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au temps de la Sainte-Ligue. Ils préparent et commettent des actes aussi détestables. Et, comment cela ne serait-il pas? Les membres du conseil de cette commune pris parmi les meneurs des sections ou des comités révolutionnaires passent aux jacobins et des jacobins à la magistrature. Le maire Pache, le procureur de la commune Chaumette, le commandant-général Henriot, sont les plus ardents promoteurs des désordres.

Ainsi est terrassée la faction de Brissot et de Vergniaud par celle de Danton et de Robespierre. Les jacobins affermissent leur épouvantable domination; et de cette journée date le grand régime de la terreur. « En révolution, disait Collot-d'Herbois, quiconque s'arrête « est écrasé. » « Osez, disait Saint-Just, ce mot est toute la poli« tique de la révolution.» « En révolution, l'autorité appartient aux plus scélérats, disait Danton. »Treize cents prévenus de conspiration sont jetés, à-la-fois, dans les prisons de Paris.

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Dans le Calvados, la Gironde, et en quelques autres lieux, on se soulevera sans résultat contre cette horrible tyrannie. De plus de soixante départements qui se ligueront contre les jacobins, il n'y en aura que sept ou huit qui feront des efforts actifs. Marseille, Lyon, succomberont (V. 25 août, 9 octobre, 2o article).

Durant ces dissensions, les armées françaises perdront leurs avantages sur tous les points, au nord, sur les bords du Rhin, et vers les Pyrénées.

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Juin 2. Loi révolutionnaire portant que, nistratifs seront tenus de faire réintégrer, dans les maisons d'arrêt, tous les citoyens qui ont été mis en état d'arrestation comme suspects.

8. L'Angleterre, en représailles du décret du 9 avril, déclare tous les ports de France en état de blocus, et prononce la confiscation des bâtiments neutres destinés à y porter des vivres.

9. Combat d'Arlon (4 1. N.-O. de Luxembourg). L'armée de Moselle (Houchard) met en déroute un corps d'armée autrichien. Succès inutile.

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10. Prise de Saumur par l'armée vendéenne des royalistes, qui ont pour chefs Laroche-Jacquelin, Lescure, Cathelineau, Stofflet. Le général républicain Menou, complètement défait, abandonne 2000 prisonniers.

11. Décret qui déclare la république française une et indivisible. 11. Mort du docteur Robertson, historien écossais très-célèbre, principalement par l'Histoire de Charles-Quint, qui forme comme

un épisode de notre propre histoire, à une époque aussi intéressante que peu glorieuse pour nous.

Juin 13. Reddition de Condé aux Autrichiens.

24. Reddition de Bellegarde (Pyrénées-Orientales) au général espagnol Ricardos.

26. Loi révolutionnaire enjoignant aux juges du tribunal extraordinaire (V. 11 mars) d'opiner à haute voix et en public.

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27. La convention termine la Constitution (dite de 93, ou de l'an Ier), et l'envoie dans les départements pour être acceptée par les assem-, ('a blées primaires. Condorcet, son principal auteur, n'y a fait entrer que des éléments démocratiques; elle n'a jamais été mise en activité sa publication n'est qu'un piége à la crédulité populaire, dressé par les maîtres de la convention, qui se proposent de retenir long-temps encore la suprême autorité.

27-29. Les royalistes vendéens attaquent la ville de Nantes; ils sont repoussés avec une perte immense.

Juillet 2. Loi révolutionnaire qui fixe une indemnité de 18 fr. jour aux jurés du tribunal révolutionnaire (V. 11 mars).

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3. La reine Marie-Antoinette d'Autriche, veuve de Louis XVI, prisonnière au Temple, depuis onze mois, est séparée de son fils (Louis XVII).

3-5. Le général Westermann, à la tête des républicains, défait les Vendéens commandés par Lescure et la Roche-Jacquelin, près de Chatillon (Deux-Sèvres), et s'empare de cette petite ville. Il en est chassé le surlendemain.

