l'an 1200, les abbés de Charroux cédèrent cette chatellenie aux vicomtes de Limoges, sous la réserve de l'hommage et de la redevance annuelle d'une haquenée dont la valeur fut réglée, en 1303, à 15 livres tournois. Les vicomtes, devenus puissants, refusèrent cet hommage et cette redevance, ce qui détermina les moines à céder leurs droits à Philippe-le-Bel, moyennant une rente sur la ville de Nontron, Le château de Nontron, érigé en baronnie, passa à la maison d'Albret, Henri IV, devenu roi de France, laissa cette seigneurie à sa sœur Catherine de Bourbon; après la mort de cette princesse, il la vendit a Elie de Coulonges, seigneur de Bourdeix. La ville de Nontron était fortifiée et a soutenu plusieurs siéges, Elle fut plusieurs fois ravagée par les Normands; les Anglais la possédèrent en 1426; l'armée de l'amiral Coligny, réunie aux protestants du Limousin, la prit et la saccagea en 1570. Les états du Périgord s'y assemblerent en 1576. Nontron ne renferme aucun édifice remarquable, mais on y trouve un hôpital bien tenu. Cette ville possède des fontaines abondantes et des promenades agréables.

d

THIVIERS, ch.-l, de canton, à 6 1. 114 E. de Nontron. Pop. 2,308 hab. Petite ville située sur une colline non loin des frontières du Limousin. On y trouve les ruines de deux châteaux gothiques. Elle fut prise en 1221 par Guy III, vicomte de Limoges.-En 1575, elle eut a soutenir un siége contre les protestants commandés par le vicomté de Turenne; les assiégeants furent plusieurs fois rigoureusement repoussés, mais malgré une opiniâtre résistance, la ville fut prise par escalade et livrée au pillage. RIBERAC, ch-1. d'arrond., à 7 l. 1†2 O.-N -O. de Périgueux. Pop. 8,954 hab. L'origine de cette petite ville, agréablement située dans une plaine sur la rive gauche de la Dronne, est fort ancienne. C'était d'abord une châtellenie appartenant à la maison de Pons. Anue de Pons, fille de Guy, co-seigneur de Turenue, l'apporta en mariage, en 1475, à Odet d'Aydie, dont un des descendants, François d'Aydie, qui fut tué au siége de la Rochelle, fut nommé en 1595 comte de Riberae. La ville, quoique propre, bien bâtie et s'embellissant de jour en jour, ne possède aucun édifice remarquable. On voit dans les environs les ruines d'un château-fort qui a appartenu à la famille de Tureune.

JUMILHAC, ch.-1. de canton, à 8 1. 114 E. de Nontron. Pop. 8,188 hab. Ce bourg, qu'on nomme le grand pour le distinguer 'd'un autre du même nom situé dans le même arrondissement, s'élève non loin des sources de l'isle. Son origine est fort ancienne. Le château de Jumillac existe encore a peu près comme il était avant la révolution. C'est un édifice considérable : il a soutenu plusieurs sièges. Les Auglais s'en étaient emparés au Xive siècle; ils en furent chassés par le connétable Duguesclin.

MUSSIDAN, sur la rive gauche de l'Isle, ch.-1 de cant,, à 7 l. S. de Riberac, Pop. 1,700 hab. Cette ville, que traverse la route de Limoges à Bordeaux, est assez jolie. Elle était autrefois fortifiée. En 1563, les protestants s'en emparerent par un coup de main hardi. — En 1569, le maréchal Tunoléon de CosséBrissac voulut la reprendre, et en fit le siége; il y fut tué d'une arquebusade par Charbonniere, soldat périgourdun, « lequel, dit « Brantôme, se tenait assis devant une canonnière, par où il ajus<«<tait les assiégeants avec deux arquebuses qu'on lui chargeait « alternativement, en sorte qu'il tirait incessamment. » Néanmoins la garnison capitula; mais l'armée ne fut pas plustôt cutrée dans la place, que malgre la capitulation elle passa les protestants au fil de l'épée. Moutaigne a fait de ce triste événement le sujet du chapitre de ses Essais, intitulé: L'Heure des parlemens dangereuse. SARLAT, sur le Sarlat, ch.-1. d'arrond, à 17 I. 112 S.-E. de Périgueux, Pop. 6,056 hab. C'est une ville ancienne, située dans une gorge sur un ruisseau dont elle a pris le nom.-On présume qu'elle doit son origine à un monastère de Saint-Benoît, fondé par Charlemagne, et qui fut successivement érigé en abbaye et en évêché. Comme les autres villes importantes du Périgord, Sarlat était fortifiée. Elle fut plusieurs fois prise et reprise durant les guerres de religion. Elle soutint deux siéges dans le xvi siècle, et un troisième sous le règne de Louis XIV. Cette ville est jolie, propre, assez bien bâtie, et possède plusieurs édifices publics, parmi lesquels on remarque l'hôpital, le collége, etc.

