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me dont se servent les tyrans et les imposteurs politiques. Louis XVI a péri; les nobles ont pris la fuite; les prêtres sont déportés; les riches sont dans l'indigence et dans les fers; la rivalité des girondins est domptée, elle va s'éteindre dans leur sang. Sur qui désormais, rejeter les calamités amenées par la scélératesse ou l'impéritie des jacobins eux-mêmes?..... Sur le gouvernement anglais; sur la nation anglaise. «La convention déclare solennellement au nom du peuple français, que Pitt ministre de Georges III, est l'ennemi du genre humain. Le sans-culotte Barrère le représente comme «< un jeune esclave d'un roi en démence, insensible à toute autre « gloire que celle des oppresseurs; qui n'a de la politique, que les crimes du gouvernement, que les calculs : de la fortune, : que « l'avarice de la renommée, que les intrigues. » Garnier dit de Saintes soutient que tout le monde a le droit d'assassiner Pitt.

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Août 12. Loirévolutionnaire. La convention décrète en principe, que les gens suspects seront arrêtés; et que les commissaires du peuple sont chargés de faire l'appel nominal dans leurs cantons. (V. 11 septembre.)

13. Carnot (directeur en 1795, 96, 97) entre au comité de salut public.

14. Loi révolutionnaire. La convention déclare qu'elle ne paiera aucune des dettes de Louis XVI.

23. Loi révolutionnaire rendue sur le rapport de Barrère. Tous les Français de 18 à 25 ans, sont mis en requisition perma«nente pour le service des armées. » Il y aura une fabrication extraordinaire d'armes de tout genre. Il sera frappé des contributions en nature, pour former de grands approvisionnements. Tandis que les jeunes gens iront combattre, les hommes mariés transporteront des subsistances ou forgeront les armes; les femmes feront des habits, serviront dans les hôpitaux; les enfants feront de la charpie ; les vieillards harangueront sur les places publiques, afin d'exciter le courage des défenseurs de la liberté, la haine des rois et célébrer l'indivisibilité de la république. Les édifices nationaux deviendront des casernes; les places publiques, des ateliers d'armes. Les caves seront lessivées pour l'extraction du salpêtre. Les armes de calibre serviront à ceux qui seront en présence de l'ennemi; les fusils de chasse seront réservés pour le service intérieur contre les ennemis de la révolution. Il y aura une requisition illimitée de chevaux.. Les Carnots, les Barrères, les Merlins dits de Douai, auxiliaires de Robespierre au comité de salut public, trouvent dans le départ de

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tous les jeunes gens, le double avantage d'opposer des multitudes à 300,000 soldats disciplinés, et de dégarnir l'intérieur, de cette population dont la bouillante ardeur pourrait d'un seul élan inattendu, renverser leurs projets.

Août 23. Les Anglais s'emparent de Pondichéri.—A ce jour, tous les établissements français au Bengale, sur les côtes de Coromandel et de Malabar, sont envahis.

24. Suppression de la caisse d'escompte et de toutes les compagnies dont les capitaux reposent sur des actions ou des effets au porteur.

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25. Le général et conventionnel Carteaux occupe Marseille, dont les habitants semblaient d'abord animés d'un esprit aussi généreux que les Lyonnais (V. 29 mai ).

27. Reddition de Toulon, livré par les habitants à l'amiral anglais Hood, dont la flotte est accompagnée de deux escadres espagnole et napolitaine. Louis XVII est proclamé. Les contre amiraux Trogoff, de Grasse, remettent aux Anglais 11 vaisseaux de ligne; le contre-amiral Saint-Julien échappe avec sept autres vaisseaux (V. 19 décembre).

28. Loi revolutionnaire. La commission impose un emprunt d'un milliard payable exclusivement par les riches. Cet emprunt est ordonné pour faciliter l'exécution de la loi du 23.

28. Le général Custine porte sa tête sur l'échafaud, pour avoir laissé prendre Mayence ( V. 23 juillet ). — Cet exemple instruit les généraux du sort qui les attend, dès que la victoire les abandonnera. Aussi leur tactique consistera, dorénavant, à sacrifier, sans ménagement, des milliers d'hommes à l'occupation de quelques lieues de terrain.

