Nous voici arrivés à l'époque la plus importante de la révolution espagnole, non seulement parce que ce fut alors que les exaltés et les modérés se livrèrent une bataille dans laquelle la fortune se plut à favoriser les premiers, mais principalement parce que les évènemens du 7 juillet, à Madrid, décidèrent enfin les puissances de l'Europe à prendre le parti réclamé depuis long-temps par l'humanité, ainsi que par l'intérêt des gouvernemens. La révolution d'Espagne eût succombé, et le jacobinisme n'eût pas ravagé le sol espagnol, si, immédiatement après la défaite des révolutionnaires de Naples et du Piémont, on se fût porté sur les Pyrénées pour combattre les réformateurs espagnols. On préféra temporiser; et la personne, ainsi que le trône de Ferdinand VII, restèrent à la discrétion de quelques fanatiques, et exposés à périr au milieu d'une conflagration générale. Vers la fin de juin, la Constitution de Cadix était tellement déconsidérée, l'expérience avait si bien montré son incompatibilité avec un gouvernement juste et durable, l'absurdité des théories d'après lesquelles elle avait été rédigée était devenue d'une telle évidence, que l'opinion sur la nécessité d'une modification essentielle de ce code était générale, surtout en ce qui regardait le pouvoir et l'autorité de la couronne. Le ministère était composé de personnes éclairées, et qui aimaient sincèrement le bien général et la splendeur de la monarchie. Dans le conseil |