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des Postes. Ce jeune homme est étranger, et avoit été instruit par M. Drach, qui a un zèle admirable pour la conversion de ses co-religionnaires. Il a été baptisé par M. Martin de Noirlieu, qui lui a adressé une petite exhortation en allemand.

- Le dimanche 5 de ce mois, on a célébré, dans la maison de la Force, la fête du Roi. La messe fut célébrée avec plus de solennité que de coutume, et les prisonniers y assistèrent avec un recueillement qui ne se trouve que rarement dans ces sortes d'asiles. Des chants d'église et des cantiques furent exécutés par les enfans condamnés on prévenus. Après l'Exaudiat, M. Taumônier leur fit une instruction comme à l'ordinaire, et, en paraphrasant le psaume qu'on venoit de chanter, il les exhorta à aimer et à bénir celui en qui tous les Français doivent voir un père, et qui, en effet, les porté tous dans son cœur. Les paroles de l'aumônier pénétrèrent les cœurs, et, malgré la sainteté du lieu', il y ent une explosion de cris en l'honneur du Roi et de la famille royale. Le 12, M. de Belleyme, procureur du Roi, vint visiter la grande Force avec un de ses substituts. Il parcourut tout le local, en commençant par les trois classes d'enfans; il leur parla à tous avec autant de sagesse que de bonté. Il les invita, ainsi que les hommes, à lui présenter leurs récla mations. Il se laissoit approcher de tous, écoutoit leurs plaintes et promettoit d'y avoir égard. Comme on apportoit la soupe et les vivres aux prévenus, il a voulu en goûter. Il a entendu les observations de M. l'aumônier, et lui a promis de le seconder, autant qu'il seroit en lui, pour le soulagement des malheureux et pour le succès de son ministère. Il a fait espérer quelques secours pour les prisonniers qui y ont le plus de droits. Cette visite du magistrat a réjoui ceux qui en étoient l'objet, et ne peut qu'avoir des résultats heureux pour la maison sous les rapports de la religion et de l'humanité. Nous apprenons que M. le procureur du Roi à vìsité également les autres prisons de la capitale.

- On vient de réimprimer dans un format plus commode l'Histoire de la réforme protestante en Angleterre et en Irlande, par Cobbett (1), que nous avons annoncée dans ce journal. Cette histoire, qui est écrite d'une manière très

(1) 2 vol. in-18, prix, 2 fr. 25 cent. et 3 fr. franc de port. A Paris, chez Méquignon-Havard; et au bureau de ce journal.

piquante, et qui a eu un succès populaire en Angleterre, est vraiment un coup porté à la réforme anglicane. Ce n'est pas l'ouvrage d'un papiste crédule et partial, mais d'un libéral et d'un protestant. L'auteur révèle les turpitudes de Henri VIII, de ses conseillers et de ses agens; il arrache à la politique Elisabeth son masque de grandeur, de modération et de sagesse; il déplore les vexations, les violences, les destructions de monastères, les profanations d'églises, les lois cruelles, les exécutions sanglantes qui ont marqué cette époque si vantée, et il déroule une suite de faits dissimulés ou altérés jusqu'ici par les apologistes complaisans de la réforme. Cette histoire est pleine d'ailleurs de réflexions et de saillies qui coupent la narration d'une manière intéressante. Aussi a-t-elle été traduite en plusieurs langues. La traduction française paroît exacte, seulement il eût été à désirer qu'on y eût joint des notes pour expliquer des choses qui tiennent aux localités ou à des circonstances particulières que les étrangers n'entendent pas. Le premier volume, qui paroît en ce moment doit être bientôt suivi du second, que nous annoncerons dès qu'il aura paru. Cette édition qui est de M. Méquignon - Havard, nous semble mériter d'être recommandée.

