de lui contester. En 1785, il fut nommé lieutenant dans une compagnie du régiment de. Savoie, et continua néanmoins à demeurer dans l'Académie, où il resta jusqu'à la suppression, qui eut lieu peu de temps après, au grand regret des militaires éclairés; car un grand nombre des élèves sortis de cette école ont rendu par la suite des services signalés à la tête des armées, ou bien se sont distingués dans d'autres professions par des travaux importans. Après la suppression de l'Académie, les élèves furent incorporés dans divers régimens : celui de Savoie tenait garnison à Oran, et le jeune Élio se rendit dans cette place: c'est là qu'il commença à donner des preuves de sa bravoure. Il était expressément défendu aux officiers et aux soldats de quitter la forteresse quand les Maures approchaient pour enlever les troupeaux dont la garde était confiée à des tirailleurs. Élio ne pouvait se résigner à voir de si près l'ennemi sans le combattre; et se mettant à la tête de quelques camarades qui consentaient à le reconnaître pour chef, il sortait souvent pour provoquer les Maures au combat, et l'on se tiraillait pendant toute la journée. En 1791, il se trouvait encore à Oran, lorsqu'un terrible tremblement de terre fit de la ville et de la forteresse un amas de ruines. De là il se rendit à Ceuta, que les Maures assiégeaient, et il y demeura jusqu'au moment où le roi d'Espagne déclara la guerre à la république française. Le duc de Médinacéli ayant levé alors à ses frais le régiment de Jaën, dont il fut nommé colonel par le roi, il prit Élio pour aide-de-camp, et le chargea de former et de discipliner ce corps, qui manquait de vieux officiers.Cette organisation venait d'être terminée, quand don Diego Godoï, frère du prince de la Paix, nommé général de cavalerie à l'armée du Rousillon, nomma le jeune Elio son aide-de-camp. A peine rendu à son poste, au mois d'avril 1794, il fut blessé à la jambe d'une balle de fusil. La guérison n'était pas encore achevée, lorsqu'il apprit qu'on allait lever et organiser quelques bataillons de volontaires navarrois; il demanda à servir avec ses compatriotes, et à être incorporé dans un de ces bataillons avec le grade de capitaine, sacrifiant ainsi les avantages qu'il pouvait retirer de la protection de don Diego Godoï. Il obtint en effet le brevet de capitaine, et ne tarda pas à être promu au grade de majorcolonel. Alors il assista à presque toutes les affaires de la campagne, et, le 16 juillet 1795, fut blessé de nouveau à la jambe qui avait été atteinte précédemment d'une balle. Les bataillons de volontaires navarrois ayant été licenciés à la paix, Élio passa, avec son grade de colonel-major, au régiment de volontaires de Valence, et bientôt après, avec le grade de commandant, à celui de Guadalajara. En 1805, on le proposa au roi pour aller à Montévidéo prendre le commandement des forces qui y étaient réunies, en lui conférant le grade de colonel; et quoique le ministre refusât pour le moment de lui donner l'ordre de partir, parce que la guerre avec l'Angleterre rendait son trajet dangereux, sa délicatesse ne lui permit pas de recevoir un nouveau grade sans le mériter par son zèle et par son empressement pour le service du roi; il s'embarqua à Lisbonne sous un nom supposé, pour Rio-Janeiro. A son arrivée, il apprit que les Anglais s'étaient enmparés de la capitale de Buenos-Ayres; mais cette nouvelle fâcheuse, loin d'arrêter son départ pour Montévidéo, contribua beaucoup à le hâter, et il s'embarqua avec sa famille pour le lieu de son commandement. La place de Montévidéo se trouvant aussi occupée par les Anglais, il n'osa y débarquer; mais laissant sa femme et ses enfans sous la protection de quelques Espagnols, il monta seul avec un Indien dans un canot pour aller sur le continent de Buenos-Ayres, et il réussit à s'y réunir aux défenseurs de la cause de la métropole. Il prit aussitôt le commandement des troupes espagnoles, et eut plusieurs engagemens avec celles que commandait le colonel anglais Pake. Cependant, au moment où il se disposait à attaquer l'armée ennemie, la défaite des généraux Lucer et Vélasco força Élio à se replier sur la place, où il prépara avec la plus grande célérité tous les moyens de défense contre les Anglais. Deux jours après, l'ennemi attaqua Buenos-Ayres avec 10,000 hommes: à quatre heures du soir, il avait déjà perdu la moitié de ses forces: 3000 hommes étaient tués et 2000 faits prisonniers. Le résultat de cette défense courageuse fut la retraite de l'armée anglaise, qui se vit dans la nécessité d'abandonner Buénos-Ayres, Montévidéo, et tout le pays sur la rivière de la Plata. Pour mettre à l'avenir Montévidéo à l'abri des coups de main, Élio s'occupa d'en réparer les fortifications. L'invasion d'Espagne par Buonaparte, et son projet de soumettre à sa domination l'Amérique, comme il espérait soumettre la péninsule, changèrent les destinées du Nouveau-Monde, et précipitèrent les évènemens qui ont ensanglanté depuis l'histoire de ce malheureux pays. Le 10 août 1818, un émissaire de Napoléon arriva à Montévidéo sur un bâtiment léger armé à Bayonne, ayant trois mille fusils à bord. Il entra sans difficulté dans la rivière de la Plata; mais quand il se trouva en vue de Maldonado, il fut chassé par deux bâtimens anglais, et forcé, pour ne pas tomber |