs enfans, et qui avait produit beaucoup de révoltes et d'émeutes. Marc-Aurèle ne les traita pas en philosophe. Quelquesuns des Juifs de l'Orient s'étaient joints aux Parthes, alors en guerre avec Rome. Après la défaite de Vologèse, leur roi, Marc Aurèle porta la désolation parmi les Juifs de Babylone, de la Mésopotamie et de la Médie. Plus tard il punit cruellement les Juifs de Syrie d'avoir aidé dans sa révolte Cassius, l'un de ses généraux, qui avait pris le

titre d'empereur de cette province. Sous les règnes de Commode, de Pertinax et de Julien, il ne se passa rien de remarquable pour les Juifs. Le règne de Sévère leur fut très-favorable. Ils avaient montré leur dévoûment à ce prince, en refusant leur assistance à Piscennius Niger, qui voulait se faire déclarer empereur de Judée; aussi les combla-t-il de ses faveurs. Loin de porter aucune atteinte à leur religion, il leur permit d'exercer les charges de l'état, et même les fonctions de tutelle à l'égard des Romains. Enfin ils furent reconnus citoyens de Rome. Caracalla ni Macrin ne changèrent rien à ces dispositions bienveillantes. Héliogabale était circoncis lui-même, et suivait plusieurs des rites judaïques. Sous Alexandre Sévère, l'état des Juifs s'améliora encore, s'il était possible. Ce prince fut leur protecteur si déclaré, qu'on l'appelait en plaisantant chef de la Synagogue. Sous les règnes suivans, jusqu'à Constantin, ils continuèrent de jouir de la tolérance et du repos.

Les Juifs d'Orient ne furent pas

moins heureux sous le règne du roi de Perse, Artaxerce, contemporain d'Alexandre Sévère. Ce prince aimait les Juifs et surtout les rabbins. Son fils Sapor les traita d'abord avec bonté ; mais la jalousie qu'ils inspirèrent aux Perses le força de les persécuter.

Ce fut à cette époque que vécut la fameuse reine de Palmyre, Zénobie, épou se d'Adénas, la captive d'Aurélien. Cette reine conquérante, qui s'illustra par l'énergie de son caractère et la force de son génie, était juive.

DEUXIÈME ÉPOQUE.

ÉTAT DES JUIFS SOUS LES EMPEREURS CHRÉTIENS, JUSQU'AU QUATRIÈME SIÈCLE.

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LES Chrétiens, devenus puissans, oublièrent bientôt qu'ils avaient été persécutés, pour devenir persécuteurs. Constantin se signala à l'égard des Juifs, par des édits cruels et intolérans; défense fut faite à tout Chrétien de se faire Juif, et à tout Juif de recevoir son abjuration. Constance, son fils, les surchargea de taxes et d'impôts; il leur défendit, sous peine de mort, d'épouser des Chrétiennes, et leur interdit même l'entrée de Jérusalem, leur antique capitale. Aussi, lorsqu'il fut obligé d'aller en Hongrie livrer bataille à Magnence, les Juifs d'Orient se joignirent-ils aux Perses pour attaquer Nisibe et Diocésarée, témoignant ainsi leur haine aux

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