Depuis que nous avons publié les notices sur l'abbé Pey, une lettre nous est parvenue qui renferme quelques détails sur cet homme estimable. Cette lettre étoit fort antérieure à l'époque de la publication de notre article, mais nous ne l'avons reçue que depuis peu. Elle nous apprend que l'abbé Pey résida quelque temps à Berg-op-Zoom. Ses entretiens, dit-on, respiroient la douceur, et ses actions paroissoient dirigées par l'esprit de piété et de simplicité. Il s'occupoit alors de trois ouvrages, savoir, de corrections et additions à son Traité de l'autorité des deux puissances, d'un Catéchisme ou instructions familières sur les vérités de la religion, et d'un ouvrage sur les prophéties, qui est probablement le même dont nous avons parlé dans notre no 1238. Le Catéchisme fut traduit en flamand par un ecclésiastique belge; c'est, dit-on, un ouvrage solide et méthodique, et la traduction en doit incessamment voir le jour. Cet ouvrage doit donc être ajouté à ceux de l'abbé Pey et dont nous avons donné la liste. A Berg-op-Zoom, le respectable exilé étoit lié avec les plus estimables ecclésiastiques. A Lou,

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vain, il l'étoit avec le docteur Van de Velde et M. Havelange, dernier recteur de l'Université. Il s'entretenoit souvent avec eux des opinions reçues chez nous, et il témoignoit quelque crainte d'y avoir trop déféré dans ses écrits. Ses Vrais principes de la constitution de l'Eglise catholique opposée aux spéculations modernes destructives de la hiérarchie et de la jurisprudence canonique ont été traduits en latin sous le titre de Genuina ecclesiæ catholicæ constitutionis principia. (Voy. Feller, Journal historique, 15 février 1791.) Enfin on a lieu de croire que Pey est l'auteur de la Lettre pastorale de l'archevêque de Trèves à l'église d'Augsbourg, quoique le titre porte traduite de l'allemand; on croit qu'elle fut traduite du français par l'abbé Beck, alors grand-vicaire du diocèse d'Augsbourg, disgrâcié ensuite par suite de quelque manège de cour, parce qu'il donnoit au prince électeur de Trèves et évêque d'Augsbourg des conseils peu conformes à la politique adoptée par Joseph II. On voudra bien joindre ces renseignemens à ceux de notre no 1238.

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Le 1er octobre, M. Rey, évêque de Pignerol, a administré avec pompe, dans sa cathédrale de Saint-Donat, le sacrement de baptême à un juif, Moïse Jonas, lequel avoit été instruit de la doctrine catholique par le recteur spirituel de l'hospice de charité. M. Ghighetti, syndic de la ville, a été parrain du nouveau converti.

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On commence, dans le royaume des Pays-Bas, à arrêter les ecclésiastiques sur les routes, comme cela se pratiquoit dans les beaux temps de la révolution. Un journal, le Courrier de la Meuse, raconte les tribulations d'un séminariste de Namur, arrêté le 25 octobre dernier, au moment où il se rendoit au séminaire pour la rentrée. On lui a fait rebrousser chemin, on l'a conduit avec des galériens, on l'a mis au cachot à Genappe, sous prétexte qu'il n'avoit pas ses papiers, comme s'il falloit des papiers pour aller d'une ville à une autre, dans un temps de paix. Notez que le jeune homme avoit l'habit de son état, et avoit dans son paquet un bréviaire; n'importe, les gendarmes l'ont arrêté, exposé aux risées de la populace, mis dans la prison avec les criminels. Ce n'est que sur les représentations du curé et sur les réclamations des supérieurs qu'on a relâché le jeune séminariste. Cette affaire pourroit servir de pendant à celle du sieur Chauvet dont nos journaux ont retenti ces jours

derniers. Il n'est pas très-étonnant que des gendarmes croient devoir arrêter un ecclésiastique dans un pays où on a une peur effroyable des Jésuites et des missionnaires, où le gouvernement ordonne de surveiller les prêtres, où les journaux déclament chaque jour contre la religion et le clergé. La maréchaussée se croit naturellement obligée de prendre des précautions contre des hommes qu'on peint journellement comme des espèces de conspirateurs et comme des fanatiques dont il faut réprimer les excès.

