MÉMORIAL CATHOLIQUE, OUVRAGE PÉRIODIQUE. CINQUIÈME ANNÉE. TOME IX. A PARIS, AU BUREAU DU MÉMORIAL CATHOLIQUE, RUB MAZARINE, Do. 70. IMPRIMERIE DE GUEFFIER, M. DCCC. XXVIII. MÉMORIAL CATHOLIQUE. JANVIER 1828. DE L'EXISTENCE LÉGALE DES JESUITES. On sait de combien d'attaques aussi maladroites que violentes les Jésuites ont été l'objet depuis plusieurs années. Les hommes de 93 les ont représentés comme des régicides; les disciples de Voltaire et de Diderot, comme des hypocrites sans foi et sans mœurs; on a renouvelé contre eux toutes les vieilles accusations des philosophes et des jansénistes, accusations si ridicules et si odieuses que l'indignation de tous les gens de bien et le mépris public ne pouvoient manquer d'en faire promptement justice. Ce déchaînement furieux n'a fait qu'ajouter à l'intérêt que cette société, estimable à tant d'égards, doit naturellement inspirer. Ce n'est pas toutefois que les catholiques confondent une association particulière avec l'Eglise universelle, ni qu'ils admirent sans restriction un ordre qui, pour avoir rendu certainement de vrais services, ne sauroit être, après tout, plus exempt d'imperfections qu'aucune autre institution humaine. Mais il étoit clair que sous le nom de Jésuites, le parti anti-chrétien enveloppe dans la même haine tout le clergé, tous les catholiques sans exception. Dès-lors la conscience imposoit rigoureusement le devoir de défendre une société qu'on ne poursuit que pour arriver plus aisément à une persécution générale. Les ennemis des Jésuites les ont servis en voulant leur nuire; ils ont fait de leur cause celle de la religion. En soulevant contre eux les passions de la multitude, pour effrayer par elle le pouvoir déjà |