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- Le sénateur grand-maître de l'université de France a ordonné que le Lycée impérial prendroit désormais le nom de Lycée Louis-le-Grand; le Lycée Napoléon, le nom de Lycée d'Henri IV; le Lycée Bonaparte, le nom de Lycée Bourbon.

Acte d'abdication de l'Empereur Napoléon.

Les puissances alliées ayant proclamé que l'empereur Napoléon étoit le seul obstacle au rétablissement de la paix en Europe, l'empereur Napoléon, fidèle à son serment, déclare qu'il renonce, pour lui et ses héritiers, aux trônes de France et d'Italie, et qu'il 'est aucun sacrifice personnel, même celui de la vie, qu'il ne soit prêt à faire à l'intérêt de la France.

Fait au palais de Fontainebleau, le 11 avril 1814.

Pour copie conforme,

Signe NAPOLÉON.

Signé DUPONT (de Nemours), secrétairegénéral du gouvernement provisoire.

Entrée de MONSIEUR, frère du roi, à Paris.

Dès que le gouvernement provisoire a été instruit du moment de l'arrivée de S. A. R., le cortége qui devoit aller à la rencontre du prince s'est rassemblé au palais des Tuileries, dans la salle du conseil d'état. Le cortége a marché dans l'ordre suivant : Le général comte Dessoles, l'état-major et un détachement de la garde natio

nale; les préfets de département et de police, les maires et le conseil municipal; les maréchaux et les officiers généraux; les maîtres des cérémonies; le gouvernement provisoire, entouré par les officiers de la garde nationale et par les guides à cheval de la même garde; un dé'achement de la gendarmerie à cheval; le cortége a marché au milieu d'une haie formée par la garde nationale; le général Dessoles s'est porté avec l'état-major et un détachement de la garde nationale à cinq cents pas hors de la barrière, pour escorter S. A. R.

S. A. R. a été reçue à la barrière; mais en dedans de la ville; elle a été complimentée par le président du gouvernement provisoire et par le préfet du département. A l'entrée de S. A. R. dans Paris, il a été tiré plusieurs salves d'artillerie. Le cortège s'est remis en marche dans l'ordre suivant : L'état-major et le détachement de la garde nationale; les préfets, les maires et le conseil municipal; les maîtres des cérémonies; le gouvernement provisoire; S. A. R. entourée des maréchaux, des géné– raux de l'armée et des officiers supérieurs de la garde nationale; les officiers de la suite de S. A. R.; le détachement de la gendarmerie; le cortége a conduit S. A. R. à la métropole, où le clergé s'étoit réuni pour la recevoir; la garde nationale occupoit les postes de la métropole; il a été chanté un Te Deum et un Domine, salvum fac Regem ; le cortége a conduit ensuite S. A. R. au palais des Tuileries. Le détachement de la garde nationale désigné pour garder le palais étoit en bataille dans la cour; les tambours ont battu au champ à l'arrivée du prince.

S. A. R., à son entrée dans la capitale, étoit à cheval, décoré du cordon bleu, revêtu de l'uniforme de la garde nationale et escortée par des détachemens à pied et à

cheval de cette garde. Nous n'essaierons pas de décrire ce que nous avons vu; les expressions ne peuvent peindre l'enthousiasme que les habitans de Paris ont fait éclater à la vue du frère de leur souverain; des cris de vive le Roi! vive Monsieur! annonçoient au loin l'arrivée du cortège, et l'expression du bonheur public s'augmentoit encore par les signes de la plus vive émotion; des pleurs d'attendrissement couloient de tous les yeux; on s'embrassoit sans se connoître, on se promettoit avec nos princes légitimes le retour de la félicité que nous avions perdue avec eux; c'étoit un père rentrant au sein de sa famille; on se précipitoit au-devant de son cheval, chacun vouloit au moins toucher ses habits. S. A. R. a donné pendant toute la marche des signes de la plus vive sensibilité ; elle tenoit élevé son chapeau surmonté d'un panache blanc, et répondoit aux cris de vive le Roi! par celui de vive les Français ! S. A. R. a employé plus de cinq heures pour faire le trajet depuis la barrière jusqu'à Notre-Dame, où le Te Deum en action de grâces a été chanté. Toutes les fenêtres étoient occupées par des dames qui agitoient des pavillons blancs.