- On invoque la liberté de conscience quand un catholique veut se faire protestant, mais ce n'est plus la même chose quand il s'agit d'un protestant qui se fait catholique; alors certains journaux crient à la séduction et à l'esprit dé prosélytisme; c'est ce qui vient d'arriver encore en dernier fieu à l'occasion de M. Beckendorf, directeur de la section des études en Prusse. Le Constitutionnel dit que ce fonctionnaire est rentré dans le sein de l'Eglise catholique, et il voit là l'effet des intrigues du proselytisme; mais ce qu'il ajouté est assez remarquable, la religion protestante étant en Prusse la religion de l'Etat, on pense que M. Beckendorf donnera sa démisssion de son poste. Admirez l'inconséquence du journaliste; quoi! parce que la religion protestante est en Prusse la religion de l'Etat, un catholique ne peut occuper une place dans l'instruction publique; par la même raison apparemment, un protestant ne pourroit avoir d'emploi dans l'instruction publique en France où la religion catholique est la religion de l'Etat: la parité est exacte. Que diroit cependant le Constitutionnel si on prétendoit que M. Cuvier ne peut occuper un poste dans l'instruction publique; it crieroit à l'intolérance. Ne pourroit-on pas lui appliquer le même reproche pour son insinuation relative à M. Beckendorf?

Le journal ministériel de Vienne, l'Amts-Blatt, contient, dans son n° 222, le texte officiel d'une circulaire du gouvernement provincial de la Basse-Autriche, relativement aux divertissemens, festins, bals et spectacles dans les temps consacrés à la piété. Cette circulaire cite un décret de l'em2 pereur du 19 août dernier, qui, sur le rapport de la chancellerie de cour, ordonne ce qui suit: on doit observer le temps de l'Avent jusqu'à l'Epiphanie, et depuis le commencement du carême jusqu'au premier dimanche après Pâquie.

Les Quatre-Temps, les veilles des grandes fêtes, les vendredis et samedis, il n'y aura point de festins ni de musique de bal. Il n'y aura point de festins, de bals et de spectacles les trois jours qui précèdent Noël, le jour de cette fête, le jour des Cendres, le dimanche des Rameaux, à la FêteDieu, à l'Annonciation et à la Nativité de la sainte Vierge. Il faudra des permissions particulières pour avoir des festins en marque et des redoutes depuis l'Epiphanie jusqu'au carnaval. Ĉes redoutes, suivant les réglemens, ne peuvent avoir lieu que dans la résidence de la cour et dans les capitales des provinces; mais, hors des temps fixés, elles pourront avoir lieu dans les autres grandes villes, avec des permissions particulières. Les musiques de bal et les représentations théâtrales ne peuvent commencer qu'une heure après l'office du soir, et ne doivent point se prolonger au-delà de minuit, les vendredis, les jours de jeûne et les jours de fête. Cette circulaire est datée de Vienne le 20 septembre 1826, et signée du baron de Hochkirchen, président impérial de la Basse-Autriche, et du baron de Bartenstein, conseiller impérial de la même province.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. M. le duc de Bordeaux donne, dans un âge encore tendre, des preuves de discernement et d'intelligence, en même temps que du plus heureux caractère. Son plus grand désir est de s'instruire; il saisit très-bien ce qu'on lui montre, il le retient et l'applique dans l'occasion avec beaucoup de justesse et d'à-propos. Il témoigne aux per. sonnes chargées de son éducation beaucoup d'ouverture et de confiance, et facilite leurs soins par son empressement à y répondre. Les journaux ont raconté le trait à l'égard de M. Rainouard, M. Rainouard est un officier de marine qui a offert au jeune prince une gazelle amenée d'Afrique. Ce présent a singulièrement flatté le prince, et c'est lui-même qui a imaginé de donner à M. Rainouard une boussole qu'il lui a offerte avec beaucoup de grâces. Un autre fait montre encore le jugement et la discrétion de l'auguste enfant. Chargé de donner le mot d'ordre pendant le voyage du Roi à Fontainebleau, il s'étoit d'abord proposé de choisir les mots de Charles et de Fontainebleau; mais s'étant aperçu que ces mots avoient été devinés par une personne qui l'approche de très-près, il les a changés de lui-même, et a donné les mots de Fidélité et de Fontainebleau.

Le Roi vient d'accorder un secours de 1000 fr. aux incendiés de la commune de Mametz (Pas-de Calais). MADAME, duchesse de Berri, a donné 200 fr. à répartir entre ces incendiés et ceux de la commune de Berk.

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