13. Mort de Marat, poignardé par Charlotte Corday, jeune personne née à Saint-Saturnin, près de Séez (Orne).

Cet exécrable conventionnel était de Baudry, village de la principauté de Neufchâtel. Attaché comme médecin aux gardes d'Artois, il avait attiré quelque attention, en publiant un systême d'optique qui n'admettait que trois couleurs primitives.— Charlotte Corday a conçu le généreux dessein de sauver son pays en abattant la tête la plus affreuse de l'hydre qui le dévore. Mais Marat ne compte parmi les chefs d'aucun parti; les principaux factieux le méprisent: car sa démagogie, qui repousse tout calcul de conduite, est une démence sans intervalle. Féroce par instinct, et tel que ces chiens employés par les colons anglais à la chasse des nègres, Marat, lâché sur sa proie, s'y attache avec fureur et la livre, ensanglantée, pour qu'on l'achève. Déclamateur effréné, tribun de la populace, il n'est déja plus, pour les grands moteurs du jacobinisme, qu'un instrument usé;

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et la fin de ce misérable ne suspend ni n'affaiblit aucun des plans qu'émit leur féconde perversité. « Le coup, bien porté, est mal adressé », dit un proscrit.

Mais, cet acte de Corday que les anciens eussent divinisée, n'excitera point les Français. Toujours engourdis par la peur, ils resteront incapables du moindre effort. Il n'est personne qui ne sût recevoir le coup mortel, et personne qui ose le prévenir par une détermination individuelle ou par une agression combinée. - Aussi, pour un seul monstre de moins, la France ne verra point s'amortir ses désastres. Des milliers d'hommes déploient à l'envi, les prodiges de la valeur militaire; une jeune fille a seule montré la résolution d'immoler à la patrie un de ses plus barbares oppresseurs. Ah! si dans cette vaste France, vingt admirateurs de cette jeune Française eussent ramassé son arme; et, rentrant dans les droits de la nature outragée, frappé vingt de ces furieux qui se plaçaient hors de toute société, en détruisant tout ordre social; sans doute, la horde sacrilége eût, à son tour, été glacée d'effroi. Les victimes mieux inspirées eussent senti que le courage n'est pas seulement la résignation; alors les prisons et les échafauds s'écroulaient sur les bourreaux, et le sang cessait d'inonder le sol. Mais la plus entière résignation est le sentiment universel. « On ne conçoit pas à Paris (écrit Char«lotte Corday elle-même), comment une femme inutile dont la plus longue vie ne serait bonne à rien, peut se sacrifier de sang« froid pour sauver son pays. »

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Marat sera déifié. Le peintre et conventionnel David, fera le programme de l'apothéose. Tous les lieux publics seront souillés par la hideuse effigie de celui qui répétait sans cesse, Il faut abattre 200,000 tétes; et désormais ce dieu de sang présidera à d'innombrables sacrifices humains.

Juillet 20. Exécution de Charlotte Corday. Le tranquille courage de cette jeune fille ne se dément point dans ses derniers moments. Elle est conduite au supplice, recouverte d'une draperie rouge destinée aux assassins. L'assurance de presque toutes les victimes étonnant le peuple, les tyrans s'alarment et mettront quelquefois en usage, ce déguisement qui fait paraître pâles et défaits les visages des condamnés.

20. Proclamation des autorités autrichiennes, qui défend aux émigrés, l'entrée des parties conquises du territoire français et conserve provisoirement le séquestre sur leurs biens. (V. le 28.)

22. Loi révolutionnaire qui prescrit les formalités relatives à la

vente des biens des émigrés. (V. 2 septembre 1792 Ier art.; 14, mars 1793.)

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Juillet 23. Reddition de Mayence aux Prussiens, après un siége de près de 4 mois. 80,000 assiégeants sous le général Kalkreuth; le roi de Prusse présent. Doyré commandant; Aubert Dubayet commandant d'armes; 22,000 hommes au commencement du siége; 17,000 capitulent, à la seule condition de ne point servir d'un an contre les puissances coalisées. Cette garnison sera précipitamment envoyée dans la Vendée, où après avoir porté les plus terribles coups aux royalistes, elle périra entièrement. Mais cette mesure sera plus efficace que toutes celles prises jusques-là pour l'extinction de cette guerre civile. (V. le 28.)

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26. Décret ordonnant l'établissement des télégraphes. 27. Robespierre entre au comité de salut public.