La sainteté du lieu n'a pu même retenir l'élan des assistans. S. A. a été conduite jusqu'au prie-dieu qui lui avoit été préparé; elle étoit entourée des maréchaux Kellermann, Moncey, Serrurier, Ney, Marmont, d'un grand nombre de généraux, au milieu desquels on remarquoit avec plaisir les officiers de la maison du prince, ainsi qu'une foule de généraux et d'officiers des troupes alliées.

".

Monsieur est remonté à cheval au bruit des acclamations universelles, et s'est rendu au château des Tuileries au milieu de la foule qui se précipitoit sur ses pas. Le drapeau blanc a été aussitôt arboré sur le pavillón du mi

lieu. Le souvenir de cette journée restera à jamais gravé dans le cœur des Parisiens.

Dans la soirée tous les quartiers de Paris ont été illuminés, et cette fois, cette expression de la joie publique n'étoit le résultat d'une ordonnance du gouverne

ment.

pas

S. A. R. a dîné chez S. M. l'empereur de Russie, qui depuis hier matin occupe l'Elysée-Bourbon.

Sénatus-Consulte du jeudi 14 avril 1814.

Le sénat délibérant sur la proposition du gouvernement provisoire, après avoir entendu le rapport d'une commission spéciale de sept membres, décrète ce qui

suit :

Le sénat défère le gouvernement provisoire de la France à S. A. R. monseigneur le comte d'Artois, sous le titre de lieutenant-général du royaume, en attendant que Louis-Stanislas-Xavier de France, appelé au trône des Français, ait accepté la charte constitutionnelle.

Le sénat arrête que le décret de ce jour, concernant le gouvernement provisoire de la France, sera présenté ce soir, par le sénat en corps, à S. A. R. monseigneur le comte d'Artois.

>

Le prince DE BÉNÉVENT, président.

Le comte DE VALENCE, le comte DE PASTORET, secrét. Son A. R. a répondu :

« Messieurs, j'ai pris connoissance de l'acte constitu«<tionnel qui rappelle au trône de France le roi mon au« guste frère; je n'ai point reçu de lui le pouvoir d'ac«cepter la constitution, mais je connois ses sentimens et

<< ses principes, et je ne crains pas d'être désavoué en <«< assurant en son nom qu'il en admettra les bases, etc. » Du 16 avril.

MONSIEUR, lieutenant-général du royaume, a nommé membres du conseil-d'état provisoire, MM. le prince de Bénévent; le duc de Conégliano, maréchal de France; le duc de Reggio, maréchal de France; le duc de Dalberg; le comte de Jaucourt, sénateur; le général comte Beurnonville, sénateur; l'abbé de Montesquiou; le général Dessoles.

M. le baron de Vitrolles, secrétaire-d'état provisoire, fera les fonctions de secrétaire du conseil.

Les membres composant les sections du conseil d'état ont été admis aujourd'hui à l'audience de MONSIEur.,

Le 15, à dix heures du matin, S, M. l'empereur d'Autriche, étant dans une calèche, est entré à Paris par la barrière de Charenton; il est ensuite monté à cheval. S. M. l'empereur de Russie, S. M. le roi de Prusse, S. A. R. MONSIEUR, frère de louis XVIII, S. A. I. le grand-duc Constantin, S. A. le prince royal de Suède, le prince de Schwartzemberg, suivis d'états - majors très-nombreux, ont été à la rencontre de S. M. l'empereur d'Autriche.

Bonaparte est parti le 20 de Fontainebleau, accompagné de quatre généraux des puissances alliées, escorté de deux cents hommes de leurs troupes, qui se relèvent de quatre en quatre lieues. Son escorte a employé soixante chevaux de poste et quatorze voitures, quatre officiers de sa maison, entre autre son boulanger; le peu de militaires qui sont partis avec lui se proposent, dit-on, de le quitter au lieu de l'embarquement.

Le 21 le duc de Berri a fait à midi son entrée à Paris.

FIN.

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