MONTIGNAC, sur la rive droite de la Vezère, ch.-1. de cant., à 6). N.-O. de Sarlat. Pop. 8,922 hab. Cette petite ville, d'origine ancienne, est dominée par les ruines d'un vieux château qui a joué un rôle importaut, durant les guerres contre les Anglais et celles de religion. Archambault de Talleyrand s'y renferma pour résister à l'édit de confiscation rendu en 1896 contre son père, mais il y fut surpris par le maréchal de Boucicault, arrêté et conduit à Paris, où il fut condamné à mort, sentence qui ne fut point exécutée. - Les états du Périgord se réunirent à Montignac en 1560, 1597 et 1601. En 1560, l'assemblée délibérant sur le projet de supprimer le présidial de Bergerac, un consul de Sarlat s'y opposa, en disant : « Le peuple est plus aisé et soulagé si la justice est près de sa porte, et voire serait besoin qu'il l'eût « dans sa maison. » — En 1597, on s'occupa de la navigation de l'Isle et des moyens de rendre la Dordogne navigable jusqu'à Souillac.

...

TERRASSON, sur la rive gauche de la Vezère, ch.-1. de cant., à 81. N, de Sarlat. Pop. 2,935 hab. Cette ville s'élève en amphithéâtre au bord de la Vezère, en face d'un pout magnifique qui a été récemment construit.-On y voyait autrefois une abbaye dont la fondation remontait an vre siècle, et était attribuée au roi Gontrand. Ce monastère fut l'origine de la ville. 'Terrasson a eu à souffrir pendant les guerres civiles, étrangères et religieuses qui ont désolé le pays; elle fut plusieurs fois prise et reprise. La ville est dans une situation agréable; elle reuferme quelques constructions d'assez bon goût; mais les rues sont étroites et tortueuses. Elle possède un beau quai sur la Vezère, qui était autrefois navigable jusque-là, et qui le redeviendra sans doute par suite des travaux de canalisation qui doivent y être exécutés. DIVISION POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE. POLITIQUE. Le département nomme 7 députés. Il est divisé en 7 arrondissements électoraux, dont les ch.-1. sont: Périgueux, Exideuil, Bergerac, Lalinde, Nontron, Riberac, Sarlat. Le nombre des électeurs est de 2,264. ADMINISTRATIVE. Le ch.-lieu de la préfecture est Périgueux, Le département se divise en 5 sous-préfect, ou arrond. comm.: Périgueux.. 9 caut., 113 comm., 101,527 habit.

Total.. 47 cant., 584 comm., 482,750 habit. Service du trésor public. 1 receveur général et 1 payeur (résidant à Périgueux), 4 recev. partic.; 5 percept. d'arrond. Contributions directes. i direct. (à Périgueux), et 1 inspecteur. Domaines et enregistrement, i direct, à Périgueux), 2 inspect., 3 vérificateurs,

Hypothèques. 5 conservat, dans les ch.-1. d'arrond. comm. ·Contributions indirectes. — directeur à Périgueux ), 4 directenrs d'arrond., 5 recev. entreposeurs.