28. Reddition de Valenciennes aux Autrichiens après un siége de Valenci.

2 mois, les assiégés ayant épuisé tous leurs moyens de défense. ༤ Ferrand, commandant. Le duc d'Yorck, présent au siége. -La garnison, forte de 6,000 hommes, est renvoyée libre. Elle

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est aussitôt dirigée contre les Vendéens (V. le 23). La prise de 1794possession de cette place se fait au nom de l'empereur (V. le,203 20).

Août 1er. Lois révolutionnaires. Barrère, ce même Barrère, implacable persécuteur de Louis XVI, infatigable apologiste de tous les crimes (V. 11 décembre 1792; 15, 16, 18, 19 janvier; 31 mai 1793) fait à la convention un rapport sur les mesures que le comité de salut public a cru devoir prendre au milieu de ces circonstances difficiles. Ces mesures consistent dans quatre lois principales, et dans des dispositions concernant le procès de la reine l'exil des princes Bourbons, l'entretien des enfants de Louis XVI et les tombeaux de ses ancêtres.

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« 1° Marie-Antoinette est renvoyée au tribunal révolutionnaire ; elle sera transférée sur-le-champ, à la conciergerie. (Cette prison est le premier degré de l'échafaud.) - Tous les individus de la « famille des Capets (Bourbons) seront déportés, à l'exception des << deux enfants de Capet et de ceux qui sont sous le glaive de la loi (V. 16 décembre 1792, 2o art.; 6 avril 1793.) Élisabeth Capet « (sœur de Louis XVI) ne sera déportée qu'après le jugement de Marie-Antoinette. La dépense des deux enfants de Louis Capet « sera réduite à ce qui est nécessaire à l'entretien et à la nourriture des deux individus. Les tombeaux des ci-devant rois, qui sont

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« à Saint-Denis ou dans les autres églises, seront détruits le 10 << août. »

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2o Il sera envoyé dans la Vendée, le ministre de la guerre, des matières combustibles de toutes espèces pour incendier les bois, les taillis; les forêts seront abattues; les repaires des rebelles seront détruits; les récoltes seront coupées par des compagnies d'ouvriers pour être portées sur les derrières de l'armée et les bestiaux seront saisis; les femmes et les enfants seront conduits dans l'intérieur.

3o Les biens de toutes les personnes qui ont été ou qui seront hors de la loi, appartiennent à la république.

4° Tous les parcs, jardins, enclos, maisons et édifices qui porteraient des armoiries, seront confisqués au profit de la nation.

5o Les étrangers des pays avec lesquels la république est en guerre, et non domiciliés en France avant le 14 juillet 1789, seront mis sur-le-champ en arrestation, et le scellé sera apposé sur leurs papiers, caisses et effets.

Août 2. Loi révolutionnaire déclarant traîtres à la patrie, tous ceux qui placeront des fonds sur les banques des pays avec lesquels la France est en guerre.

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5. Combat de Saumur entre les royalistes vendéens et les troupes de la convention.-Rossignol commandant ces dernières donne dans son rapport des éloges à son adjoint (ou aide-de-camp) le républicain Canuel (lieutenant-général; commandant à Lyon en 1796 et en 1817.) A cette époque, les Vendéens sur lesquels on a lancé les garnisons capitulées de Mayence et de Valenciennes (V. 23, 28 juillet) ont encore à se défendre contre les hommes les plus abjects parmi les jacobins. Le comité de salut public emploie, à dessein au soutien de cette guerre civile, les vagabonds qui ont fait le siége de la convention, aux 1 et 2 juin. Ils se recrutent sur leur route, de tout ce que la lie de la populace produit de brigands. Leurs bandes appelées colonnes infernales ont ordre de tout exterminer, de tout détruire (V. 1er août, no 2.) Elles ont pour chefs, Santerre, Rossignol, Ronsin, qui prennent le titre de généraux révolutionnaires et qui s'efforceront de surpasser les crimes qu'ils ont commis à Paris. Rossignol écrit à la commune de Paris : « Apprenez que j'ai « brûlé tous les moulins, hormis un seul qui appartenait à un pa<< triote. >>

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Afin de prolonger et

7. Décret de proscription contre Pitt. d'affermir leur domination, les jacobins sont de plus en plus restreints à l'essai de ces moyens extrêmes d'énergie et de charlatanis

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