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avec une harmonieuse élégance le potentat dont la neutralité déplorable les opprime. Je dirai du bien de la liberté d'un air très rassurant pour la puissance. Le passé ne sera point sacrifié au présent sans beaucoup de ces ménagemens pudiques, traits distinctifs des belles âmes. Je ne condamnerai personne avec rudesse ; je n'adopterai pas une vérité sans restriction; je n'énoncerai pas une généralité sans exception, et me faisant ainsi tout à tous, je conduirai ma nacelle académique, à travers tant d'écueils, de manière à surgir au port avec la réputation d'habile nauton

nier. »

C'est pourtant, il me semble, une fâcheuse gloire à envier, que celle de trahir dans des paroles si artistement travaillées, une si profonde nullité d'opinions et d'affections.

Ce papillotage spirituel qui effleure tant d'impressions diverses sans en exprimer une seule avec fran→ chise et énergie, est indigne d'un homme. Un tel discours sera-t-il appelé œuvre de talent ou d'adresse? Je l'ignore: mais, à coup-sûr, ce serait pure dérision que de le présenter comme un morceau de véritable éloquence. Ce perpétuel escamotage des diffi cultés d'une situation de milieu, a quelque chose de puéril, et devient un obstacle invincible à toute grande pensée, à tous mouvemens heureux.... Qui cherche tant à se sauver ne saurait frapper avec force......O gens de lettres renommés, si fiers de vos plumes, il faut avant tout une conscience politique, il faut une âme pénétrée d'une conviction quelconque, et dévouée à autre chose qu'à soi! Dans le

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temps où nous sommes, tout homme qui s'ap précie assez haut pour dire au public, me voici, doit être résolu à faire sans réserve sa profession de principes. Qu'ils se gardent des tempêtes publiques et des coups de la fortune, ceux qui n'ont jamais re→ cherché ses faveurs. Qu'ils réclament des inmunités contre les abus de la force, ceux qui n'ont jamais disposé du pouvoir; mais ceux qui, de près ou de loin, furent complices de ses actes, ceux qui burent dans ses sources, ne peuvent pas reculer aujourd'hui devant la nécessité d'être d'un parti. La plus subtile rhétorique ne donne pas le privilége d'invulnérabilité; et le combat qu'ils fuient viendra tôt ou tard chercher dans leur asile ces petits olygarques, tant caressés d'un certain public, et qui ont tour-à-tour, depuis un temps, tyrannisé la république des lettres, dans une mesure à-peu-près égale d'égoïsme, d'insolence et de fatuité.

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DISCOURS

Prononcé à l'Académie, par M. VILLEMAIN, pour la réception de M. DACIER (1). a

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En vain avons-nous essayé de soumettre à un examen raisonné le discours de M. Villemain; les par

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(1) Chez Firmin Didot, rue Jacob, No. 24.

ties hétérogènes qui le composent, échappaient à l'analyse, et malgré l'adroite fusion qui les a rassemblées, elles ne présentaient à l'œil aucune analogie.. Réduits à la fâcheuse extrémité d'abandonner notre entreprise, nous avons eu recours aux procédés chimiques; et bientôt, après maints.efforts, nous avons obtenu une décomposition dans laquelle dominaient les matières connues sous le nom d'albumine et de carbonate. A l'ouverture de la cornée, elles se sont présentées dans les proportions suivantes:

Vos titres, Monsieur ont commencé à une époque déjà bien loin de nous. Avec quelle force n'avez-vous pas répété ce vœu du christianisme et de Thuinanité pour l'affranchissement de la Grèce; vœu sacré que n'ont point affaibli, sans doute, les nouvelles barbaries des oppresseurs, et l'héroïsme infortuné de leurs victimes!...

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་་.

Pendant plus d'un siècle chaque solennité semblable a celle qui nous réunit en ce jour, ramenaît avec de nouveatix éloges le puissant nom de Richelieu, de ce ministre ambitieux, mais au profit de l'État, qui, tenant le monarque esclave sur un trône agrandi, releva les étendarts de la France à la hauteur où les avait portés l'immortel Henri IV, et, du milieu de toutes les factions et de toutes les faiblesses, fit sortir un royaume florissant, belliqueux paisible, dont la splendeur, pour éclater tout entière, n'attendait plus que Louis

Quand l'homme puissant n'est pas loué par cette flatterie héréditaire qui sur vit quelquefois à la force, et semble en aduler le souvenir, il a droit encore d'être jugé. Ministre du Roi au milieu XIV. EVE

des infortunes. et de la détresse, M. de Pichelieu obtint et merita l'inapprécia ble bonheur de concourir à la libération de la France. Dans ce mot seul est ren

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fermé son éloge, sa dé fense, sa gloire.

Le patriotisme conseille t-il l'ingratitude et l'oubli ? Il souhaitait, il cherchait pour les peuples tout le bon heur dont les institutions les plus libres ne sont que l'instrument et la garantie.

C'est à son roi que la France doit reporter le premier honneur de sa délivrance anticipée; et certes, Messieurs, dans un tel bienfait, nous ne voudrions pas accepter un autre bienfaiteur que le fondateur des libertés nationales.

Dans le premier essai, ou dans le développement inattendu des libres institutions qu'embrasse la monarchie, le succès ne suit pas toujours les plus nobles

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efforts. Des hommes vertueux, des hommes habiles succombèrent à cette épreu

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Là, siégeait cette puissan: ce circonspecte et persévérante qui, depuis trente s'est agrandie au mi lieu des fortunes les plus diverses, toujours attentive à profiter de ses succès, et quelquefois de ses revers! Là, paraissait ce vaillant héritier de Frédéric, dont les états avaient supporté tout le poids de la conquote, et qui pouvait être armé contre nous du souvenir de ses pertes et de ses malheurs. Près de lui, l'habile Angleterre était représentée par ce ministre à qui son génie ardent et laborieux et sa lon gue pratique des mouvemens de l'Europe, donnaient tant de crédit sur le conseil des rois, Castlereagh, qu'une mort si cruelle et si récente ! ne soumet pas encore aú ju gement de l'histoire. Là, M. de Richelieu revoyait co monarque dont il avait autrefois mérité l'auguste amitié, et secondé les premières vertus dans le soin d'un vaste

empire; ce monarque dont la grande âme servait seule ';

115. Livr. l'Alb. Tom. VII.

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ve, Clarendon s'exila: l'illustre Bolingbroke fut condamné. M. de Richelieu, qu'une situation sans exemple et que l'inviolabilité de son beau caractère mettent à l'abri de ces grands orages de la liberté politique, éprou va cependant toutes les contradictions qu'entraîne cette liberté salutaire.

Dans cette admirable constitution politique, où les passions même tournent à l'intérêt commun, où l'ambition, ennoblie par fle combat et la publicité, devient le droit légal du talent, pour conserver long-temps le pouvoir, il faut en être jaloux, il faut l'aimer avec passion et le défendre comme une conquête : l'âme désintéressée de M. de Richelieu pouvait-elle ignorer ce sentiment exclusif?

de contrepoids à sa propre puissance et à l'ambition de tous, Alexandre, que la religion et l'humanité, ces deux souveraines de son noble cœur, voudraient proclamer le pacificateur. de l'Orient, comme il fut celui de l'Europe.

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Cours d'Histoire, par M. MIGNET.

La séance d'ouverture de ce cours a eu lieu samedi dernier, sept du courant, devant une assemblée

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