Haros. Le département fait partie, pour les courses de chevanx, da 7e arrond de concours, dont le chef-lieu est Bordeaux. MILITAIRE. Périgueux est le quartier général de la 20o division militaire, qui se compose des départements de la Dordogne, de la Charente, du Lot, de la Corrèze et de Lot-et-Garonne. Il y a à Périgueux : 1 lieutenant général commandant la division, maréchal de camp, commandant le département, I intendant militaire, et 2 sous-intendants Le dépôt de recrutement est à Périgneux. La compagnie de gendarmerie départementale fait partie de la 11 légion, dont le ch.-lieu est à Limoges, et qui comprend les compagnies départementales de la Haute-Vienne, de la Dordogne et de la Corrèze. JUDICIAIRE. Les tribunaux sont du ressort de la cour royale de Bordeaux. Il y a dans le département 5 tribunaux de re instance: à Périgneux (2'chambres), Bergerac, Nontron, Riberac, Sarlat, et 3 tribunaux de commerce, Périgueux, Bergerac et Sarlat. RELIGIEUSE. — Culte catholique.. Le département forme le diocèse d'un évêché, érigé dans le 11° siècle, suffragant de l'archevéché de Bordeaux, et dont le siége est à Périgueux. Il y a dans le département, un séminaire diocésain provisoirement établi a Sarlat; — à Bergerac, une école secondaire ecclésiastique. Le département renferme 3 cures de 1e classe, 61 de 2o, 366 succursales et 48 vicariats. Il y existe 1 école chrétienne; 19 congrégations religieuses de femmes, composées de 220 sœurs, qui secourent 600 malades et élèvent gratuitement 360 enfants. Culte protestan'. Les réformés du département ont 2 églises consistoriales; l'une à Mont-Caret, desservie par 3 pasteurs et divisée en 2 sections, Mont-Caret, la Roche-Chalais; l'autre à Bergerac, desservie par 3 pasteurs. Il y a en outre dans le département 10 temples on maisons de prieres. -On y compte 2 sociétés bibliques, 1 société des missions évangéliques, 2 sociétés des traités religieux et 7 écoles protestantes.

Instruction publique.—Il y a dans le département: - à Bergerac, un college; a Périgueux, un collége; à Sarlat, un collége. nombre des écoles primaires du département est de 229, qui sont fréquentées par 6,522 élèves, dont 6,082 garçons et 740 filles. Les communes privées d'écoles sont au nombre de 450. SOCIÉTÉS SAVANTES, ETC. - Il existe à Périgueux une Société d'Agriculture, Sciences et Arts; uue Ecole de Dessin linéaire, un Cours d'Accouchement, an Jardin botanique et une Pépinière dépar tementale, et enfin une Collection minéralogique départementale,

Ces derniers sont répartis ainsi qu'il suit : 54,012 infanterie. 61 cavalerie. 148 artillerie. 52 sapeurs-pompiers. On en compte: armés, 5,132; équipés, 1,456; habillés, 8,108. 28,763 sont susceptibles d'être mobilisés

Ainsi, sur 1000 individus de la population générale, 190 sont inscrits au registre matricule, et 60 dans ce nombre sont mobilisables; sur 100 individus inscrits sur le registre matricule, 58 sont soumis au service ordinaire, et 42 appartiennent à la réserve, Les arsenaux de l'Etat ont délivré à la garde nationale 5,508 fusils, 56 mousquetons, 2 canons, et un assez grand nombre de pistolets, sabres, etc.

IMPOTS ET RECETTES.

Le département a payé à l'Etat (en 1831): Contributions directes..

4,432,927 f. 84 c. 1,605,857 19 1,027,700 31 180,637 01 2,170 25 57,839 22 678,357 22

7,980,488 f. 54 c.

lesquels figurent:

863,703 f. 84 c 153,780 07 882,401 83 262,995 17 1,362,083 81 1,515,747 06 626 82 139,607 48 673,220 76 358,675 27

5,707,842 f. 11 c.

Ces deux sommes totales de paiements et de recettes représentant, à peu de variations près, le mouvement annuel des impôts et des recettes, le département paie annuellement 2,272,646 francs 43 cent. de plus qu'il ne reçoit, ou plus du dixième de son revenu territorial, pour les dépenses géuérales du gouvernement central.

DÉPENSES DÉPARTEMENTALES.

Elles s'élèvent en 1831) à 351.047 fr 50 c. SAVOIR : Dép. fizes : traitements, abonnements, etc. Dép, variables: loyers, secours, etc. Dans cette dernière somme figurent pour 43,710 f» c. les prisons départementales, 60,000 f. " c. les enfants trouvés

Les secours accordés par l'Etat pour grêle, incen-
die, épizootie, etc., sont de

Les fonds consacrés au cadastre s'élèvent à.
Les dépenses des cours et tribunaux sont de.
Les frais de justice avancés par l'Etat de..

INDUSTRIE AGRICOLE.

79,500 f. » c. 271,547 50

83,443 79,311 30 120,797 82 88,673 94

Paris.

En céréales, etc.

En parmentières.
En avoines.
En vins..

En châtaignes.
En noix.

400,000 id.

72,000 id.