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Septembre 5. Loi révolutionnaire. — La convention, étendant de plus en plus le systême de terreur dont elle fait son unique moyen de gouvernement (V. 12, 28 août, 1er art. ), établit une armée révolutionnaire ambulante, qui parcourra les départements, trainant avec elle de l'artillerie et la guillotine. Puisque notre vertu, « notre modération, nos idées philosophiques ne nous ont servi de « rien Soyons brigands, dit un député, pour le bonheur du peuple « soyons brigands..... Déclarons solennellement que les hommes « suspects répondront, sur leurs têtes, des malheurs de l'état; que les « comités révolutionnaires, en arrêtant un homme suspect, n'aient « pas besoin d'expliquer leurs motifs...... » Thuriot s'écrie: « Sentons notre dignité; point de fausse mesure. L'homme qui combat

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à la face du monde pour une révolution qui a pour but l'égalité, la justice, le bonheur des hommes, veut qu'à l'instant où il prend ■ les armes, aucun être sur la terre n'ait le moindre reproche à lui faire. Il faut que cette révolution, qui est l'ouvrage d'un génie ex«traordinaire, déific tous les Français. Il faut que la France s'honore < de chacune de vos actions; qu'on lise dans l'histoire, avec tendresse, << les noms de ceux dont les votes énergiques ont fait triompher cette révolution..... L'armée révolutionnaire ambulante existera

jusqu'au mois de juillet 1794.

Septembre 6. Loi révolutionnaire ordonnant l'arrestation de tous les étrangers nés sur le territoire des puissances avec lesquelles la république est en guerre ( V. 9 octobre ).

6, 7, 8. Bataille de Hondtschoot ( 2 1. de Bergues, Nord), ga- Hot

gnée par Houchard, Jourdan, Hédouville, Colaud, Vandamme, généraux de division. Le duc d'Yorck, généralissime; Freytag, Alvinzy, Autrichiens.-Confédérés, 60,000 hommes; Français, 48,000 hommes. 4,000 tués, blessés ou prisonniers, de part et d'autre.

9. A la suite de l'affaire de Hondtschoot, le duc d'Yorck lève le siége de Dunkerque; laisse 52 gros canons, ses munitions, ses bagages, et bat précipitamment en retraite sur Furnes.

11. Reddition du Quesnoy.

Clairfayt.

(Nord) au général autrichien

16. Loi révolutionnaire.-Le tribunal révolutionnaire aura ses prisons particulières.

17. Loi révolutionnaire concernant les gens SUSPECTS. elle est souvent citée sous la désignation de loi du 17 septembre. Merlin, dit de Douai (directeur en 1797, 98, 99), en est l'auteur.

Immédiatement après la publication du présent décret, tous « les gens suspects qui se trouvent sur le territoire de la république, « et qui sont encore en liberté, seront mis en état d'arrestation. « Sont réputés suspects, ceux qui, soit par leur conduite, soit par leurs relations, soit par leurs propres écrits, se sont montrés les partisans de la tyrannie ou du fédéralisme, et ennemis de la liberté; ceux qui ne peuvent justifier de l'acquit de leurs devoirs civiques ; ceux à qui il a été refusé des certificats de civisme; ceux « des ci-devant nobles, ensemble les maris, les femmes, pères, mè«res, fils ou filles, frères ou sœurs, et agents d'émigrés qui n'ont pas * constamment manifesté leur attachement à la révolution. Les «< tribunaux civils et criminels pourront faire retenir en état d'arres«tation, comme gens suspects, et envoyer dans les maisons de dé

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HISTOIRE DE FRANCE, (AN 1793.)

« tention ci-dessus énoncées, les prévenus de délits, à l'égard desquels il serait déclaré n'y avoir pas lieu a accusation, ou qui seraient acquittés de celles portées contre eux. » — Le vague immense de ces dispositions, ne met au choix et au nombre des victimes, d'autres restrictions que les caprices des tyrans subalternes. Ce décret amènera la détention de plus de 300,000 individus. Les comités révolutionnaires sont établis juges des suspects, et ces comités existeront dans beaucoup de villages; Paris en comptera 48. On ne saurait éviter d'être suspect, si l'on appartient à une classe moyenne, et que l'on n'exerce pas un état mécanique, qu'en dénonçant des suspects; et, chose à peine croyable, des milliers de personnes élevées dans des professions qui demandent une éducation cultivée, recherchent l'emploi de faire arrêter les gens suspects, dans l'espoir qu'ayant donné des gages aussi manifestes de civisme, elles ne seront pas elles-mêmes arrêtées. Les délateurs recevant un salaire, tous ceux que la misère, la domesticité, rendaient dépendants, peuvent trouver dans la délation, des moyens d'existence et de rapine.