Le produit des céréales, parmi lesquelles figurent le mais et le sarrasin, suffit à la consommation locale. La récolte des châtaignes est aussi une ressource pour le cultivateur. — L'huile de noix ét les vins surtout occupent une grande place dans les richesses agricoles. Le vin blanc de Bergerac est très estimé. On cite, pour cette qualité, les côtes de Mont-Basillac, Saint-Nessant et Sancé, sur la rive gauche de la Dordogne; et pour les vins rouges, celles de la Terrasse, de Pécharmant, des Farcies, de Campréal et de Saint-Foy-des-Vignes, sur la rive droite. On estime aussi les vins de Domme (arrondissement de Sarlat), et ceux de Brantôme et de Bourdeille arrondissement de Périgueux). — Les vignerons de l'arrondissement de Riberac, dont les produits sont peu estimés, sont dans l'usage d'élever les pampres de la vigne sur des arbres, ce qui, à l'époque de la vendange, présente un spectacle charmant, tandis que dans d'autres localités où les ceps croissent sur des coteaux non abrités, ou est forcé de les laisser ramper à terre, sans même les soutenir par des échalas, de crainte de donner trop de prise à l'action des vents. Le pays renferme pen de prairies, néanmoins on y engraisse des bestiaux.-Nous avons dit qu'on y recueillait des truffes excellentes ; on en fait un grand commerce, ainsi des jambons de Périgord, des volailles et que des dindes truffées. Les fromages de Thiviers et les pâtés de Périgueux jouissent d'une grande réputation.

INDUSTRIE COMMERCIALE, La métallurgie et la papeterie occupent le premier rang dans l'industrie du pays. Il y existe 37 hauts fourneaux où l'on coule le fer, et 88 forges, dont deux à la catalane. On y fait aussi de l'acier naturel. La fabrication de la coutellerie commune et le commerce des couteaux à manches de bois ont une grande extension- Le papier de la Dordogne est estimé à l'égal de celni d'Angoulême. Le département renferme des fabriques d'émines, de serges, de cadis, des moulins à huile, des tanneries, des fabriques de gants de peau, des chapelleries, des brasseries qui produisent une bière excellente, des distilleries dont les Equeurs sont estimées, etc.-On cite aussi les dragées de Pérignent. Il existe, dans le département, un grand nombre de mines et de carrières en exploitation. Ou emploie des cendres fossiles et des marnes calcaires pour l'amendement des terres. On y explante du sable arène, de la chaux hydraulique, de la pierre meulière, etc.-Le grès de Terrasson renferme du cuivre carbonaté, vert et bleu, avec lequel on prépare du vitriol bleu, propre au nouvean chaulage des blés. On exploite, dans le pays, plusieurs carrières d'ardoises ; il existe aussi des briqueteries et des tuileries. RÉCOMPENSES INDUSTRIELLES. A l'exposition de 1834, dustrie du département a obtenu 2 médailles de bronze, 3 mentions honorables et 5 citations. Les MÉDAILLES DE BRONZE Ont été décernées à MM. Festugières frères (de Tayrac, arr. de Sarlat, pour ouvrages en fer; Dupont (Auguste) et comp. (de Périgueux pour pierres lithographiques. Les MENTIONS et CITATIONS GRE été accordées pour des faïences, des essais de cartons et de papers fabriqués en bois pouri, pour fabrication de chaux bydraulique, de tuiles; de manganèse; pour un nouveau mode d'éclairage des ateliers, et pour chanvre préparé par un nouveau procédé. FOIRES. Le nombre des foires du département est de 814.Elles se tiennent dans 120 communes, dont 44 chefs-lieux, et de rant pour la plupart deux à trois jours, remplissent 841 journées. Les foires mobiles, au nombre de 83, occupent 91 journées. y a 38 foires mensaires.-464 communes sont privées de faires. Les articles de commerce sont les bœufs, les cochons et les A Périgueux, à Bergerac, à Lalatière et à Montpazier, il y a des foires consacrées au commerce des chevaux, des mulets et des ânes. Le marché aux cochons de Périgueux passe pour le plus considérable de France. Térasson, Thiviers e Brantôme possèdent dans la saison un marché aux truffes.

Annuaire du département de la Dordogne, par Delfau; in-8. Périgueux, 1803 et 1804. Précis statist. du départ, de la Dardagse (Annales de Statistique, t. v). Statistique de la Dorges, par Peuchet et Chanlaire; in-4. Paris, 1809.-Antiquités de l'ésome, etc., par Ulgrin de Taillefer; in-8. Périgueux, 1821. – Annuaire du dép, de la Dordogne; iu-8. Périgueux, (826 à 1880.—Notice sur Sourect et Saint-Louis (arrondiss. de Mussidan), par F. Jouannet; in-18. Périgueux, 1829.

A. HUGO.

On souscrit chez DELLOYE, éditeur, place de la Bourse, rue des Filles-S.-Thomas, 11.