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C'est au génie froidement homicide, à l'infernale sagacité de Merlin, dit de Douai, qu'appartient l'invention de cette arme révolutionnaire. Un autre monstre de la convention, Collot-d'Herbois disait : Que tout est permis à quiconque agit dans le sens de la révolution; «< que quiconque outrepasse le but, souvent n'y est pas encore arrivé.» - Enfin, on en viendra à ajouter aux gens suspects de Merlin, dit de Douai, des gens suspects d'être suspects.

Septembre 18. Des troupes anglaises entrent à Jérémie ( SaintDomingue), en prennent possession, en vertu d'une convention avec les habitants de la Grande-Anse, qui se mettent sous la protection du roi d'Angleterre, pour échapper aux fureur des nègres (V. 9 mai 1798).

21. Décret. Les galériens ne porteront plus le bonnet rouge devenu l'emblême de la liberté.

28. Décret ordonnant une émission de 2 milliards d'assignats. 29. Loi révolutionnaire qui spécifie les denrées de première nécessité, sujettes au maximum ( V. 3 mai ). Ce sont tous les comestibles et les combustibles d'un usage ordinaire, les matières premières qui servent aux fabriques, les métaux usuels, les étoffes, les toiles, le tabac, les souliers, les sabots.

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Octobre 1o. Etat des prisons de Paris, 2,400 détenus.

5. PROCÈS DE LA REINE MARIE ANTOINETTE. Décret enjoignant au tribunal révolutionnaire de s'en occuper sans délai et sans inter

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républicai

ruption (V. 1er août). Sans égard pour son ancienne dignité, sans pitié pour son extrême infortune, les géoliers de la conciergerie traitent la fille de l'illustre Marie-Thérèse comme un malfaiteur abject. Octobre 6. Décret « qui abolit définitivement l'ère chrétienne ( V. 21 septembre 1792, 2o art.), et porte le commencement de l'ère des putilain Français au 22 septembre 1792. » — L'année se divise en 12 mois de 30 jours; les mois recevront des noms analogues aux saisons; à ces 12 mois seront ajoutés 5 à 6 jours nommés complémentaires et aussi sansculotides.-L'annuaire républicain sera supprimé le 9 septembre 1805, et l'usage du calendrier grégorien remis en usage le 1er janvier 1806. Décrets.-Le poignard des assassins encouragé par la convention, n'atteignant pas le ministre anglais Pitt (V. 7 août), elle lance deux décrets sur l'Angleterre. L'un proscrit, sous peine de 20 ans de fers, l'introduction en France de toute marchandise manufacturée dans les pays soumis à la puissance britannique. L'autre décret ordonne de nouveau, l'arrestation de tout sujet anglais, et met ses propriétés à la disposition de la nation ( V. 6 septembre ).

9. Prise de Lyon par les troupes de la convention, après un siége de 70 jours. Kellerman, général en chef; Dubois-Crancé, Gauthier, commissaires-conventionnels près de l'armée. — de Précy, de Virieu, Nervo, commandant les assiégés.

La courageuse résistance de la seule ville de France qui sache opposer à toutes les fureurs de la tyrannie, toutes les forces de l'honneur et du désespoir, est un épisode qui signale à jamais la honteuse inertie de toutes les autres grandes villes.

Les assiégeants ont dirigé, de préférence, les bombes sur les hôpitaux. Le quart de la ville a été consumé par le feu des batteries. La famine est à son dernier degré pendant les vingt derniers jours de siége. Les vainqueurs plus terribles que la flamme et la faim, s'empressent de livrer au pillage les propriétés des notables, de dévaster les ateliers, d'achever la ruine des édifices. Les jours suivants, les habitants seront mitraillés par masses; hommes, femmes enfans, riches, pauvres (V. 12 octobre ). Plus de 2,000 individus seront ainsi mis à mort, et de sang-froid ( discours de Camille Jordan au conseil des cinq cents, le 4 juillet 1797 ).

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le gouvernement est déclaré révolutionnaire jusqu'à la paix. » Le conseil exécutif, les généraux, les corps constitués, sont placés sous la surveillance immédiate du comité de salut public. Tous les pouvoirs sont délégués à ce comité.

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